Lucien Lamoureux

1888 - 1970

Informations générales
  • Né le 16 septembre 1888 à Viplaix (Allier - France)
  • Décédé le 5 août 1970 à Creuzier-le-vieux (Allier - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Allier
Groupe
Parti radical et radical socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Allier
Groupe
Radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 29 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Allier
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Allier
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 janvier 1937 au 31 mai 1942 *
Département
Allier
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 16 septembre 1888 à Viplaix (Allier).

Député de l'Allier de 1919 à 1936 et de 1937 à 1940.

Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts du 9 mars au 15 juin 1926. Ministre des Colonies du 21 au 25 février 1930.

Ministre du Budget du 31 janvier au 24 octobre 1933. Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du 26 novembre 1933 au 9 janvier 1934. Ministre des Colonies du 9 au 27 janvier 1934. Ministre du Commerce et de l'Industrie du 9 février au 8 novembre 1934. Ministre des Finances du 21 mars au 5 juin 1940.

Fils du précédent, Lucien Lamoureux se lance dans la politique dès ses années d'étudiant qu'il passe à la Faculté de droit de Paris, où il obtient le titre de docteur avec une thèse sur les syndicats agricoles, la coopération et la mutualité agricoles dans le Bourbonnais : de 1912 à 1914 - et tandis que son père représente au parlement la 2e circonscription de Montluçon - il est en effet président de la fédération des étudiants républicains. Il s'inscrit au barreau de Paris et le 16 novembre 1919 il est élu député de l'Allier, troisième de la liste d'action républicaine, par 48.852 voix sur 88.355 suffrages exprimés.

D'emblée, il joue à la Chambre un rôle important, se spécialisant dans les questions financières, économiques et commerciales. Ainsi, en 1919, il rapporte, au nom de la commission du commerce, un accord franco-polonais relatif aux industriels du naphte, au nom de la commission des travaux publics un projet d'extension et d'autonomie du port de Strasbourg et un autre d'électrification du réseau du Midi. Il intervient d'autre part à plusieurs reprises sur : la production des engrais, l'amodiation des potasses d'Alsace, contre le projet de cession des téléphones à l'industrie privée. Il devient ainsi rapidement un des spécialistes en matière économique et financière du groupe radical et radical-socialiste dont il est devenu le secrétaire général.

C'est pourquoi lorsque aux élections de 1924 qui virent la victoire du cartel des gauches, il eut été réélu seul de sa liste, avec 26.932 voix sur 99.669 suffrages exprimés - tous les autres élus étant socialistes - il est désigné d'abord comme rapporteur général adjoint de la commission des finances puis, en 1925 et 1926, comme rapporteur général.

Plus technicien que politique, ce radical est essentiellement un modéré qui cherche à unir toutes les bonnes volontés pour la défense de la monnaie. Aussi, François-Poncet, au nom de l'opposition de droite, rend-il en 1924 hommage à sa courtoisie et à son esprit de conciliation, grâce auxquels la droite qui, en première lecture, avait voté contre le projet de loi de finances pour 1925, finit par s'abstenir.

Cependant, pour modérées que soient ses idées, il les défend avec passion : il se fait ainsi l'avocat véhément de l'équilibre budgétaire et défend avec énergie, contre les réticences de Pierre-Etienne Flandin, la création d'une caisse autonome d'amortissement. Le rôle qu'il assure en cette période de crise monétaire est d'ailleurs particulièrement ingrat car il est soumis au double tir de la droite et des socialistes qui l'accusent d'outrepasser les droits d'un rapporteur général. Mais il y fait face avec courage et c'est ce même sens de l'intérêt national qui en fait, en 1926, un partisan du soutien à Poincaré.

Entre-temps il avait été, du 9 mars au 15 juin 1926, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts dans le 9e cabinet Briand.

D'autre part, pendant toute la législature, il dépose un grand nombre de propositions de loi concernant des matières-financières et agricoles.

Réélu le 29 avril 1928, au second tour, dans la circonscription de Lapalisse, par 13.773 voix sur 31.043 inscrits et 22.272 suffrages exprimés, il continue de jouer un rôle important à l'Assemblée, quoique son parti ait perdu la majorité au profit de la droite. Il est ainsi, à nouveau, rapporteur général en 1931 et 1932 ; il avait même été nommé ministre des Colonies le 21 février 1930, mais dans un cabinet Chautemps renversé aussitôt que constitué. D'autre part, au cours de cette législature, il s'intéresse tout particulièrement aux problèmes agricoles : en 1928 il dépose une proposition de loi destinée à favoriser l'accession des petits agriculteurs à la propriété ainsi que de nombreuses propositions sur les prêts aux agriculteurs ; il rapporte un projet de loi portant ouverture de crédits pour l'électrification des campagnes et en 1929 le budget de l'agriculture.

