Bernard, Albert Paumier

1909 - 1995

Informations générales
  • Né le 2 décembre 1909 à Selles-sur-cher (Loir-et-Cher - France)
  • Décédé le 15 mai 1995 à Saint-aignan-sur-cher (Cher - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie de la IVe République

PAUMIER (Bernard, Albert)
Né le 2 décembre 1909 à Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher)
Décédé le 15 mai 1995 à Saint-Aignan-sur-Cher (Loir-et-Cher)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante (Loir-et-Cher)
Député du Loir-et-Cher de 1946 à 1951 et de 1956 à 1958

Bernard Paumier est issu d'une famille de vignerons installés au sud du département du Loir-et-Cher, d'abord près de Selles, puis à Chémery. Il obtient le certificat d'études et travaille dans l'exploitation familiale. En 1927, il adhère aux Jeunesses communistes. En 1930-1931, il accomplit ses obligations militaires à Bourges : c'est l'occasion pour lui de faire de la propagande antimilitariste. Son frère cadet Robert est un militant tout aussi actif. Envoyé en URSS en novembre 1933, Robert en revient enthousiaste, confortant son aîné dans son engagement. En 1935, Bernard Paumier participe aux journées franco-soviétiques de Paris comme délégué des amis de l'URSS. Aux législatives de 1936 il se présente dans la 2e circonscription du Loir-et-Cher. Il obtient 4,5 % des suffrages exprimés et se désiste pour le candidat de la SFIO. La même année, il est élu au bureau national de la Confédération générale des paysans travailleurs (CGPT). En janvier 1937, il est promu trésorier de l'organisation. En avril suivant, il se présente dans son canton de Saint-Aignan aux élections au conseil d'arrondissement. Il obtient près de 13 % des suffrages exprimés. Désormais membre de la section centrale agraire du PC, il devient permanent du parti. Il travaille aux côtés de Waldeck-Rochet et, avec lui, participe au lancement du journal La Terre.
Mobilisé à la déclaration de guerre, il est arrêté pour défaitisme en décembre 1939. Libéré au moment de la défaite, il rejoint son bourg de Chémery. En liaison avec Pierre Rebière (du Comité central), il prend des contacts pour réorganiser le parti dans le département. En novembre, la direction du PC lui confie la mission de s'occuper du travail paysan en zone Nord. Il reprend alors sa collaboration à La Terre, devenu journal clandestin. Dès l'entrée en guerre contre l'URSS, les Allemands tentent de l'arrêter à Chémery. Faute de le trouver, ils s'en prennent à son frère Clotaire qui va mourir en camp de concentration. Au début de l'année 1944, Bernard Paumier appartient à la commission agricole du Conseil national de la Résistance (CNR). En novembre, il est désigné, ainsi que Waldeck-Rochet, pour participer aux travaux de l'Assemblée consultative. Il siège d'emblée dans deux commissions : celle de l'agriculture et du ravitaillement, ainsi que celle du travail et des affaires sociales. En décembre 1944, il est membre de la commission de coordination et, en mars 1945, de la Commission d'enquête sur les fournitures du papier de presse. Parlementaire actif, il est l'auteur de cinq rapports et de trois propositions de résolution. Dès le 22 novembre 1944, il dépose une proposition de résolution invitant le gouvernement à modifier le statut du fermage issu de la législation de Vichy. Le 13 décembre 1944, il dépose un amendement au projet d'ordonnance sur les comités d'entreprises : il s'agit d'étendre cette nouvelle institution aux exploitations agricoles. A plusieurs reprises, il intervient en séance sur les problèmes agricoles ou sur les questions de ravitaillement. Ses propos ne sont pas seulement techniques. Ainsi déclare-t-il, lors du débat du 13 mars 1945 : «Certains individus, hier agents de l'ennemi, de nos jours fidèles agents des trusts, tentent de faire prévaloir une politique nettement antipaysanne consistant surtout à ne pas payer la production agricole à sa juste valeur. Puis ces membres de la cinquième colonne essayeront d'exploiter le mécontentement à la campagne pour discréditer le gouvernement du général de Gaulle.»
