André Mercier

1901 - 1970

Informations générales
  • Né le 7 juillet 1901 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 22 novembre 1970 à Bobigny (Seine-St-Denis - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 21 janvier 1940 *
Département
Seine
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Oise
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Oise
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Oise
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Oise
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Oise
Groupe
Communiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 7 juillet 1901 à Paris (16e). Député de la Seine de 1936 à 1940.

André Mercier connut dès son enfance les difficultés et les mérites des classes laborieuses. Son père était cocher de fiacre et sa mère domestique. A la déclaration de la guerre de 1914 il vit dans le Nord avec sa famille, deux de ses frères sont mobilisés. Le souvenir de ces heures tragiques et ses origines modestes feront de lui un défenseur des humbles et de la paix. Dès l'âge de 14 ans, André Mercier débuta dans l'industrie hôtelière comme commis de restaurant. Devenu employé limonadier restaurateur, il n'abandonnera cette profession que pour entrer au Parlement en 1936.

Syndiqué en 1928, son activité et la confiance dont il jouit lui valent en 1931 d'être choisi comme trésorier de son syndicat. Il conservera ce poste jus qu'à ce que se réalise, en janvier 1936, 1 unité syndicale pour laquelle il avait combattu.

Ayant adhéré en 1929 au parti communiste, il est candidat aux élections municipales de Paris en 1935. Il se désiste au second tour malgré qu'un écart de 6 voix seulement le sépare du candidat de gauche le mieux placé.

Le 3 mai 1936, André Mercier est élu, au second tour de scrutin, député du IIIe arrondissement de Paris. Recueillant 7.696 suffrages sur 15.384 votants, il bat Gignoux, président de la confédération du patronat français, qui obtient 7.207 voix. Au premier tour, Gignoux était en tête avec 5.679 voix contre 4.147.

A la Chambre, André Mercier appartint à la commission du travail et à celle du commerce et de l'industrie. Tous ses travaux et toutes ses interventions eurent pour objet l'amélioration des conditions de vie des travailleurs. Il s'intéressa particulièrement aux employés de l'industrie hôtelière, du commerce d'alimentation, des grands magasins, aux chauffeurs de taxi, aux concierges et au personnel domestique.

Il fut rapporteur des projets de loi relatifs à la situation des concierges au regard de la législature du travail (loi connue sous le nom de loi Mercier) ; l'organisation de l'industrie du taxi. Il déposa et rapporta des propositions de loi concernant : l'institution d'un salaire fixe dans les établissements où le personnel est rétribué au pourboire ; l'application au personnel domestique des lois sociales sur la durée du travail, le repos hebdomadaire, les congés payés et les allocations familiales.

Le 7 mars 1937, il devait être élu, à l'unanimité, président d'honneur de l'association nationale des vieux travailleurs non pensionnés.

A la déclaration de la guerre de 1939, André Mercier est mobilisé comme soldat de 2° classe et part au front. Rappelé au parlement en janvier 1940, il est déchu de son mandat de député en même temps que les autres élus communistes, le 20 février 1940.




Né le 7 juillet 1901 à Paris
Décédé le 22 novembre 1970 à Bobigny (Seine-Saint-Denis)

Député de la Seine de 1936 à 1940
Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Oise)
Député de l'Oise de 1946 à 1958

(Voir la première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français, 1889-1940, Tome VII, p. 2432, 2433)

Le 2 septembre 1939, André Mercier est mobilisé comme soldat de deuxième classe. Parti au front, il n'a pas adhéré au Groupe ouvrier et paysan français (GOPF) ni signé la lettre de ses collègues Arthur Ramette et Florimond Bonte du 1er octobre 1939 demandant une « paix juste et durable ». Rappelé au Parlement, il s'y rend en uniforme avec Fernand Grenier, Raymond Guyot et Charles Michels, le 9 janvier 1940. Tous quatre refusent de se lever pendant que la Chambre rend hommage aux soldats de la République, considérant comme l'écrit L'Humanité du 14 janvier que c'est leur droit et leur devoir « de refuser de se prêter à l'indigne comédie d'union sacrée, qui consiste à présenter comme un devoir patriotique le sacrifice imposé aux soldats et au peuple de France dans l'intérêt exclusif de la mafia de capitalistes qui rançonnent le pays ». Ils sont expulsés de l'Assemblée et Mercier est déchu le 20 février 1940 de son mandat, en même temps que les élus communistes qui ont formé le Groupe ouvrier et paysan français, en vertu de la loi du 20 janvier précédent. Le 5 août 1940, il est démobilisé à Carcassonne et rentre à Paris.

