Henri, Rodolphe Lozeray

1898 - 1952

Informations générales
  • Né le 17 mai 1898 à Dreux (Eure-et-Loir - France)
  • Décédé le 13 juillet 1952 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Cher
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Cher
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 14 mars 1950
Département
Cher
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 17 mai 1898 à Dreux (Eure-et-Loir).

Député de la Seine de 1936 à 1940.

Né dans une famille ouvrière, Henri Lozeray apprit très tôt le métier de typographe qu'il exerça pendant de nombreuses années. Syndiqué dès l'âge de 16 ans, il occupa divers postes de responsabilité dans le syndicat du livre et à la direction de la fédération unitaire du livre-papier. Dans le même temps, il adhérait au parti socialiste.

Après avoir fait partie pendant la Première Guerre mondiale du Comité pour la reprise des relations internationales, il devint, au lendemain de la Révolution d'octobre, un actif propagandiste des thèses de la IIIe Internationale et fut de ceux qui contribuèrent, lors du Congrès de Tours, à rallier à cette organisation la majorité du parti socialiste. Parallèlement, il milite au sein des jeunesses socialistes. Après avoir été l'un des réorganisateurs de ce mouvement dont la guerre avait entraîné la quasi-disparition il en devient l'un des secrétaires nationaux et l'un des artisans de son adhésion à l'internationale communiste des jeunes. Il est appelé bientôt au poste de secrétaire de la jeunesse communiste de France.

A l'âge de 26 ans, il est mis à la disposition de son parti qui le désigne comme responsable des problèmes coloniaux. Envoyé à ce titre, en 1925, en Algérie pendant la guerre du Rif, il est arrêté dès son débarquement, puis condamné à deux années de prison, qu'il purgea à la prison Barberousse à Alger. Revenu en France, le Comité central le charge d'organiser et de diriger l'administration du parti communiste. Candidat de son parti aux élections générales de 1928, dans la 1re circonscription du XIe arrondissement de Paris, il fut battu dès le premier tour, ne recueillant que 2.322 suffrages sur 11.056 votants, contre 6.132 au candidat de droite, Henry Paté.

Il ne se représenta pas aux élections générales de 1932 mais fut, par contre, candidat à celles de 1936. Arrivé en tête au premier tour, avec 3.177 voix sur 10.497 suffrages exprimés, il fut élu au second tour, le 3 mai 1936, comme candidat du Front populaire par 5.439 voix contre 4.830 à un républicain de gauche, conseiller municipal de Paris. Appartenant à la commission de l'Algérie et des colonies, il intervient à plusieurs reprises lors de la discussion du budget du ministère des Colonies pour exposer la politique de son parti (15 décembre 1936), réclamer des mesures d'amnistie (22 janvier 1937) ou protester contre les prétentions coloniales du IIIe Reich et de l'Italie fasciste (20 décembre 1938).

Le 8 octobre 1939, Lozeray est arrêté avec la majorité des autres députés communistes et fut déchu de son mandat le 21 janvier 1940, après avoir été condamné à cinq ans de prison.




Né le 17 mai 1898 à Dreux (Eure-et-Loir)
Décédé le 13 juillet 1952 à Paris

Député de la Seine de 1936 à 1940
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Cher)
Député du Cher de 1946 à 1950

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2311)

Henri Lozeray est issu d'une famille ouvrière. Après avoir obtenu son certificat d'études, il apprend le métier de typographe. Syndiqué dès l'âge de 16 ans, il adhère aux jeunesses socialistes à la veille de la guerre. Etant exempté, il ne participe pas au conflit mondial. Membre du comité pour la reprise des relations internationales, il contribue en 1918 à la renaissance des jeunesses socialistes. Adhérent dès sa création au parti communiste (comme son jeune frère Robert), il devient un des secrétaires de la Jeunesse communiste. Il se spécialise dans les questions coloniales. Chargé, en 1925, de faire une campagne de propagande en Afrique du Nord, il est arrêté à Alger et condamné à deux ans de prison. Libéré en juillet 1927, il rentre en métropole. Deux fois de suite il est candidat à Paris, en 1927 lors d'une partielle, en 1928 lors des élections générales. Il est battu. Lors du scrutin d'avril 1928, il obtient 21 % dans la première circonscription du XIe arrondissement (Folie-Mirecourt). En 1929, il est élu au comité central du PCF. A côté de Barbé et Celor, Henri Lozeray fait partie alors des responsables des Jeunesses communistes qui ont pris le contrôle du parti. Il en dirige les finances. Dans l'été 1931, le groupe Barbé-Celor est désavoué. Henri Lozeray fait son autocritique et accepte d'être « remis à la base ». Il reprend son métier et milite dans le syndicat de la typographie. Du fait de cette situation, Henri Lozeray n'est pas candidat aux élections de 1932. Revenu en grâce, il se présente en 1936 une nouvelle fois dans le quartier de la Folie-Mirecourt. Il arrive en tête au premier tour. Ce qui lui permet d'être le représentant du Front populaire au second et de battre le candidat de droite. A la Chambre, Henri Lozeray intervient à plusieurs reprises sur les questions relatives à l'empire. II est, au reste, membre de la Commission de l'Algérie et des colonies.