Aux élections du 21 octobre 1945, Bernard Paumier dirige la liste communiste dans son département d'origine. Il affronte des listes SFIO, MRP, radicale et une liste de droite dite de défense républicaine. Avec 30 075 voix pour 121 733 suffrages exprimés, la liste du PC arrive en deuxième position, juste derrière celle de la SFIO. Bernard Paumier est élu, ainsi que le socialiste Robert Mauger, le démocrate-chétien Gabriel Chevallier et l’élu divers droite Robert Bruyneel. A la première Assemblée nationale constituante, il est nommé à la commission des finances et du contrôle budgétaire et à la commission de l’agriculture et du ravitaillement. Son activité parlementaire est relativement soutenue dans une Chambre dont la durée est réduite. Il dépose une proposition de loi, une proposition de résolution et six rapports dont deux supplémentaires. La presque totalité des textes déposés a trait au monde rural et, en particulier, à l’aide aux jeunes agriculteurs. A cet effet, il est cosignataire d’un rapport, le 11 décembre 1945, au nom de la commission de l’agriculture et du ravitaillement, visant à instituer le prêt d’installation à long terme et sans intérêt pour les jeunes ménages paysans prenant l’engagement d’exploiter. Il intervient à neuf reprises, essentiellement dans la discussion budgétaire, en qualité de rapporteur du budget du ravitaillement. Sa proposition de résolution a pour but de demander au gouvernement, en dérogation à la loi du 4 juillet 1938, d'autoriser de nouvelles plantations de vignes. En séance, il n'intervient pas seulement dans sa spécialité. Il prend part aussi au débat sur la nationalisation des banques et à la discussion budgétaire.
Aux élections de juin 1946, Bernard Paumier mène une liste communiste légèrement transformée. La liste Bruyneel (devenue PRL) l'emporte largement. Le PC maintient ses positions. La SFIO et le MRP, qui ont changé de tête de liste, connaissent un net recul. La cinquième liste (RGR) est la seule à n'obtenir aucun élu, mais son score est nettement supérieur à celui qu'a obtenu en 1945 la liste radicale. Il retrouve la commission de l’agriculture, le 26 juin 1946. La même année, il est nommé membre de la commission des finances et du contrôle budgétaire. Son action parlementaire est alors un peu moins soutenue que dans les mois précédents. Il dépose néanmoins quatorze textes (onze rapports et trois propositions de loi) qui, de près ou de loin, prolongent son fort intérêt pour le monde agricole en général et pour une partie des terres de Sologne qu’il représente à l’Assemblée nationale, en particulier. A cet égard, il prend la parole sur les nouvelles plantations de vigne, le 11 juillet 1946, renouvelle sa volonté d’instituer le prêt d’installation aux jeunes ménages paysans, le 18 juillet suivant, souhaite voir relever le prix du lait à la production (25 juillet 1946) et des questions liées à la chasse (armes et permis, les 30 juillet et 9 août 1946). Il est à nouveau rapporteur pour le budget du ravitaillement qu’il défend le 3 octobre 1946.
Aux législatives de novembre 1946, les quatre députés sortants du Loir-et-Cher sont réélus. Une nouvelle fois remaniée, la liste communiste obtient des résultats remarquablement stables. Par rapport à juin, la hiérarchie des listes est maintenue. La liste RGR, qui est aussi qualifiée d'union gaulliste, recule de 3 000 voix, ce déficit s'expliquant par la présence d'une sixième liste, dite «liste républicaine pour la défense des libertés démocratiques». Durant toute la législature, Bernard Paumier siège à la commission de l'agriculture et à la commission des finances et du contrôle budgétaire. En outre, il est nommé, le 11 mars 1946, représentant de l’Assemblée nationale au sein de la commission de contrôle de la circulation monétaire. Il est appelé également, le 8 juin 1948, à la commission spéciale d’enquête chargée de vérifier la gestion et les comptes de la société des éleveurs bourbonnais. Auteur de quinze rapports (ou extraits de rapports), Bernard Paumier dépose vingt-huit propositions de résolution et quarante-trois propositions de loi. L'immense majorité de ces textes concerne l'agriculture. Sa proposition de loi du 22 juillet 1949 vise à modifier et compléter la loi du 9 mars 1941 concernant le remembrement. Son souci de rétablir le bénéfice des prestations familiales pour certaines catégories de petits agriculteurs et de salariés agricoles qui en sont exclus est récurrent (5 décembre 1947 ; 22 décembre 1947 ; 2 décembre 1948 ; 1er juillet 1949).