Mercier est du petit noyau qui reconstitue les organisations clandestines communistes. Il est chargé de rencontrer au nom du Parti communiste clandestin les délégués du général de Gaulle, Passy (André Dewavrin) et Pierre Brossolette en mars 1943, puis Jean Moulin. Il défend la place du Front national et transmet l'accord du PCF à la constitution du Conseil national de la Résistance (CNR). A la réunion constitutive du CNR, le 27 mai, il représente le PCF et Pierre Villon le Front national. Il appartient aussi au Comité national des mouvements unifiés de la Renaissance française, impulsé par les communistes. Cette activité en fait un des hommes les plus recherchés de France. La direction générale de la police nationale, demande de rechercher « très activement » André Mercier, ainsi que d'autres dirigeants communistes (avis du 27 janvier et du 18 mai 1943). « Il serait, selon ce texte, le responsable politique de la 5e inter-région qui comprendrait les départements suivants : Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Ariège, Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne, Landes. Chargé de constituer un Comité national pour la Libération du territoire qui ferait l'union des syndicalistes et des communistes ». Le PCF clandestin le désigne alors pour le représenter à Alger. Il gagne en Avion Londres puis, de là, l'Algérie où il appartient à « la délégation en Afrique du Nord du Comité central du PCF » crée en décembre 1943 pour organiser les députés communistes présents. Dès sa constitution en novembre 1943, il a en effet été nommé vice-président de l'Assemblée consultative provisoire (ACP) où il est un des représentants de la Résistance métropolitaine.

Membre de la Commission des affaires musulmanes de l'ACP, André Mercier est l'auteur d'une Contribution à l'étude des réformes politiques, sociales et économique en faveur des musulmans français d'Algérie et d'un rapport sur l'application aux travailleurs musulmans français des lois sociales dont les travailleurs européens ont le bénéfice en Algérie sur l'organisation des conditions de travail et du régime des salaires des travailleurs agricoles musulmans. En septembre 1944, après la Libération du territoire, il conserve sa fonction de vice-président de l'Assemblée consultative provisoire à Paris.

En 1945, André Mercier est désigné pour représenter le PCF dans l'Oise. Parachuté, il conduit la liste communiste à la première Assemblée nationale constituante le 21 octobre. Avec 57 290 suffrages en moyenne, sur 228 443 inscrits et 187 474 exprimés, elle arrive en tête et obtient deux députés sur cinq du département, André Mercier et Jeanne Leveillé. Les trois autres élus sont le socialiste Jean Biondi, le MRP Eugène Delahoutre et Jean Legendre seul rescapé de la droite, élu sur une « liste républicaine d'union patriotique » avant de rejoindre le PRL.

Mercier élu vice-président de l'ANC préside de nombreuses séances à ce titre. Il est désigné à la Commission du règlement, à celle de la reconstruction et dommages de guerre et à la Commission des affaires étrangères. Il est aussi nommé pour participer à la Commission parlementaire chargée d'enquêter sur les zones d'occupation en Allemagne et en Autriche et pour laquelle il rédige un rapport. La Commission de la défense nationale le charge d'un autre rapport sur une proposition d'Henri Meck, visant à revaloriser le taux des réquisitions militaires opérées par l'armée en 1940 dans les départements d'Alsace-Lorraine. Il prend une part active à la discussion du budget général de 1946 en proposant de nombreux amendements.

Après l'échec du référendum constituant en mai 1946, André Mercier conduit la liste « du parti communiste et d'union républicaine et résistante » pour les élections à la deuxième Assemblée constituante le 2 juin 1946. Il se présente alors comme « secrétaire du syndicat de l'industrie hôtelière ». Sa liste, sur laquelle la député sortante Jeanne Leveillé a été écartée, obtient 59 549 suffrages sur 229 380 inscrits et 193 293 exprimés. Il est réélu au quotient et Armand Brault l'est à la plus forte moyenne. Les autres élus du département sont inchangés. Il retrouve les trois mêmes commissions, des affaires étrangères, des dommages de guerre et du règlement et des pétitions. Dans cette assemblée à la brève durée, Mercier prend surtout la défense des locataires en s'attaquant aux majorations de loyer, propose de faire bénéficier les gérants de maisons d'alimentation de détail des lois sociales des salariés et dépose six propositions de loi sur la propriété commerciale.

