Antoine Mazier

1908 - 1964

Informations générales
  • Né le 11 octobre 1908 à Saint-etienne-cantalès (Cantal - France)
  • Décédé le 6 décembre 1964 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Côtes-du-Nord
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 11 octobre 1908 à Saint-Etienne-Cantalès (Cantal)
Décédé le 6 décembre 1964 à Paris

Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Côtes-du-Nord)
Député des Côtes-du-Nord de 1946 à 1958

Le père d'Antoine Mazier, ouvrier agricole, est tué au front en 1916 et sa mère qui exerçait le même métier décède peu après. Aîné de trois enfants, adopté par la Nation en 1919, il est élevé par une vieille tante, vit dans une grande pauvreté et reçoit une éducation religieuse succincte. En dépit d'études primaires brillantes, le jeune garçon ne peut entrer au lycée et suit les cours de l'école primaire supérieure de Pleaux. Boursier, il entre, de 1924 à 1927, à l'Ecole normale d'Aurillac, puis à celle de Toulouse de 1927 à 1928 et enfin à l'Ecole normale supérieure de Saint-Cloud cette même année. Il est nommé professeur à l'Ecole normale de Saint-Brieuc à la rentrée 1930.

Le nouvel enseignant adhère à la SFIO dans la capitale briochine l'année de son arrivée. Il y crée un groupe de Jeunesses socialistes, avant de partir au service militaire, à l'Ecole des officiers de réserve de Saint Maixent en octobre 1931. De retour à Saint-Brieuc, il ne peut reprendre ses cours à l'Ecole normale du fait de l'hostilité politique du directeur. Nommé à Saint-Lô (Manche) en 1932, le jeune enseignant milite à la section SFIO et participe, à la constitution de la section de la Manche de la Fédération générale de l'enseignement. Il étudie le latin et obtient une licence d'histoire à Caen. A la rentrée 1934, Antoine Mazier revient dans les Côtes-du-Nord, où il enseigne à l'école primaire supérieure de Lamballe. Mais une grave affection pulmonaire l'oblige à prendre un congé de longue durée de 1935 à 1937.

Réintégré à l'Ecole normale de Saint-Brieuc en 1938, Antoine Mazier anime le Secours populaire local, prend en charge le secrétariat de la section socialiste et dirige l'organe de la fédération SFIO, Le Combat social. Il est candidat à l'élection législative partielle du 26 mars 1939, où il recueille plus de 2 000 voix. Alors que la marche à la guerre s'affirme, le secrétaire général de la SFIO, Paul Faure, vient participer à la campagne de ce candidat qui est alors délégué départemental de la motion ultra-pacifiste « Redressement », proche de ses idées.

Antoine Mazier n'est pas mobilisé au début de la seconde guerre mondiale et il n'a pas d'activités politiques durant l'Occupation. Le militant pacifiste a-t-il eu des sympathies pour le Rassemblement national populaire de Déat que lui attribuent une source policière et surtout les communistes après la Libération ? Il est avéré qu'il n'est pas membre du RNP et que les autorités vichystes cherchent à l'isoler lorsqu'elles le déplacent à l'Ecole primaire supérieure de Guingamp de 1941 à 1943. Antoine Mazier met à profit cette période de repli pour passer les concours. Ayant obtenu en 1943 l'agrégation d'histoire, il revient enseigner de nouveau au lycée de Saint-Brieuc d'octobre 1943 à juin 1946.

Avec la Libération, Antoine Mazier reprend son action socialiste et s'impose comme l'homme fort de la Fédération socialiste des Côtes-du-Nord. Secrétaire fédéral et directeur de l'hebdomadaire socialiste Le Combat social, il est candidat en deuxième position sur la liste de la SFIO pour les élections à la première Assemblée nationale constituante. Désigné à l'unanimité pour conduire la liste socialiste par le congrès de la fédération, il a choisi de se mettre à la deuxième place, derrière le candidat paysan Yves Henry. Leur liste arrive en troisième position après le MRP (88 609 suffrages) et les communistes (72 786). Avec 57 215 voix sur 269 960 inscrits et 266 960 exprimés, elle devance la liste « de la résistance républicaine et socialiste » conduite par René Pleven (48 350) contre lequel Antoine Mazier a mené une très active campagne dans Le Combat social. Yves Henry est élu au quotient, mais les socialistes n'ont qu'un siège sur les sept du département. Le secrétaire fédéral n'est pas élu à la plus forte moyenne, comme espéré.

