Fernand, Pierre Mazuez

1904 - 1968

Informations générales
  • Né le 16 janvier 1904 à Epinac-les-mines (Saône-et-Loire - France)
  • Décédé le 16 février 1968 à Montceau-les-mines (Saône-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Socialiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Socialiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Saône-et-Loire
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 16 janvier 1904 à Epinac-les-Mines (Saône-et-Loire)
Décédé 16 février 1968 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Saône-et-Loire)
Député de Saône-et-Loire de 1946 à 1958

Pierre Mazuez est né le 16 janvier 1904 à Epinac-les-Mines, dans le département de Saône-et-Loire. Fils et petit-fils d'instituteur, il fait des études de médecine à la faculté de Lyon et ouvre en 1929 un cabinet à Montceau-les-Mines.

Engagé dès 1928 dans les rangs de la SFIO, Pierre Mazuez devient en 1936 conseiller municipal et premier adjoint au maire de Montceau-les-Mines. Au sein de la fédération départementale de la SFIO, tenue par Paul Faure, il est le chef de la minorité opposée à la ratification des accords de Munich.

Mobilisé en septembre 1939 au sein du 44e corps d'armée, Pierre Mazuez est fait prisonnier le 22 juin 1940. Sa détention prend fin en septembre 1943 ; il rejoint aussitôt les rangs de la résistance, devenant médecin-chef du maquis de la Saône-et-Loire. À la Libération, Pierre Mazuez est porté par le Comité de Libération de Montceau-les-Mines à la tête de la municipalité provisoire. Confirmé dans ses fonctions aux élections de mai 1945, il reste maire jusqu'en 1965, avec une interruption de 1949 à 1953.

C'est donc investi d'une forte légitimité que Pierre Mazuez se présente le 21 octobre 1945 aux élections pour l'Assemblée constituante. La liste de la SFIO qu'il conduit dans la Saône-et-Loire remporte 56 138 voix sur 243 511 suffrages exprimés, et remporte deux des six sièges à pourvoir ; les autres sièges échoient à la liste communiste de Waldeck Rochet (deux élus), à la liste MRP de Roger Devemy (un élu) et à la liste d'« action sociale de la résistance » conduite par Patrice-Maurice Bougrain (un élu).

Pierre Mazuez est nommé membre de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique et de la Commission du travail et de la sécurité sociale ; il siège par ailleurs à la Commission supérieure des allocations familiales. Il est l'auteur d'un avis, déposé le 7 mars 1946 au nom de la Commission de la famille, sur la proposition de loi sur la limitation des débits de boissons ; en cette qualité de rapporteur pour avis, il intervient le 19 mars à la tribune de l'Assemblée, et souligne que « pour lutter contre l'alcoolisme, il faut réduire le nombre des débits de boisson ».

Avec ses collègues du groupe socialiste, Pierre Mazuez vote les nationalisations et approuve, le 19 avril 1946, le projet de Constitu tion de la IVe République ; le texte est cependant rejeté par le référendum du 5 mai, ce qui rend nécessaire la convocation d'une nouvelle Assemblée constituante.

Les élections se tiennent le 2 juin ; Pierre Mazuez conduit de nouveau la liste de la SFIO, dont les positions sont en léger recul, avec 49 758 voix sur 254 546 suffrages exprimés, ce qui lui vaut de perdre le second de ses deux élus, au profit de la liste du RGR conduite par Paul Devinat.

Pierre Mazuez retrouve la Commission de la famille, de la population et de la santé publique ; il siège par ailleurs à la Commission de la presse, de la radio et du cinéma. Son activité parlementaire se limite à quelques textes, dont une proposition de résolution, déposée le 4 juillet 1946, visant à demander au gouvernement d'« augmenter considérablement » le contingent des bons d'achat d'automobiles neuves et de pneumatiques mis à la disposition du corps médical ; il intervient aussi, le 26 septembre, en tant que rapporteur pour avis de la Commission de la famille, pour demander au gouvernement d'alléger les procédures nécessaires au vote par procuration.