Il est également très actif en séance, intervenant dès que les intérêts des agriculteurs sont en jeu. Sur ces sujets, il dépose de nombreux amendements et cent une interventions sont recensées durant la première législature.
Bernard Paumier est de nouveau à la tête de la liste communiste dans le Loir-et-Cher aux législatives du 17 juin 1951. Sept listes sont en lice lors de scrutin. La liste du PC arrive en tête avec 25 % des suffrages exprimés. Mais Bernard Paumier n'est pas réélu. En effet, les listes Bruyneel, Loustau (SFIO) et Burlot (MRP) se sont apparentées. L'alliance recueille 60 961 voix (pour 115 689 suffrages exprimés) et se partage ainsi tous les sièges du département. Le Parti doit trouver un emploi au député battu. Bernard Paumier travaille de nouveau au journal La Terre, puis il prend la direction de l'aérium de Faverolles (Loir-et-Cher). Enfin, à partir du début de l'année 1953, il est employé par L’Humanité comme inspecteur de presse. Bernard Paumier a été le candidat communiste à l'élection partielle qui s'est tenue dans le département, au début de l'année 1953, à la suite du décès de Georges Litalien. Il a été battu au second tour par l'avocat Michel Mercier, qui s'apparente au groupe MRP.
Dix listes sont en compétition dans le Loir-et-Cher pour les législatives du 2 janvier 1956. Bernard Paumier dirige de nouveau la liste communiste. Sa première profession de foi développe des arguments locaux, la seconde reprend le programme national du parti. Dans ces deux textes, l’absence d’apparentement entre les radicaux et les socialistes d’une part, et le Parti communiste d’autre part est critiquée. Pourtant, deux apparentements sont conclus dans le département. Un apparentement de Front républicain lie les listes SFIO, Jeune République, radicale et UDSR. Un apparentement du centre droit regroupe aussi quatre listes : RGR, MRP, CNIP et républicains sociaux. La première alliance recueille 33 151 voix, la seconde 55 563 suffrages. La majorité absolue n'est pas atteinte. Les sièges sont donc répartis à la proportionnelle. Sont élus Bernard Paumier dont la liste arrive en tête, avec 27,9 % des suffrages exprimés, Robert Bruyneel, Kléber Loustau et le candidat «gaulliste» Robert Pesquet.
Bernard Paumier est nommé membre de la commission des boissons. D'abord membre suppléant de la commission des finances, il en devient titulaire le 19 juin 1956. Au nom de la première, il rédige deux rapports. Bernard Paumier continue à déployer une activité parlementaire importante. Dans cette courte législature, en plus des deux rapports précités, il est l'auteur de seize propositions de résolution et de vingt-cinq propositions de loi. Sa proposition de résolution du 18 mai 1956 invite le gouvernement à accorder aux jeunes paysans en instance de rappel des permissions agricoles et des sursis d'incorporation. Sa proposition de résolution du 5 décembre 1957 demande au gouvernement d'aligner les pensions des assurés sociaux agricoles sur celles du régime général. Durant cette législature de deux années, Bernard Paumier vote à l'unisson de son parti.
Candidat communiste aux législatives de 1958, de 1962, de 1967, de 1968 et de 1973 (cette fois-ci comme suppléant) dans la deuxième circonscription du Loir-et-Cher, il est battu. Il échoue également devant les portes du Palais du Luxembourg. En 1965 cependant, il est élu maire de Chémery. Il est reconduit dans ses fonctions aux municipales de 1971 et à celles de 1977. Après avoir travaillé au premier semestre de 1959 à l'Office central du papier, Bernard Paumier a été secrétaire administratif du Comité central d'entreprise de la SNECMA, de 1959 à 1966.
En 1985, il a été fait chevalier de la Légion d'honneur, au titre du ministère de l’intérieur. Marié et père de trois enfants, il disparaît le 15 mai 1995, à Saint-Aignan-sur-Cher.