Marcel Rupied

1880 - 1967

Informations générales
  • Né le 2 octobre 1880 à Chatellerault (Vienne - France)
  • Décédé le 20 avril 1967 à Vitré (Ille-et-Vilaine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Ille-et-Vilaine
Groupe
Parti républicain de la liberté

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 1er janvier 1948 au 1er janvier 1959

Biographies

Biographie de la IVe République

RUPIED (Marcel)
Né le 20 octobre 1880 à Châtellerault (Vienne)
Décédé le 20 avril 1967 à Vitré (Ille-et-Vilaine)

Membre de la première Assemblée nationale constituante (Ille-et-Vilaine)
Sénateur d’Ille-et-Vilaine de 1948 à 1958

Marcel Rupied, dont le père est officier d’artillerie, est né à Châtellerault le 20 octobre 1880. Après des études secondaires au collège Saint-Vincent de Rennes, il obtient un baccalauréat ès lettres puis s’inscrit à l’Université de Rennes. Licencié en droit, Marcel Rupied s’installe en 1905 à Vitré et exerce la profession de notaire.
Sa réussite professionnelle alliée à l’estime de ses pairs le conduisent à occuper des responsabilités au sein de la chambre des notaires, d’abord à l’échelon de son arrondissement comme président à partir de 1913, ensuite au niveau départemental comme premier syndic à partir de 1932 puis comme président à partir de 1935, mandat qu’il conservera jusqu’à la fin de ses fonctions notariales en 1942. A cette date, il est nommé notaire honoraire.
Très actif dans la vie de sa commune, il participe en 1908 à la création de la société sportive L’Aurore dont il assure la vice-présidence, fonction à laquelle viendront rapidement s’ajouter beaucoup d’autres telle la présidence du syndicat d’initiative de Vitré qu’il fonde en 1912, au même titre que la fédération des syndicats d’initiative de Bretagne et que la Caisse d’épargne de Vitré, en 1938.
En 1919, Marcel Rupied, représentant de la droite conservatrice et nobiliaire, est appelé à siéger au conseil d’arrondissement du canton de Vitré-Est, dont il devient rapidement le vice-président. Il est élu en 1922 dans le canton de Vitré-Ouest, lors des élections au Conseil général d’Ille-et-Vilaine qu’il préside jusqu’à sa démission, consécutive à son échec aux élections législatives de 1928. Ayant retrouvé son siège de conseiller général en 1934, il préside l’assemblée départementale en 1937, mandat qu’il conserve pendant vingt-deux ans, de 1937 à 1945, puis de 1947 à 1961. Elu au conseil municipal de sa commune en 1935, il en devient le premier magistrat en 1939.
Pendant la guerre, Marcel Rupied est nommé par Vichy conseiller national et secrétaire du conseil départemental, ce qui lui vaut d’être relevé de ses fonctions de maire de Vitré à la Libération, malgré son opposition, à plusieurs reprises, à l’occupant. En effet, pour avoir refusé d’établir la liste des jeunes gens pour le service du travail obligatoire (STO) et celle des otages, en préférant y inscrire son seul nom, il est arrêté en juin 1944, puis est interné à la prison de Rennes et au camp de Margueritte, avant d’être libéré par l’avance des armées alliées.
Elu maire de Vitré le 19 mai 1945, il est ensuite candidat à la première Assemblée nationale Constituante dans le département d’Ille-et-Vilaine, en tête de la liste d’Entente républicaine dont l’ossature est constituée par l’ancienne Fédération républicaine. Avec 52 169 voix des 273 069 suffrages exprimés, alors que celle du Mouvement républicain populaire (MRP) obtient quatre députés sur sept, cette liste remporte un seul des sept sièges à pourvoir ; Marcel Rupied est donc élu. A son arrivée à l’Assemblée, il rejoint le groupe des républicains indépendants et siège à la commission de l’intérieur, de l’Algérie et de l’administration générale, départementale et communale au nom de laquelle il dépose un avis, le 13 mars 1946, sur la proposition de loi tendant à abroger la loi du 15 février 1941 relative à la retraite anticipée des fonctionnaires et à étendre à l’Algérie les dispositions du décret du 17 juin 1938 relatif à la même question. Il présente un rapport au nom du sixième bureau portant sur les opérations électorales de la Nouvelle-Calédonie et dépendances et prend part, à deux reprises, aux discussions sur le budget alloué à la faculté de médecine de Rennes pour l’exercice 1946 et à la discussion sur la proposition de loi relative à l’élection des membres de la Chambre des députés. Dans ce dernier débat, il défend deux amendements : un premier portant sur le panachage ; un second sur le vote obligatoire.