Pierre Mazuez soutient le second projet de Constitution voté par l'Assemblée le 28 septembre 1946 et ratifié par référendum le 13 octobre. Il sollicite le renouvellement de son mandat lors des élections législatives du 10 novembre ; ce sont cette fois sept sièges qui sont à pourvoir dans la circonscription de Saône-et-Loire. Les positions de la SFIO dans la Saône-et-Loire continuent à s'effriter, avec 37 367 voix sur 237 050 suffrages exprimés, mais Pierre Mazuez retrouve sans peine son siège.

Pierre Mazuez est élu secrétaire (1946) puis vice-président (1951) de la Commission de la famille, de la population et de la santé publique ; élu en 1949 secrétaire de la Commission du suffrage universel, des règlements et des pétitions, il est porté la même année à la vice-présidence de la Commission des immunités parlementaires. Pierre Mazuez est enfin nommé membre de la Commission « chargée d'enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945 », et siège comme juré à la Haute Cour de justice. Son activité parlementaire, au cours de la législature, est intense : il dépose près d'une quarantaine de textes, sur des sujets très variés. En tant que membre de la Commission des immunités parlementaires, il rédige plusieurs rapports sur des demandes en autorisation de poursuites, contre Maurice Thorez notamment. C'est aussi lui qui, à la fin de la législature, est rapporteur au nom de la Commission du suffrage universel sur le projet de loi instituant les apparentements, soutenant cette réforme controversée contre l'hostilité des communistes et des gaullistes.

Candidat au renouvellement de son mandat aux élections législatives du 17 juin 1951, Pierre Mazuez conclut un apparentement avec la liste radicale de Paul Devinat, la liste démocrate-chrétienne de Roger Devemy et la liste indépendante d'André Moynet ; sa liste emporte de nouveau l'un des sept sièges à pourvoir, malgré un score près de deux fois inférieur à celui recueilli en octobre 1945, avec 27 477 voix sur 233 867 suffrages exprimés.

Pierre Mazuez est élu président de la Commission des immunités parlementaires, et secrétaire de la Commission du suffrage universel, des règlements et des pétitions ; il est par ailleurs nommé juré à la Haute Cour de justice. Très impliqué dans les dossiers d'hygiène et de santé publique, il dépose le 3 janvier 1952 une proposition de loi tendant à l'abrogation de la loi du 13 avril 1946 prohibant la prostitution : « la prostitution est vieille comme le monde », y lit-on. « Qui a voulu codifier trop rigidement les mœurs a toujours manqué les buts de sa législation. Avec mes collègues qui souhaitent une société plus morale, je suis intensément en accord. Mais il ne suffit pas, en ce domaine, de souhaiter pour obtenir, et le fait est là (...) il semble que la loi du 13 avril 1946 ait manqué son but ». En vain, le député de Saône-et-Loire plaide pour une stricte réglementation de la prostitution, qui passerait notamment par l'attribution aux prostituées d'un « carnet sanitaire » permettant leur suivi médical.

Aux élections législatives du 2 janvier 1956, Pierre Mazuez consolide un peu les positions de la SFIO dans la Saône-et-Loire, puisque sa liste recueille 30 439 voix sur 251 530 suffrages exprimés. Il retrouve ses charges de président de la Commission des immunités parlementaires, de secrétaire de la Commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles, des règlements et des pétitions et de juré à la Haute Cour de justice. Le député de Saône-et-Loire reste très attentif à la défense des intérêts des médecins, déposant plusieurs textes visant à « codifier et à raréfier » les textes qui leur sont imposés (proposition de résolution du 31 mars 1956) et à leur garantir la liberté dans l'exercice de leur profession (proposition de résolution du 31 janvier 1957).

Dans la crise de 1958, il vote contre l'investiture du général de Gaulle et refuse les pleins pouvoirs au gouvernement mais ne prend pas part au vote sur la révision constitutionnelle (scrutins des 1er et 2 juin 1958).

Battu aux élections législatives de novembre 1958 dans la 4e circonscription de Saône-et-Loire (Montceau-les-Mines), Pierre Mazuez parvient à se faire réélire à la mairie de Montceau-les-Mines aux élections de mars 1959, grâce à une alliance conclue avec le Parti communiste. Il décède moins de trois ans après la fin de son mandat, le 16 février 1968, à Montceau-les-Mines.