Maurice, Aimé, Louis, Joseph Montel

1900 - 1996

Informations générales
  • Né le 10 juin 1900 à Espaly-saint-marcel (Haute-Loire - France)
  • Décédé le 14 mai 1996 à Clermont-ferrand (Puy-de-Dôme - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 3 mai 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Cantal
Groupe
Gauche indépendante
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Cantal
Groupe
Socialiste

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 10 juin 1900 à Espaly-Saint-Marcel (Haute-Loire).

Député du Cantal de 1936 à 1942.

Auvergnat de vieille souche et fils de paysan, Maurice Montel a fait ses études à Paris, d'abord au lycée Saint-Louis, puis à l'Ecole spéciale des travaux publics, d'où il est sorti avec le diplôme d'ingénieur. Sous-directeur de la compagnie d'assurances Le Monde, il s'intéresse très tôt à la politique et, déjà conseiller d'arrondissement depuis 1934, il se présente aux élections législatives de 1936.

Candidat « républicain radical indépendant » dans le département du Cantal pour la circonscription de Murat-Saint-Flour, il qualifie d'abord sa candidature d'« énergique protestation contre le règne néfaste des vieilles équipes gouvernementales ». Puis, il expose un programme où figurent notamment la défense de la liberté.

En ballottage à l'issue du premier tour de scrutin, Maurice Montel est élu au second tour, le 3 mai 1936, par 8.771 voix sur 16.817 votants, contre 7.916 à son concurrent M. Sagette. Il succède à M. Stanislas de Castellane, qui s'est retiré entre les deux tours. Inscrit au groupe de la gauche indépendante, le nouvel élu du Cantal est nommé membre de la commission d'assurance et de prévoyance sociale, puis membre de la commission des travaux publics et des moyens de communication. Mais il n'intervient jamais en séance publique. Ses seules initiatives parlementaires sont le dépôt d'une proposition de loi relative à la protection de l'enfance et une demande d'interpellation sur le marché de la lentille lequel intéresse les agriculteurs de sa région. Le 10 juillet 1940, à Vichy, fidèle à l'idéal de liberté dont s'inspirait sa profession de foi, il fait partie des 80 parlementaires qui refusent d'accorder les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Maurice Montel est officier de la Légion d'honneur.




Né le 10 juin 1900 à Espaly-Saint-Marcel (Haute-Loire)
Décédé le 14 mai 1996 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Député du Cantal de 1936 à 1942
Membre de la première Assemblée nationale constituante (Cantal)

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VII, p. 2502)

Fils de paysans, Maurice Montel suit l'enseignement de l'école primaire de Ruyne-en-Margeride (Cantal), puis après le Cours complémentaire de Saint-Flour achève ses études à Paris, tout d'abord au lycée Saint-Louis, puis à l'école supérieure des travaux publics où il obtient le diplôme d'ingénieur. Il exerce comme sous-directeur de la compagnie d'assurances « Le Monde » lorsqu'il est élu député du Cantal en 1936.

Conseiller d'arrondissement du canton de Saint-Flour, élu le 14 octobre 1934, Maurice Montel est élu député en 1936. Militant de la Jeune République, il siège parmi les élus de la « Gauche indépendante ». Il gagne en octobre 1937 le siège de conseiller général de Ruines-en-Margeride.

Mobilisé en 1939-1940, à l'opposé de la grande majorité des élus et surtout de la plupart de ses camarades de combat présents à Vichy le 10 juillet 1940, Maurice Montel est l'un des quatre-vingts parlementaires qui refusent de voter les pouvoirs constituants au maréchal Pétain. Il vote, selon lui « contre l'abolition de la République ». Puis, résistant, il participe au maquis du Mont-Mouchet où se déroulent de très violents combats. Il obtient le grade de chef de bataillon honoraire du génie. Pour ses actions, il se voit attribuer la Médaille de la Résistance.

Membre du Comité départemental de Libération du Cantal, Maurice Montel est désigné pour siéger à l'Assemblée consultative provisoire. Sa nomination est validée le 7 novembre 1944. Il est nommé dans trois commissions le 17 novembre 1944 : Commission de l'équipement national, de la production et des communications ; Commission de la France d'Outre-mer ; Commission du travail et des affaires sociales. Puis, il appartient à la Commission d'enquête sur les fournitures de papier de presse (31 mars 1945).