Pour les élections à la première législature de la IVe République le 10 novembre 1946, la liste communiste, inchangée dans son titre et sa composition par rapport à juin obtient son meilleur résultat historique et conserve ses deux élus, André Mercier, et Armand Brault. Elle a rassemble 64 288 suffrages sur 232 275 inscrits et 187310 exprimés, soit 34 % de ceux-ci. André Mercier est désigné comme président de la commission du suffrage universel le 22 décembre 1946, mais il n'est pas renouvelé dans cette fonction l'année suivante même s'il siège à la commission tout le reste de la législature. Il ne demeure aussi qu'une année de plus (1946-1947) à la commission de la reconstruction et des dommages de guerre et entre à la commission de la comptabilité de janvier 1949 à juin 1951. Il dépose une vingtaine de propositions diverses et intervient fréquemment dans les débats sur la législation électorale, le règlement de la Chambre et le budget de l'Assemblée de l'Union française pour lequel il souhaite l'autonomie. Il s'intéresse toujours aux loyers, à la propriété commerciale, et intervient sur les questions des transports de la région parisienne, des salaires dans l'industrie hôtelière et des pensions des économiquement faibles et des vieux travailleurs. Défendant les positions du parti communiste dans le cadre de la guerre froide, il soulève le problème de « l'application des lois américaines aux travailleurs français du Plan Marshall ».

Aux élections législatives du 17 juin 1951, Mercier conduit la liste « d'Union républicaine, résistante et antifasciste pour l'indépendance nationale, le pain, la liberté et la paix » présentée par le PCF. Elle recule en suffrages et en pourcentage, avec 58 851 suffrages, sur 231 501 inscrits et 190 841 exprimés, mais reste au-dessus du seuil des 30 % des exprimés. Les deux parlementaires communistes sont reconduits, la liste RPF conduite par Jean Legendre emportant les trois autres sièges. André Mercier redevient vice-président de l'Assemblée nationale le 11 juillet et le demeure jusqu'à la fin de la législature en 1955. A ce titre il préside de très nombreuses séances, surtout en 1953. Il retrouve par ailleurs la Commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions, pour lesquels il présente de nombreux rapports, et dépose des propositions à caractère social sur les assurances chômages, les conventions collectives, la réglementation du travail, etc. Conseiller municipal de Creil, le député appartient aux organisations contrôlées par le parti communiste ; il est ainsi vice-président du comité départemental de liaison du Mouvement de la Paix dans l'Oise et membre du conseil syndical du Syndicat des employés des hôtels, cafés, restaurant de la région parisienne.

Le 2 janvier 1956, la liste communiste remporte un nombre de voix comparable à celui de 1951 mais recule en pourcentage du fait de l'augmentation du nombre de votants. Elle réunit 58 721 suffrages en moyenne (59 463 pour André Mercier), sur 255 173 inscrits et 213 654 exprimés, soit 27,5 % de ceux-ci. André Mercier est désormais le seul député communiste du département, les autres sièges allant au socialiste Marcel Mérigonde, à Jean Legendre, devenu Indépendant, à François Bénard, qui s'inscrit au RGR et à Robert Hersant qui est provisoirement invalidé puis confirmé par un nouveau vote. André Mercier réintègre les commissions auxquels il appartenait dans l'Assemblée précédente, étant nommé vice-président de celle du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions. Il est par ailleurs nommé juré titulaire de la Haute Cour de justice constitutionnelle le 5 mai 1956. Il ne dépose qu'une proposition de loi, fixant les conditions d'attribution de l'allocation chômage et une proposition de résolution visant les sinistrés des inondations de l'Oise en 1958. Ses interventions en séance se font par ailleurs plus rares. Lors des débats sur l'intervention soviétique en Hongrie, le 7 novembre 1956, il est rappelé à l'ordre.

Au cours de la crise de 1958, avec son groupe, il s'oppose au retour du général de Gaulle (scrutins des 1er et 2 juin 1958).

André Mercier n'est pas représenté par le PCF aux élections pour la première législatives de la Ve République en novembre 1958. L'année suivante, pour la première fois, il ne figure plus sur les listes des membres du bureau de la fédération communiste de l'Oise auquel il appartenait depuis février 1947. Il décède le 22 novembre 1970.

Titulaire de la Rosette de la Résistance, marié, André Mercier n'a pas eu d'enfant.