Denis Padovani

1897 - 1974

Informations générales
  • Né le 3 février 1897 à Berre-l'étang (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 15 avril 1974 à Berre-l'étang (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Socialiste

Fonds d'archives

Les archives de Denis Padovani sont conservées aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône sous la cote 54 J. Constitué grâce à plusieurs dons dont le dernier date de 1974, ce fonds de 28 mètres linéaires est composé de dossiers relatifs à Marseille, à Berne, à l’emploi, au logement et aux affaires communales, ainsi que de correspondance et d’interventions. Ces documents couvrant la période 1949-1974 et décrits dans un répertoire numérique sont librement communicables.
De plus amples renseignements sur ce fonds sont disponibles sur le site Internet des Archives départementales des Bouches-du-Rhône.

Biographies

Biographie de la Ve République

PADOVANI, Denis, Marius
Né le 13 février 1897 à Berre (Bouches du Rhône)
Décédé le 19 avril 1974 à Berre

Député des Bouches du Rhône de 1958 à 1962

Issu d’une famille d’origine corse, Denis Padovani est le fils d’un employé de commerce de Berre, Pierre-Antoine Padovani, et d’Ernestine Delphine Testanier, son épouse. Engagé volontaire à 18 ans, en 1914, comme chasseur alpin, il obtient la Croix de Guerre avec trois citations et la médaille militaire. Mais blessé, il est mutilé à 50%. En 1920, il entre comme commis à l’Assistance publique de Marseille, y gravit tous les échelons grâce aux concours internes, y dirige les hospices civils avant 1939 et termine sa carrière, en 1950, comme secrétaire général.
Socialiste depuis le début de la Grande guerre, il rejoint le Parti socialiste de France, issu de la scission néo-socialiste de la SFIO en 1933. Il est élu conseiller général du canton de Berre l’Étang (Bouches du Rhône) dès 1934 lors d’un scrutin partiel. L’année suivante, il est élu maire de Berre et a à cœur de faire régner l’harmonie entre sa nouvelle équipe et l’ancienne, constituée de quatre SFIO proches des députés Félix Gouin et Fabien Albertin et une douzaine de républicains socialistes. Lui-même revient alors à la SFIO en 1937 et c’est sous son étiquette qu’il est réélu conseiller d’arrondissement en octobre. Déjà verbalisé pour avoir manifesté contre les décrets-lois du gouvernement Daladier en novembre 1938, il est révoqué par le régime de Vichy en octobre 1940.
Entré en Résistance, il est délégué du NAP (Noyautage des administrations publiques) et appartint au MUR puis au MLN. Sous l’Occupation, il épouse, le 12 juillet 1943, Agnès Sacoman, sans profession, et dont il n’eut pas d’enfant. À la Libération, il est rétabli à la tête de la délégation municipale provisoire de Berre, puis réélu maire en avril 1945. Mais il est battu par les communistes aux municipales d’octobre 1947. En revanche, il est réélu au Conseil général dès septembre 1945, régulièrement renouvelé jusqu’en 1967, et le préside en 1955 et 1957. C’est là qu’il exerça son activité la plus marquante. Il y préside la commission des Finances et se consacre aux problèmes de la construction et du logement. Fondateur de la Société marseillaise d’habitations qu’il préside plusieurs années, il est aussi vice-président du conseil d’administration de l’Office départemental d’HLM.
Avec Guy Mollet et la majorité de son parti, il approuve la nouvelle constitution lors du référendum de septembre 1958 et se réclame de son soutien au général de Gaulle lors des législatives du 30 novembre 1958. Il prend, en effet, la succession de Félix Gouin dans la 10ème circonscription des Bouches du Rhône. Sous étiquette SFIO, il présente « une candidature d’Union démocratique et d’action socialiste » contre le député sortant communiste, Lucien Lambert. Il a alors pour suppléant Pierre Matraja, secrétaire de presse et maire de Saussets-les-Pins. Dès le premier tour, il devance son adversaire avec 31,4% des suffrages exprimés contre 29,2% pour Lucien Lambert et 14,4% pour le représentant de l’UNR, Etienne Arvanitis. Au second tour, dans une triangulaire, il est élu avec 37,5% des suffrages exprimés, devant l’UNR, qui fait une remontée spectaculaire avec 31,9% des suffrages et devant le communiste avec 30,4%.
À l’Assemblée nationale, il est membre de la Commission de la production et des échanges et du Conseil d’administration de la Caisse autonome de la reconstruction. Il prend régulièrement part aux débats en intervenant à diverses reprises sur des projets de loi. Par exemple, le 24 juin 1959, il demande que l’on dégage des crédits pour aménager le canal de Provence. Le 17 novembre 1959, lors de la discussion sur el projet de loi de finances de 1960, il exprime la vive inquiétude des ouvriers de l’industrie aéronautique, en particulier de Marignane, devant les licenciements annoncés par le gouvernement et leur peu de confiance envers les reconversions promises. Et il réclame que la loi-programme promise en 1958 soit enfin promulguée en s’opposant à la reconversion partielle de l’industrie aéronautique française. Le 19 mai 1960, il intervient à plusieurs reprises dans le débat sur le remembrement des propriétés rurales en s’inquiétant pour la dotations des canaux, et en particulier celui de la Durance. Le 15 juin 1961, il s’inquiète de l’harmonisation des droits de douanes dans le cadre communautaire et de ses conséquences pour l’agriculture française. Et les 14 décembre 1961 et 27 juin 1962, il dénonce la cherté de la vie en Corse et réclame un régime fiscal adapté. Membre du groupe parlementaire socialiste, il obéit à sa discipline de vote. Par conséquent, il vote contre la loi Debré proposant un régime contractuel à l’enseignement privé le 23 décembre 1959, mais autorise le gouvernement Debré à prendre des ordonnances après la semaine des barricades à Alger, le 2 février 1960. Après l’annonce du général de Gaulle d’un référendum pour réviser la constitution et faire élire le président de la République au suffrage universel, il vote la censure du gouvernement Pompidou le 4 octobre 1962 avec ses camarades socialistes et du « Cartel des non ».
En 1959, Denis Padovani avait échoué à reprendre la mairie de Berre aux communistes. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, aux législatives d’octobre 1962, il se représente, avec le même suppléant, Pierre Matraja. Mais dès le premier tour, avec 27,9% des suffrages exprimés, il est devancé par le maire communiste de Port-de-Bouc, René Rieubon avec 36% des suffrages. Au second tour, celui-ci est élu avec 41,4% des suffrages exprimés contre 32,2% seulement pour Denis Padovani. Ce dernier ne se représente pas aux législatives de 1967, mais participe activement à la campagne socialiste de 1973.
Décédé subitement le 19 avril 1974, il fut inhumé à Berre après une cérémonie religieuse. Il était alors officier de la Légion d’honneur et décoré de la médaille militaire et de la Croix de guerre de 1914-1918.