La victoire de la gauche aux élections de 1932, où il est réélu par 15.340 voix sur 22.677 suffrages exprimés, ne manque pas de favoriser son ascension : d'une manière complexe cependant. C'est lui, en effet qui - en tant que rapporteur général - est chargé de traduire, le 12 décembre 1932, l'opposition de la commission des finances à la position du gouvernement Herriot favorable au paiement des dettes contractées par la France envers l'Amérique malgré l'arrêt du versement des réparations. Rien d'étonnant dès lors à ce qu'il figure dans la nouvelle combinaison ministérielle. Il restera d'ailleurs au gouvernement d'une manière presque ininterrompue pendant près de deux ans, le centrisme qui a ses préférences étant alors au pouvoir. Ministre du Budget du préau 24 octobre 1933 - il doit s'acquitter cabinet Daladier - du 31 janvier ter de la tâche ingrate de préparer et de soutenir un rigoureux projet de redressement financier qui, après trente- sept heures de débats ininterrompus, est voté par 355 voix contre 215.

Le 26 novembre 1933, il figure dans le 2e cabinet Chautemps comme ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, puis comme ministre des Colonies. Il est ensuite ministre du Commerce dans le cabinet d'union nationale de Gaston Doumergue et, en cette qualité, mène des négociations très serrées avec neuf pays européens et le Canada dont le résultat, en raison de leur objectif limité et de la situation internationale, ne répond pas à ses efforts.

La victoire du Front populaire est pour lui une défaite, au sens figuré et propre, puisque le 26 avril 1936 il est battu par le socialiste Barbier. Celui-ci démissionne cependant le 28 septembre pour des raisons personnelles et, le 3 janvier 1937, Lucien Lamoureux retrouve son siège par 12.522 voix sur 31.747 inscrits et 24.702 suffrages exprimés.

Lors de la désagrégation du Front populaire, il retrouve son influence : il est élu vice-président de la Chambre le 9 janvier 1940 et le 21 mars il devient ministre des Finances de Paul Reynaud : c'est lui qui, comme tel, décide de sauver l'or de la Banque de France en l'acheminant vers les ports mais, dès le 5 juin, il quitte le gouvernement Paul Reynaud, ne le jugeant pas suffisamment déterminé à poursuivre la guerre. C'est donc tout naturellement que, comme l'énorme majorité de l'Assemblée nationale, le 10 juillet 1940, il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, dont il avait été le collègue dans le cabinet d'union de Doumergue.




Né le 16 septembre 1888 à Viplaix (Allier)
Décédé le 5 août 1970 à Creuzier-le-Vieux (Allier)

Député de l'Allier de 1919 à 1936 et de 1937 à 1940
Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts du 9 mars au 15 juin 1926
Ministre des colonies du 21 au 25 février 1930
Ministre du budget du 31 janvier au 24 octobre 1933
Ministre du travail et de la prévoyance sociale du 26 novembre 1933 au 9 janvier 1934
Ministre des colonies du 9 au 27 janvier 1934
Ministre du commerce et de l'industrie du 9 février au 8 novembre 1934
Ministre des finances du 21 mars au 5 juin 1940

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2114 à 2116)

Nommé en 1941 membre du Conseil national de Vichy par le maréchal Pétain, Lucien Lamoureux ne se livre, en fait, à aucune activité politique pendant toute la durée de l'Occupation.

Après la Libération, il est arrêté à Vichy et interné dans un camp de cette ville. Mais il sera libéré sur l'ordre du ministre de l'intérieur. Frappé toutefois d'inéligibilité en raison de son vote du 10 juillet 1940 et invité, le 1er octobre 1945, à présenter un mémoire pour sa défense, il refuse, déclarant ne reconnaître « qu'un juge en la matière : le suffrage universel ».

En 1950, bien que maintenu en état d'inéligibilité, il se présente, à l'occasion d'une élection partielle, au Conseil général dans le canton de Vichy, de façon à laisser les électeurs juges de son comportement : il est élu au 2e tour, mais son élection est annulée par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand. Lucien Lamoureux se pourvoit alors contre cette décision devant le Conseil d'État, qui rendra son arrêt sept ans plus tard, en rejetant le pourvoi.

Il est cependant réélu en 1956 conseiller général du canton de Vichy.

Il succède, en outre, en 1952, au Chanoine Desgranges, à la présidence de l'Association des anciens élus de la IIIe République.