Leader du Parti républicain de la liberté (PRL), Marcel Rupied est cependant mis à l’écart par le congrès départemental et ne peut prétendre au renouvellement de son mandat, lors des élections à la deuxième Constituante.
Marcel Rupied se présente au Conseil de la République le 7 novembre 1948, en tête de la liste du Rassemblement du peuple français (RPF). Aucun des trois sièges n’ayant été pourvu au premier tour, la liste conduite par la déléguée départementale Andrée Récipon et sur laquelle il se trouve, fusionne avec la liste républicaine indépendante et gaulliste présentée par le comité départemental, sans l’accord du bureau départemental qui a écarté la candidature de Rupied pour son passé vichyssois. Il se présente alors au deuxième tour du scrutin en deuxième position de la liste unique du RPF, emmenée par Yves Estève, qui remporte les trois sièges. Marcel Rupied, avec 719 voix des 1380 suffrages exprimés, est donc élu.
Au Conseil de la République, il siège à l’intergroupe du RPF au sein du groupe des républicains indépendants dont il assume la vice-présidence. Il est nommé aux commissions de la défense nationale et de l’intérieur. Faisant partie par ailleurs du conseil supérieur de la protection civile en 1948, du tourisme en 1956 et du service social en 1958, il siège à partir de 1953 aux commissions de la justice et des moyens de communication comme membre suppléant. De 1948 à 1958, Marcel Rupied dépose six rapports dont cinq au nom de la commission de l’intérieur et deux propositions de résolution pour instituer le scrutin majoritaire et rétablir la liberté totale de l’électeur pour l’élection des membres de l’Assemblée nationale en 1948 et venir en aide aux populations d’Ille-et-Vilaine victimes des intempéries en 1950.
Dans ses interventions, en qualité de membre ou rapporteur de la commission de l’intérieur, il est notamment amené à intervenir sur l’organisation du notariat en Algérie, à la Martinique, à la Guadeloupe, à la Réunion et à la Guyane, sur la commémoration de l’armistice du 8 mai 1945, sur l’ouverture de la seconde session ordinaire des conseillers généraux et sur la responsabilité des départements à la suite des accidents subis par les membres du Conseil général.
Il est également rapporteur de la commission de la défense nationale pour le projet de loi sur le bénéfice à accorder aux combattants d’Indochine et de Corée. Mais il participe à d’autres discussions portant sur des textes budgétaires ou des sujets aussi divers que la réorganisation des sociétés nationalisées de constructions aéronautiques (1949), l’enseignement des langues et dialectes locaux et les placements des fonds des caisses d’épargne (1950) ou encore l’établissement de l’usine marémotrice de la Rance (1956).
Reconduit à son siège de sénateur aux élections du 19 juin 1955, alors qu’il est en deuxième position, toujours derrière Yves Estève, sur la liste d’Union républicaine indépendante qui obtient à nouveau les trois sièges à pourvoir, Marcel Rupied réunit au second tour 764 voix des 1381 suffrages exprimés. Les 2 et 3 juin 1958, il se prononce en faveur des pleins pouvoirs et de la révision constitutionnelle. Il échoue à se faire élire, le 26 avril 1959, au Sénat de la Cinquième République.
Parallèlement à son mandat parlementaire, Marcel Rupied est maire de Vitré et président du Conseil général d’Ille-et-Vilaine, fonctions locales qu’il conserve jusqu’en 1961.
Officier de la Légion d’honneur, il était également titulaire de la croix d’officier du Mérite social, ainsi que des médailles de vermeil, départementale et communale, de l’éducation physique et des sports, d’une part, et de la France libérée, d’autre part. Il disparaît le 20 avril 1967, dans sa quatre-vingt-septième année.