Antoine Mazier qui a accepté cette fois de conduire la bataille des socialistes des Côtes-du-Nord est élu député à la deuxième Assemblée constituante, le 2 juin 1946, par 62 257 voix sur 339 631 inscrits et 280 280 suffrages exprimés. Il entre au Palais-Bourbon avec son camarade Yves Henry, qui est réélu à la plus forte moyenne. Son adversaire principal, René Pleven, est provisoirement écarté du Parlement. Antoine Mazier joue un rôle modeste dans cette éphémère Assemblée. Il est nommé membre de la Commission des moyens de communication et des postes, télégraphes et téléphones le 26 juin, dépose un rapport en son nom et fait une brève intervention dans la discussion du projet de loi relatif à l'aide de l'Etat aux catégories sociales économiquement faibles.

En novembre 1946, la liste socialiste conduite par Antoine Mazier perd huit mille voix sur le scrutin précédent : elle rassemble 54 957 suffrages, sur 339 630 inscrits et 275 377 exprimés. Yves Henry est battu, le MRP et les communistes conservent leurs positions et René Pleven revient au Palais-Bourbon. En décembre 1946, Antoine Mazier est nommé à la Commission des moyens de communication, où il ne siège qu'une année, à la Commission du travail et de la sécurité sociale, dont il devient vice-président en 1949-1951, à la Commission de la marine marchande et des pêches, où il siège jusqu'à la fin de la législature, et à la Commission de l'éducation nationale en fin de mandat, en 1950. L'Assemblée le désigne encore en 1947 pour siéger au Conseil supérieur de la mutualité et à la Commission supérieure du crédit maritime mutuel. La Commission du travail et de la sécurité sociale le mandate pour faire partie d'une sous-commission chargée de procéder à une étude d'ensemble des divers régimes de prestations familiales en mars 1951. Enfin, il est nommé juré de la Haute Cour de justice en 1947 et les deux années suivantes.

Antoine Mazier, enseignant élu dans un département où la question laïque est primordiale et ou le syndicat des instituteurs est tenu par les communistes, accepte difficilement les contraintes de la Troisième force. Certes, élu en septembre 1947 conseiller municipal de Saint-Brieuc, il sera désigné comme premier adjoint au maire après les élections d'avril 1953 dans la municipalité de Troisième force co-dirigée par le MRP et la SFIO. Mais il exprime en permanence dans son journal sa nostalgie de l'unité ouvrière, en dépit des attaques répétées que les communistes lui réservent, et affirme son originalité dans le groupe socialiste de l'Assemblée en défendant des positions unitaires affirmées. En 1946, il avait été l'un des signataires de la motion « pour le redressement du parti » conduite par Guy Mollet, mais il commence à s'éloigner du nouveau secrétaire général dès 1948. Durant la crise ministérielle qui précède la formation du deuxième gouvernement Schuman, le 4 décembre 1948, bien seul dans le groupe, il propose même la reconstitution d'un front populaire.

Le député Antoine Mazier fréquente des cercles socialistes peu orthodoxes. Il participe ainsi, avec les historiens Ernest Labrousse et Charles-André Julien, a un groupe où se discutent en particulier les questions d'Outre-Mer. Et il développe des positions anticolonialistes originales dans la SFIO de ces années. Ainsi, au congrès socialiste de 1950, après le rapport de Gaston Defferre sur l'Indochine, Antoine Mazier défend un amendement demandant au groupe parlementaire de « faire passer cette résolution dans les faits ». Sept voix seulement le suivent.

Au Parlement, Antoine Mazier s'affirme durant cette première législature de la IVe République et développe une grande activité en ce qui concerne les problèmes des marins, l'enseignement technique et l'aide aux petites communes rurales. Hostile aux apparentements, il s'abstient dans le scrutin du 12 mai 1951.

Pourtant, par nécessité et pour conserver leur représentation parlementaire, les socialistes des Côtes-du-Nord s'apparentent pour les élections du 17 juin 1951 avec la liste MRP et avec la liste Pleven qui rassemble l'UDSR, les radicaux-socialistes, le RGR et les Indépendants. L'apparentement obtient la majorité absolue et permet aux socialistes de gagner un deuxième siège de député. Mais il a suscité dans cette terre laïque une forte opposition et la liste SFIO a perdu de nombreux suffrages, n'en rassemblant plus que 35 646 en moyenne, sur 327 456 inscrits et 260 610 exprimés. Antoine Mazier, lui, a eu près de cinq mille suffrages personnels, puisqu'il recueille 40 451 voix. Il est réélu avec le cultivateur socialiste Alexandre Thomas, trois membre de la liste Pleven et deux de la liste MRP.