Alors qu'il était signataire d'un tract national de la Jeune République en août 1945, et élu radical au Conseiller général dans le canton de Ruines en septembre 1945, à la veille des élections d'octobre, Montel adhère à la SFIO pour se présenter aux élections à la Première Assemblée constituante. Il subit une violente campagne du clergé local et emporte le siège le 21 octobre 1945 à la plus forte moyenne. La liste socialiste obtient 25 519 suffrages sur 121 756 inscrits et 88 083 exprimés, arrivant en deuxième position, derrière Camille Laurens, ancien syndic de la Corporation paysanne (30 182 suffrages), mais largement devant la liste du communiste Clément Lavergne, élu avec 16 530 suffrages, et celle de son ancien collège radical, Paul Bastid, qui perd son siège, avec 12 852 suffrages seulement.

Membre de la Commission des finances et du contrôle budgétaire, Montel présente divers rapports et avis pour cette Commission. Il est désigné rapporteur du budget des prisonniers, déportés et réfugiés en décembre 1945 ; puis rapporteur de la loi sur la nationalisation des assurances. Pour faire aboutir le texte de loi, la session parlementaire est prolongée après le vote de la Constitution par le Parlement, les 23 et 24 avril 1946. Présentant une analyse de son rapport, Montel précise ainsi les buts de la loi : « Premièrement : soustraire l'industrie de l'assurance aux influences financières susceptibles d'utiliser à des fins sans rapport avec la couverture des risques les importants capitaux gérés ; deuxièmement : restituer à l'assurance son véritable caractère de service public. » Le député du Cantal est en outre désigné par le groupe socialiste pour siéger à la Haute Cour de Justice le 21 juin 1946.

Aux élections pour la deuxième Assemblée constituante, les militants SFIO préférant au notable démocrate récemment rallié au parti, un jeune avocat issu du sérail, Jacques Meyniel, secrétaire de la fédération socialiste du Cantal après avoir été responsable des Jeunesses socialistes. Celui-ci, qui était deuxième sur la liste socialiste en 1945, est effectivement élu le 2 juin, mettant fin à la carrière parlementaire de Maurice Montel.

Professionnel confirmé du secteur et rapporteur de la loi de nationalisation, Maurice Montel est désigné comme président-directeur général des compagnies d'assurances nationalisées L'Urbaine-Vie, L'Urbaine-Capitalisation, L'Urbaine-Complémentaire. L'ancien parlementaire dirige cette société de 1946 à 1968, jusqu'à la constitution de l'Union des assurances de paris, dont il devient le PDG honoraire. Au milieu des années soixante, il était encore administrateur de la Compagnie française du Sahara, de l'Union immobilière de France et de la Compagnie générale de forage. Sa carrière politique se prolonge durant encore de très longues années au plan local et départemental.

Elu maire de Ruines en 1959, ville dont il était conseiller municipal depuis 1945, Maurice Montel est régulièrement reconduit à cette fonction jusqu'en 1977. L'année précédente, il a perdu son siège de conseiller général après quarante-deux années de mandat, en comptant les années au conseil d'arrondissement.

Il reste fidèle, malgré la relégation qui l'a frappé, au parti socialiste. Il dirige même, comme secrétaire, la fédération SFIO durant une dizaine d'années de 1955 à 1966. Après une longue éclipse de près de quinze années, celle-ci le représente comme candidat suppléant de Germain Guibert aux élections sénatoriales de 1962. Il se retrouve sous le feu des caméras en mars 1967 en devenant le principal adversaire du premier ministre Georges Pompidou. Sous l'étiquette de candidat de la « Défense des libertés républicaines », il obtient 6 600 suffrages, face à Georges Pompidou (25 392 voix), loin devant Irondelle, le candidat intronisé par la Fédération de la gauche démocrate et socialiste, (1 963 suffrages). Enfin, ces deux dernières candidatures parlementaires sont à la Haute-Assemblée, en 1971 et 1980. Président du groupe parlementaire des quatre-vingts, il en est le dernier représentant lorsqu'il décède en 1996. Témoin toujours disponible, figure de vieux sage respecté, il a survécu près de vingt années à la fin définitive de sa carrière politique.

Décoré comme commandeur de la Légion d'honneur en janvier 1984, il était par ailleurs commandeur de l'ordre national du Mérite.