Charles Loriot

1850 - 1930

Informations générales
  • Né le 27 mars 1850 à Pont-audemer (Eure - France)
  • Décédé le 31 août 1930 à Saint-germain-village (Eure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 22 septembre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Eure
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Eure
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Eure
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 9 juillet 1911 au 31 mai 1914
Département
Eure
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Eure
Groupe
Républicains de gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 27 mars 1850 à Pont-Audemer (Eure), mort le 31 août 1930 à Saint-Germain-Village (Eure).

Député de l'Eure de 1889 à 1902 et de 1911 à 1919.

Propriétaire terrien, agriculteur, il ne quittera d'ailleurs pas son pays natal, si ce n'est pour l'accomplissement des mandats législatifs que lui confèrent par cinq fois les électeurs de l'arrondissement de Pont-Audemer, de 1889 à 1902 et de 1911 à 1919.

Ayant exercé quelque temps les fonctions de magistrat, il démissionne ; cette démission est, certes, un acte politique de protestation, mais il est difficile d'en déterminer la cause exacte ; peut-être désirait-il ainsi s'élever contre les décrets d'expulsion qui frappèrent moines et religieuses.

Quoi qu'il en soit, c'est pendant la grande période de crises intérieures qui secouèrent la République nouvellement consolidée que Charles Loriot se présente à la députation. Pour la première fois, et au premier tour de scrutin, il est élu le 22 septembre 1889, par 8.007 voix contre 6.667 au député sortant conservateur, de La Ferrière, ancien magistrat et ancien avocat général à Rouen, également démissionnaire.

Républicain convaincu, il appartient alors à la grande masse des « opportunistes» qui, face aux « extrémistes » veulent faire des réformes, mais « sans passion et sans emportement ».

Aux premiers tours des élections législatives suivantes, les 20 août 1893 et 8 mai 1898, il est également réélu avec respectivement 10.232 et 9.398 suffrages. Mais, aux élections de 1902, il n'obtient que 5.198 voix et il est battu par le comte d'Osmoy, élu avec 8.122 voix, ancien officier de marine, républicain progressiste dont le père fut candidat libéral sous l'Empire.

En 1906, Charles Loriot ne se représente pas et le siège de député de Pont-Audemer est conservé par le comte d'Osmoy.

Aux élections de 1910, il obtient 6.612 voix contre son concurrent, Legendre, avocat à la Cour de cassation et au Conseil d'Etat, républicain libéral, qui est élu de justesse avec une vingtaine de voix de majorité.

En revanche, le 9 juillet 1911, à l'occasion de l'élection partielle tendant à remplacer Legendre, décédé, il est réélu par 6.575 voix contre 5.804 à Nolent. Il brigue son cinquième mandat avec succès aux élections du 26 avril 1914 : par 7.157 voix contre 5.738, il l'emporte à nouveau sur Nolent.

Enfin, aux élections de 1919, pour lesquelles a été introduite la représentation proportionnelle, il se présente sur la liste de l'union républicaine de l'Eure que soutient Clemenceau mais il est battu, la liste du comité républicain d'entente nationale emportant les six sièges du département de l'Eure. Ce sera sa dernière tentative.

Dans un premier temps, membre du parti républicain modéré, par la suite inscrit tour à tour aux groupes de la gauche démocratique (10e législature) et des républicains de gauche (11e législature), il fit partie à la Chambre des députés de diverses commissions et y défendit au premier chef les intérêts locaux.

Partisan de la modération politique et de la tolérance religieuse, il refuse les changements susceptibles d'entraîner des secousses profondes. A ce titre, il prend farouchement position en faveur du protectionnisme, il s'élève contre la substitution de l'impôt sur le revenu aux « quatre vieilles », refuse la représentation proportionnelle - dont il sera d'ailleurs lui-même victime - préconise des dégrèvements et péréquations d'impôts en faveur des départements. Mais il est essentiellement le défenseur de la prospérité locale, et particulièrement de l'agriculture, pour assurer « le bonheur des campagnes ». A cet effet, il réclame inlassablement l'élévation des droits de douane pour protéger les agriculteurs et soutient les revendications des bouilleurs de cru.

En outre, il prend une part active à la politique locale en tant que membre, puis vice-président du Conseil général de l'Eure et maire de Saint-Germain-Village, où octogénaire, il devait s'éteindre le 31 août 1930.