Le député socialiste de Saint-Brieuc se consacre essentiellement à la Commission des finances dans cette législature. Il se fait remarquer dans les débats sur les subventions à l'enseignement privé, déposant notamment en septembre 1951, des « observations sur les bienfaits des écoles publiques, la domination de l'église catholique dans le passé, l'ordre moral du XIXe siècle, l'acharnement du clergé de l'Ouest ». Mais en cela il est en adéquation avec la majorité de son parti. Il n'en va pas de même sur la question de l'armée européenne. Dès 1952, dans le groupe socialiste, Antoine Mazier est un farouche adversaire de la Communauté européenne de défense (CED), défendant les thèses du SPD allemand et des positions internationalistes qui le différencient nettement d'autres opposants socialistes, comme Robert Lacoste et Max Lejeune. Brisant la discipline de son groupe, il est un des 53 parlementaires SFIO qui votent le 30 août 1954 la question préalable du général Aumeran, entraînant le rejet du traité. Il vote de même contre les Accords de Londres et de Paris, en dépit de sa sympathie affirmée envers le gouvernement de Pierre Mendès France.

Le 2 janvier 1956, alors que huit listes sont en compétition, contre cinq ou six depuis la Libération, les socialistes bretons regagnent une partie de leur électorat perdu depuis 1945. Leurs candidats obtiennent une moyenne de 45 276 suffrages sur 335 267 inscrits et 277 365 exprimés, passant ainsi de 13,7 % des exprimés à 16,3 %. Aucun apparentement n'ayant été conclu, en dépit de cette progression, son colistier de 1951, Alexandre Thomas, n'est pas reconduit. De nouveau Antoine Mazier a eu cinq mille voix personnelles, puisque 50 366 suffrages se sont portés sur son nom. Réélu député, il est désigné comme président du Conseil supérieur de l'Etablissement national des invalides de la marine. De nouveau, reconduit dans la Commission des finances, il s'y montre particulièrement actif.

Au groupe parlementaire socialiste comme dans les réunions internes au parti, Antoine Mazier est l'un des plus fermes adversaires de la politique algérienne du gouvernement Guy Mollet et la direction de la SFIO dans les années 1956-1957. Il est le premier député à faire au sein du groupe parlementaire une déclaration solennelle d'opposition, le 28 février 1956. Durant les deux années suivantes, il est l'un des principaux animateurs de la minorité socialiste animée par Edouard Depreux, Robert Verdier, et ses amis Daniel Mayer et l'ancienne députée des Ardennes, Andrée Viénot. Il signe les principaux textes minoritaires à partir du congrès socialiste de Lille en 1956 et, s'affirmant partisan de l'indépendance de l'Algérie, se présenta sans succès à l'élection au Comité directeur au congrès de Toulouse en 1957. Il y provoque un incident en apportant son soutien à son ancien collègue André Philip, exclu quelques mois auparavant. A l'Assemblée, brisant une nouvelle fois la règle de l'unité de vote du groupe socialiste, Antoine Mazier, s'abstient lors du renouvellement des pouvoirs spéciaux en Algérie en juillet 1957.

Le parlementaire ne néglige pas le terrain local et renforce son implantation personnelle. La Troisième force étant rompue, il mène une lutte constante contre le MRP et les partisans de René Pleven, en acceptant de nouveau de côtoyer les communistes parfois, mais aussi en se rapprochant de chrétiens de gauche qui ont formé au plan local l'Action travailliste. Après avoir été désigné comme adjoint au maire de Saint-Brieuc en 1953, Antoine Mazier accède au Conseil général des Côtes-du-Nord, en avril 1958, en battant sa collègue au Palais-Bourbon, Marie-Madeleine Dienesch, grâce au désistement communiste. Il avait auparavant subi trois échecs aux cantonales : en 1949 à Etables, puis en 1951 à Plancoët et enfin en 1955 à de Saint-Brieuc, où il affrontait Victor Rault, le maire MRP de la ville qu'il seconde par ailleurs comme adjoint. Il avait alors perdu honorablement au 2e tour, avec 49,6 % des voix.

Durant la crise politique de mai 1958, Antoine Mazier se montre dans les réunions internes au groupe socialiste un farouche adversaire à toute transaction avec les émeutiers d'Alger et un partisan de la fermeté face à eux. Le premier juin 1958, dans le scrutin de confiance sur le programme et sur la politique du général de Gaulle, il vote contre, puis le lendemain refuse la remise des pleins pouvoirs et ne prend pas part au vote sur la révision constitutionnelle.

Dans l'été, il est un des fondateurs de l'Union des forces démocratiques, avec Daniel Mayer, Edouard Depreux, François Mitterrand et Pierre Mendès France, et appelle ses électeurs à voter « non » au référendum de septembre 1958. Tout en reconnaissant dans son journal que « le monarque que s'est donné la France n'est pas un ambitieux vulgaire ».

