Pierre, Félix, Antoine Nigay

1903 - 1973

Informations générales
  • Né le 8 avril 1903 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 29 juin 1973 à Vichy (Allier - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Allier
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 8 avril 1903 à Paris
Décédé le 29 juin 1973 à Vichy (Allier)

Député de l'Allier de 1951 à 1955

Fils d'un médecin installé à Vichy, Pierre Nigay effectue ses études secondaires au collège Stanislas, puis au lycée de Toulon, pour s'orienter ensuite vers des études médicales à Paris. Il milite parallèlement dans diverses associations d'étudiants et aux Jeunesses du parti radical. Docteur en médecine en 1929, il se spécialise dans la médecine coloniale et thermale. Après avoir servi comme médecin-chef sur plusieurs paquebots, il est nommé à l'hôpital thermal de Vichy en 1931, où il ouvre également un cabinet privé. Il entre en 1935 au conseil municipal. Engagé volontaire en 1940 comme médecin-lieutenant d'infanterie coloniale, il est cité à l'ordre de sa brigade le 10 juillet et décoré de la Croix de guerre. Il est affilié à l'ORA (Organisation de résistance de l'armée) à la fin de l'occupation.

Réélu au conseil municipal de Vichy en mars 1945 et en octobre 1947, élu cette même année vice-président du parti radical et radical-socialiste, Pierre Nigay se présente aux élections législatives du 10 novembre 1946 à la tête d'une liste RGR, mais, n'obtenant que moins de 10 % des suffrages exprimés, il n'est pas élu. Il échoue également en novembre 1948, lors du renouvellement du Conseil de la République.

En vue de l'élection de l'Assemblée nationale, il est reconduit, en 1951, comme tête de liste du parti radical dans l'Allier qui conclut un large apparentement de type Troisième force, incluant la SFIO, l'UDSR et le MRP. Sa campagne est axée sur la baisse des impôts, le retour à l'équilibre du budget et de la sécurité sociale, le rétablissement du scrutin d'arrondissement et la restauration des prérogatives du Sénat. Si l'apparentement n'atteint pas la majorité absolue, il permet néanmoins l'élection de Pierre Nigay avec 20 402 voix, soit 11,3 % des 180 003 suffrages exprimés. Les autres sièges revenant au PCF (deux au lieu de trois si l'alliance n'avait pas joué), à la SFIO et au RPF (un chacun).

Secrétaire de l'Assemblée nationale en 1954 et vice-président du groupe radical en 1955, Pierre Nigay siège à la Commission de la marine marchande ainsi qu'à celle des moyens de communication et du tourisme. Son activité parlementaire se concentre sur les problèmes de transport. Il signe à ce titre plusieurs rapports, dont l'un, daté du 5 août 1954, vise à obliger les constructeurs de véhicule à moteur à munir leurs engins de « silencieux efficaces et non démontables ». Ses interventions en séance, assez peu nombreuses comme il sied à un nouvel élu, sont tout aussi techniques. Il participe en qualité de rapporteur à la discussion du projet de loi relatif au statut des autoroutes. Sa seule incursion politique réside dans une protestation contre l'abus du nom de « Vichy » accolé au régime de l'Etat français (11 avril 1952).

Radical modéré, Pierre Nigay soutient de ses votes la plupart des gouvernements de cette seconde législature. Chose assez rare, il vote la loi Marie, le 21 septembre 1951, mais refuse le même jour de voter la loi Barangé. De conviction plutôt européenne, il vote la ratification de la CECA en 1951 et contre la motion Aumeran (c'est-à-dire en faveur de la CED) le 30 août 1954. Après avoir voté l'investiture de Pierre Mendès France, il lui a refusé la confiance sept mois plus tard et - à l'inverse - a soutenu le gouvernement d'Edgar Faure tout au long de l'année 1955.

La carrière parlementaire de Pierre Nigay s'arrête avec la dissolution du 2 décembre. Aux élections du 2 janvier 1956, la double poussée socialiste et poujadiste lui coûte son siège, la liste radicale qu'il conduit accusant une déperdition de près de 7 000 suffrages. Après avoir quitté le Parti radical pour le Centre républicain, il se présente sans succès aux élections des 23 et 30 novembre 1958 dans la 3e circonscription de l'Allier (Gannat), n'arrivant qu'en troisième position au second tour. Il demeure conseiller municipal et adjoint au maire de Vichy jusqu'en 1972 et membre de diverses associations médicales.