Joseph, Marie, Gabriel Perrin

1910 - 1977

Informations générales
  • Né le 30 décembre 1910 à Remiremont (Vosges - France)
  • Décédé le 8 octobre 1977 à Mulhouse (Haut-Rhin - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Haut-Rhin
Groupe
Union pour la nouvelle République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 18 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Haut-Rhin
Groupe
Union pour la nouvelle République-UDT

Biographies

Biographie de la Ve République

PERRIN (Joseph, Marie, Gabriel)
Né le 30 décembre 1910 à Remiremont (Vosges)
Décédé le 8 octobre 1977 à Mulhouse (Haut-Rhin)

Député du Haut-Rhin de 1958 à 1967

Joseph Perrin naît dans les Vosges peu avant la Première guerre mondiale. Ses parents se sont voués à l’enseignement : son père comme directeur d’école et sa mère comme institutrice. Dans ce département où s’exprime un fort nationalisme de frontière, ils incarnent le type des « hussards noirs » de la République. Troisième fils dans une famille de onze enfants, Joseph Perrin effectue de brillantes études supérieures. Licencié ès lettres et diplômé d’études supérieures en langue et littérature allemandes, il choisit le professorat et exerce dans plusieurs établissements avant de devenir principal de collège à Altkirch, dans le Haut-Rhin, en 1945. Il avait auparavant connu l’expérience de la captivité en Allemagne. Sa qualité d’enseignant place Joseph Perrin au contact de la population. Germaniste, il s’insère sans difficulté dans la société du Sundgau, zone du sud de l’Alsace où le dialecte est largement utilisé.
Eloigné du pouvoir depuis un an, le général de Gaulle crée le Rassemblement du peuple français (RPF) à Strasbourg, en avril 1947. Joseph Perrin fait partie des premiers adhérents de la formation gaulliste dans le Haut-Rhin. Malgré de discrets rappels à l’ordre de la hiérarchie académique, il s’y engage très activement et parcourt le département avec d’autres orateurs pour convaincre la population. Le discours gaulliste trouve un écho particulier dans la région du Sundgau (cantons d’Altkirch, de Dannemarie, de Ferrette et d’Hirsingue), qui a voté « non » à 61,2% à la Constitution de la IVe République le 13 octobre 1946. Délégué cantonal du RPF à Altkirch, Joseph Perrin est élu conseiller municipal de cette ville à l’occasion des élections municipales d’octobre 1947. En août 1948, le général de Gaulle se rend dans le Haut-Rhin, département où certaines positions démocrates chrétiennes sont menacées. Candidat aux élections cantonales de mars 1949, Joseph Perrin défait dès le premier tour le sortant Joseph Amiot, maire d’Altkirch, président du conseil général et ancien conseiller de la République MRP de 1946 à 1948. La confiance de ses collègues vaut à Joseph Perrin de présider le groupe RPF à l’Assemblée départementale. Il rejoint les Républicains Sociaux au milieu des années 1950 : cette structure rassemble les gaullistes qui ne rejettent pas a priori la participation à un Gouvernement de la IVe République, pour peu que ses objectifs soient conformes à l’intérêt du pays.
Réélu en 1955 dans le canton d’Altkirch, Joseph Perrin est vice-président du Conseil général du Haut-Rhin de 1955 à 1958. Il conserve néanmoins son poste de principal de collège jusqu’en 1958. L’élu du Sundgau soutient le retour au pouvoir du général de Gaulle au printemps 1958. Adjoint au maire d’Altkirch depuis quelques années, il décide de se présenter avec l’investiture UNR aux élections législatives de novembre 1958 dans la 3e circonscription du Bas-Rhin. Ce secteur se partage entre un pays de Thann sensible aux thèmes de la démocratie chrétienne et le sud du département, plus « gaulliste ». Il y affronte notamment Joseph Wasmer, président du Conseil général depuis peu, député MRP depuis 1945 et membre d’une majorité de « Troisième Force » au Conseil municipal de Mulhouse. Le candidat gaulliste rappelle dans sa profession de foi que les grands électeurs ont élu trois anciens du RPF comme sénateurs en juin 1958, et invitent les citoyens à suivre cet exemple en votant pour lui. Il regrette en outre que le MRP et s’approprient les valeurs chrétiennes et les traditions alsaciennes pour s’en faire les seuls défenseurs. Le 23 novembre 1958, Joseph Perrin arrive en tête dans 3 des 8 cantons, mais est devancé par Joseph Wasmer au niveau de la 3e circonscription du Haut-Rhin. Il bénéficie du désistement de deux autres candidats modérés et est élu député par 61,4% des suffrages exprimés le 30 novembre 1958.
