Paul, Victor Beauregard

1853 - 1919

Informations générales
  • Né le 13 octobre 1853 à Le Havre (Seine-Inférieure - France)
  • Décédé le 22 mars 1919 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 22 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Seine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1902 au 31 mai 1906
Département
Seine
Groupe
Républicains progressistes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Seine
Groupe
Progressiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Seine
Groupe
Républicain progressiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Seine
Groupe
Fédération républicaine

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 13 octobre 1853, au Havre (Seine-Inférieure), mort le 24 mars 1919, à Paris.

Député de la Seine de 1898 à 1919.

Paul Beauregard fit ses études classiques au lycée du Havre, puis son droit à Paris. Docteur en 1876, il fut reçu à l'agrégation l'année suivante et fut nommé professeur de droit commercial à la Faculté de Douai. En 1881, il était affecté à la chaire d'économie politique de la Faculté de droit de Paris, en qualité de suppléant, pour en devenir le titulaire en 1887. En même temps, il professait le cours d'histoire du commerce à l'Ecole des hautes études commerciales, les cours d'économie sociale au Conservatoire des arts et métiers, et il devait, en 1910, recevoir par surcroît une chaire à l'Ecole des sciences politiques.

Il avait fondé, en 1891, Le Monde économique qui lui permit d'exprimer ses idées sur la liberté du commerce dont il était le partisan et de défendre les intérêts de l'industrie privée. Il y publia également des études sur le libre échange et la liberté du travail. Il fonda en 1902, La France économique et financière. L'Académie des sciences morales et politiques le reçut le 2 décembre 1905. Elle avait déjà remarqué ses ouvrages et avait couronné l'un d'eux.

Attiré par la politique, il se présenta aux élections générales législatives de 1893, dans la troisième circonscription de Sceaux, mais il fut battu par Coutant, socialiste révolutionnaire.

Il eut plus de chance au renouvellement de la Chambre des 8 et 22 mai 1898 où il fut élu député de la première circonscription du 16e arrondissement de Paris, de justesse il est vrai, au deuxième tour de scrutin, avec 2.850 voix contre 2.836 à son adversaire le plus favorisé, M. Vaquez.

Inscrit au groupe progressiste, il fut membre de la Commission des colonies, de la Commission de l'enseignement et de la Commission du budget pour l'exercice 1900. Il présenta plusieurs rapports sur : la réforme des Conseils de prud' hommes (1898), le louage des services, le budget du Commerce et de l'Industrie, les traitements du personnel des écoles professionnelles (1900). Il prit part à de nombreuses discussions, parmi lesquelles on peut citer : le maintien du contrat de louage pendant les périodes d'instruction militaire (1898) ; la loi de finances de l'exercice 1899, les accidents du travail (1899) ; le budget des Chemins de fer de l'Etat, celui de l'Instruction publique, la mévente des blés, le placement des employés et ouvriers (1900) ; le budget du Commerce et de l'Industrie de l'exercice 1901, le contrat et le droit d'association, la législation des Conseils de prud'hommes, les droits de succession, la marine marchande, (1901) ; le budget de l'exercice 1902 (1902).

Il fut réélu dans le même arrondissement de Paris, aux élections générales des 27 avril et 11 mai 1902, au deuxième tour de scrutin, avec 5.913 voix contre 3.916 à son concurrent le mieux partagé. M. Robelin.

Membre de la Commission relative au régime du gaz de Paris (1902), de la Commission du budget pour l'exercice 1905 (1904), et de la Commission d'enquête sur la tentative de corruption faite auprès de M. le Président du Conseil, M. Emile Combes (1904), il déposa une proposition de loi sur l'incessibilité et l'insaisissabilité des pensions de retraite (1905), et rapporta le budget des Chemins de fer de l'Etat.

Il se fit entendre au cours de maints débats portant notamment sur: la loi de finances de l'exercice 1903, les demandes d'autorisation formées par les congrégations enseignantes, le contrat d'association, l'assistance aux vieillards infirmes et incurables, le placement des employés et ouvriers, le budget de l'Instruction publique de l'exercice 1904 (1903) ; le rachat des réseaux de l'Ouest et du Midi, la réforme des justices de paix, la suppression de l'enseignement congréganiste, les accidents du travail, le régime du gaz de Paris, les poursuites contre Gabriel Syveton, les budgets de l'Instruction publique, des Chemins de fer de l'Etat et la loi de finances de l'exercice 1905 (1904); la séparation des églises et de l'Etat, les conseils de prud'hommes, les budgets des Travaux publics et des Conventions de l'exercice 1906 (1905).