La fédération socialiste des Côtes-du-Nord a apporté à son député un soutien sans faille durant toutes ces années. Elle le suit dans sa quasi-totalité en septembre 1958, lorsqu'il participe à la création du Parti socialiste autonome. Il en va de même de ses électeurs, lorsqu'il se présente dans la 1re circonscription des Côtes-du-Nord aux élections législatives des 23 et 30 novembre 1958. Au premier tour, il obtient 9 981 voix, arrivant derrière les candidats du MRP (16 484 voix), de l'Union républicaine et libérale (11 252), de l'UNR (10 415) mais devant les deux autres candidats de gauche, le communiste Edouard Prigent (8 609) et loin devant le candidat que lui oppose son ancien parti, Jean Le Garzic (3 451). Au second tour, dans une quadrangulaire, il fait mieux que rassembler toutes les voix de la gauche, avec 22 245 suffrages. Cependant, le siège va au maire MRP de Saint-Brieuc, vieil adversaire qu'il combat mais qu'il salue publiquement pour son succès.

Battu aux législatives, Antoine Mazier retrouve son poste de professeur au lycée de Saint-Brieuc à la rentrée 1959. Il y exerce trois années, puis enseigne à l'Ecole normale de cette ville. Il poursuit son combat politique. Elu à la commission administrative provisoire du PSA en 1959, il est secrétaire de la fédération de ce parti puis de celle du PSU lors de la fusion avec l'Union de la gauche socialiste et le groupe Tribune du Communisme. Patron d'une des plus solides fédérations du jeune parti, il entre à la direction nationale du PSU de 1961 à 1963, continuant à soutenir son vieux compagnon Edouard Depreux, contre la majorité de ses anciens camarades du PSA. Aux législatives des 18 et 25 novembre 1962, Antoine Mazier se présente de nouveau dans la 1re circonscription des Côtes-du-Nord. Il obtient 15 201 suffrages au premier tour sur 76 358 inscrits et 53 712 exprimés, enregistrant donc une progression de plus de 5000 voix par rapport à 1958. Au second tour, candidat unique de la gauche qu'il fait progresser de 4 000 suffrages environ, il est battu dans un contexte de très forte mobilisation des deux camps. Avec 29 553 voix, il a été devancé par le gaulliste Robert Richet, élu avec 31 492 voix sur 61 045 exprimés. Antoine Mazier est par ailleurs candidat PSA puis PSU aux sénatoriales d'avril 1959 et 1962. Il échoue donc aux élections nationales, mais remporte des succès aux élections locales.

Aux municipales de mars 1959, Antoine Mazier mène à Saint-Brieuc une liste d'Union de la gauche comprenant, outre le PSU, des communistes et les chrétiens de l'Action travailliste. Elle échoue de peu. Un mandement de l'évêque ayant été lu en chaire le matin de l'élection pour recommander aux paroissiens de ne pas voter pour la liste Mazier, le scrutin est annulé le 16 juillet 1962. La liste de gauche conduite par l'ancien député est triomphalement élue en août 1962, emportant 18 sièges sur 31. Ces colistiers portent Antoine Mazier aux fonctions de maire de Saint-Brieuc. Deux ans plus tard, il est réélu conseiller général de Saint-Brieuc.

Par cet ultime combat, Antoine Mazier marque l'histoire de sa région en rompant avec l'affrontement traditionnel entre cléricaux et anticléricaux, en initiant, lui l'enseignant et le militant laïque, un rapprochement avec des chrétiens progressistes qui permet à la gauche, par-delà la reconquête de Saint-Brieuc, de sortir de son ghetto traditionnel. Cette victoire annonce une lente évolution politique de la Bretagne que ses amis et compagnons de combat qui lui succèdent au Parlement, Yves Le Foll, Yves Dollo et Charles Josselin, vont consolider en faisant des Côtes-du-Nord devenues Côtes-d'Armor un bastion du PSU puis du Parti socialiste dix ans plus tard.

Peu avant son décès, qui se produit le 6 décembre 1964 à Paris où il était hospitalisé depuis plusieurs mois, Antoine Mazier écrit une série d'articles qui tiennent sans doute lieu de testament politique. Il y dénonce les mythes « dont on meurt », le colonialisme et ses méfaits, mais aussi l'anticommunisme qui selon lui n'a jamais empêché ce parti de progresser. Il estime qu'il ne peut y avoir une majorité de gauche dans le pays sans l'appoint des communistes : « On peut tourner et retourner le problème comme on voudra, on peut déplorer le fait, on peut rappeler les griefs que l'on peut nourrir contre le parti communiste, évoquer le danger que peuvent représenter ses méthodes, le fait est là et il reste : les chiffres parlent plus fort que toutes les arguties. La gauche se condamne à l'impuissance ou mieux à l'inexistence en refusant de compter le parti communiste dans ses rangs ».

Son épouse, Jeanne Kervizic, née le 20 mai 1903 à Saint-Brieuc, a été la compagne active de tous ses combats politiques.