En janvier 1940, comme les autres parlementaires communistes, Henri Lozeray est déchu de son mandat. Condamné à cinq ans de prison, il est transféré à la prison de Poitiers puis interné en Algérie. Il est libéré en février 1943. Il fait partie de la délégation des six dirigeants du PCF reçus le 28 mars 1944 par de Gaulle avant que celui-ci ne fasse entrer deux communistes dans son équipe gouvernementale.

Aux élections d'octobre 1945 à la première Assemblée nationale constituante, le PC envoie Henri Lozeray dans le Cher prendre la direction de la liste du parti. Avec 54 850 voix (sur 148 771 suffrages exprimés), la liste communiste arrive largement en tête et obtient deux élus (Henri Lozeray et Marcel Cherrier).

Aux élections du 2 juin à la deuxième Constituante le Cher reconduit le mandat de ses deux députés communistes ; mais la liste du PC subit un léger tassement (52 568 voix sur 149 028 suffrages exprimés). Resté spécialiste des problèmes coloniaux, Henri Lozeray est membre de la Commission des territoires d'outre-mer des deux Constituantes. Le discours qu'il a prononcé le 20 mars 1946 a été édité par le parti sous le titre Pour une Union française libre et démocratique. Dans l'été 1946 se tient la conférence franco-vietnamienne de Fontainebleau. En ces temps de tripartisme, PC, SFIO et MRP y envoient un des leurs. Membre depuis 1924 de la section coloniale, suivant de près la question indochinoise depuis lors, connaissant un des membres de la délégation vietnamienne (Duong Bach Mai), Henri Lozeray est naturellement désigné par le PCF. Pour des raisons tactiques il fait preuve de la plus grande discrétion lors de cette conférence ratée de Fontainebleau, son rôle essentiel étant de renseigner le parti sur l'état des travaux.

Aux élections législatives du 10 novembre 1946, le Cher réélit ses deux députés communistes. Leur liste a obtenu 51 386 voix (pour 143 028 suffrages exprimés). Henri Lozeray retrouve la Commission des territoires d'outre-mer. Au nom du parti, il intervient en mars 1947 dans le débat sur l'Indochine pour combattre la politique du pouvoir et exiger la reprise des négociations avec Hô Chi Minh. Son discours est édité par les soins du PCF (aux côtés des textes de Pierre Cot, Guillon, Duclas et Houphouët). La brochure est titrée La Guerre ou la Paix. Henri Lozeray intervient de nouveau en mars 1949 pour fustiger la politique indochinoise du gouvernement. Fatigué, Henri Lozeray ne prend pas la parole lors des débats (houleux) que l'Assemblée nationale consacre à la question vietnamienne au début de l'année 1950. Du fait de la création de l'Etat associé du Vietnam, le gouvernement de Saïgon nomme 19 conseillers de l'Union française ; Assemblée nationale et Conseil de la République (pour maintenir l'égalité constitutionnelle entre représentation métropolitaine et représentation coloniale) sont amenés à désigner également 19 nouveaux conseillers de l'Union française. Henri Lozeray fait partie du contingent élu le 3 mars 1950 par l'Assemblée nationale. Le 14, il démissionne de son mandat de député. Du fait de son état de santé, il ne participe pratiquement pas aux travaux de l'assemblée de Versailles. Il meurt à l'hôpital Saint-Antoine quelques jours après sa femme (qu'il avait épousée en 1932).