Il retrouva son siège au premier tour de scrutin aux élections générales du 6 mai 1906, avec 6.614 voix contre 3.318 à M. Izouard. Membre de la Commission du budget pour les exercices 1908 et 1909, il déposa une proposition de loi sur la responsabilité des accidents agricoles (1907). D'une activité inlassable, il participa à nombre de débats parmi lesquels nous citerons : le repos hebdomadaire en faveur des employés et ouvriers, l'amnistie, le rachat des Chemins de fer de l'Ouest (1906) ; le régime des aliénés, la loi de finances de l'exercice 1907, la légitimation des enfants adultérins, les conseils de prud'hommes, la journée de travail dans les mines, la séparation des églises et de l'Etat (1907) ; l'impôt sur le revenu, les maladies contagieuses du bétail, la durée du travail dans les établissements industriels (1908) ; les encouragements à la sériculture, le tarif général des douanes (1909) ; la loi de finances de l'exercice 1910, les opérations des liquidateurs des congrégations, les actes de corruption électorale (1910).

Ses électeurs lui restèrent fidèles aux élections générales du 24 avril 1910, lui donnant, au premier tour de scrutin, 6.973 voix contre 3.506 à M. Uginet. Il appartint à la Commission du travail et à la Commission de l'enseignement et des beaux-arts. Il demanda, dans une proposition de loi, la construction d'un Palais de l'agriculture, des expositions et des sports sur les terrains du quai de Passy (1913). Son activité ne se ralentit pas et il s'intéressa à divers problèmes dont les principaux avaient trait: aux budgets de la Justice, de la Légion d'honneur, de l'Intérieur, de l'Instruction publique de l'exercice 1911, à la codification des lois ouvrières (1910); au repos hebdomadaire, aux retraites des employés de chemins de fer, à la réintégration des cheminots révoqués, aux tribunaux pour enfants et adolescents (1911 et 1912); aux établissements de bienfaisance privés, aux habitations à bon marché, aux budget des Chemins de fer de l'Etat et des Poudres et Salpètres (1912); à la loi de finances, à la fréquentation scolaire et à la défense de l'école laïque, au repos des femmes en couches, à l'extension aux maladies professionnelles de la loi sur les accidents du travail, à la durée du service dans l'armée active, aux conventions collectives de travail, au salaire des ouvriers à domicile (1913) ; à la responsabilité des communes, aux caisses des écoles, aux instituteurs et institutrices publics (1914).

Réélu au premier tour de scrutin aux élections générales du 26 avril 1914, par 8.185 voix contre 2.922 à M. Rousselle, il siégea à la Commission de l'enseignement et des beaux-arts et à la Commission de l'armée. On l'entendit au cours des discussions sur : la loi de finances de l'exercice 1914 (1914) ; les relations commerciales avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, l'extension aux exploitations agricoles de la législation sur les accidents du travail, la saisie-arrêt sur les petits traitements des employés et ouvriers, les plans d'extension des villes, la taxation des denrées et substances nécessaires à l'alimentation, au chauffage et à l'éclairage, l'impôt sur le revenu, la vente et la taxation des charbons (1915) ; les baux et les loyers pendant la guerre, les bénéfices de guerre, les marchés à livrer conclus avant la guerre, la réparation des dommages de guerre (1916).

Puis ce fut le silence; il venait d'apprendre que son fils était tombé au champ d'honneur. Il fut, lui aussi, mortellement frappé et, à la séance du 24 mars 1919, le Président Paul Deschanel annonçait son décès à la Chambre et prononçait son éloge funèbre.

Il laissait derrière lui une œuvre importante: Essai sur la théorie du salaire, la main-d'œuvre et son prix (1887); Eléments d'économie politique (1889) qui connut de nombreuses réédition; et des traductions de David Ricardo: Rente, salaires et profits (1889) : La théorie de la rente foncière (1891); La question des associations (1892).