Il s’inscrit au groupe de l’Union pour la Nouvelle République (UNR) à l’Assemblée nationale et siège à la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales sous la première législature de la Ve République. Joseph Perrin fait figure de spécialiste pour les questions relevant de l’éducation au sens large. Le 16 novembre 1959, il intervient dans l’hémicycle pour saluer l’effort accompli en faveur de l’enseignement du français à l’étranger, mais préconise de « ne pas étendre outre mesure notre réseau d’écoles françaises à l’étranger », au motif que « leur coût est élevé en hommes et en argent ». L’ancien professeur d’allemand se montre soucieux des réformes qui pourraient dévaloriser l’agrégation de lettres classiques (18 décembre 1959) et est choisi comme rapporteur pour avis du budget consacré à l’enseignement technique pour 1960 et 1961. Il assume également cette responsabilité pour le budget de l’Algérie et des affaires algériennes en novembre 1961.
Le député du Haut-Rhin appartient à la Commission supérieure des allocations familales agricoles à partir de juin 1959. Il se fait l’interprète de ses électeurs à l’Assemblée nationale en défendant la spécificité de la législation en Alsace-Moselle. Il regrette cependant que le rythme de construction des équipements scolaires n’y ait pas suivi la croissance démographique des années 1950.
Joseph Perrin soutient avec constance le pouvoir gaulliste au cours de la première législature. Il approuve le programme du gouvernement Debré (16 janvier 1959), comme le règlement de l’Assemblée nationale (3 juin 1959), la déclaration de politique générale du Premier ministre (15 octobre 1959) ou la loi Debré sur l’enseignement privé (23 décembre 1959). Le parlementaire alsacien accorde les pouvoirs spéciaux au Gouvernement pour rétablir l’ordre en Algérie peu après la semaine des barricades (2 février 1960), se prononce en faveur du programme du gouvernement Pompidou (27 avril 1962) et de la levée de l’immunité parlementaire de Georges Bidault 5 juillet 1962). Il ne vote pas la motion de censure du 4 octobre 1962.
Réélu conseiller général d’Altkirch le 4 juin 1961, Joseph Perrin aborde les législatives de novembre 1962 dans des conditions très favorables. Il se présente aux électeurs comme un parlementaire assidu et travailleur et fait figurer dans sa profession de foi un message de Michel Debré, ancien Premier ministre. Investi par l’UNR, Joseph Perrin n’est vraiment concurrencé que par le maire MRP de Thann, Pierre Schiele. Ce dernier rassemble 22,7% des suffrages exprimés le 18 novembre 1962. C’est trop peu pour mettre en difficulté le sortant, qui obtient la majorité absolue dans les 8 cantons de la circonscription et est réélu dès le premier tour avec 66,8% des voix.
Joseph Perrin travaille au sein de la Commission des affaires culturelles, familiales et sociales de décembre 1962 à avril 1964 et d’avril 1966 à mars 1967. Il siège à la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de 1964 à 1966. L’élu d’Altkirch est membre du Conseil supérieur de la Sécurité sociale à partir de février 1963. Son intérêt pour le travail parlementaire et l’estime de ses collègues permettent à Joseph Perrin d’être désigné comme secrétaire de l’Assemblée nationale en avril 1965.
Il intervient à douze reprises dans l’hémicycle entre 1962 et 1967 et aborde les mêmes thèmes que sous la première législature. Rapporteur d’une proposition de loi relative à la retraite des fonctionnaires de l’enseignement technique en juillet 1964, il prend la parole le 7 octobre 1964 pour évoquer les questions spécifiques que pose la formation des maîtres chargés de cours spécialisés dans des établissement technique. Fidèle à sa région d’adoption, il s’élève contre l’image donnée à l’Alsace par la presse nationale (mai 1964) et souligne la particularité alsacienne en matière d’assurance, notamment dans le secteur agricole (octobre 1965 et novembre 1966).
Joseph Perrin respecte la discipline de vote du groupe de l’UNR sous la 2e législature. Il se prononce en faveur de la ratification du traité de l’Elysée conclu entre l’Allemagne et la France (13 juin 1963), comme de l’encadrement du droit de grève dans les services publics (26 juillet 1963) ou de la réforme du service national (26 mai 1965).
L’ancien principal de collège ne sollicite pas le renouvellement de son mandat parlementaire à l’occasion des législatives de mars 1967. Le conseiller général de Ferrette Alphonse Jenn reçoit alors l’investiture de l’UNR et est élu avec pour second l’ancien suppléant de Joseph Perrin, Xavier Herrgott, maire de Cernay.
Joseph Perrin se retire à Mulhouse à la fin des années 1960. Il s’y éteint dix ans après avoir quitté son mandat parlementaire. Il était officier des Palmes académiques.