Paul Samary

1848 - 1911

Informations générales
  • Né le 7 février 1848 à Sète (Hérault - France)
  • Décédé le 31 mai 1911 à Cayenne (Guyane - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 septembre 1893 au 31 mai 1898
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Radical-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 7 février 1848 à Cette (Hérault), mort le 31 mai 1911 à Cayenne (Guyane). Député d'Alger de 1893 à 1898.

Fils d'un commandant qui avait participé à la conquête de l'Algérie et s'était particulièrement distingué lors de la prise de Constantine, Paul Samary, à la différence de son frère qui devint général, préféra à la carrière des armes celle d'ingénieur civil et, après avoir fait ses études secondaires aux lycées de Montpellier et de Nîmes et obtenu le baccalauréat ès sciences, entra en 1868 à l'Ecole centrale des arts et manufactures, dont il sortit diplômé en 1871. Après avoir été, de 1872 à 1875, ingénieur-architecte en chef de sa ville natale, il alla s'installer à Alger, où il exerça les mêmes fonctions de 1875 à 1881, avant d'occuper celles d'architecte du gouvernement général de l'Algérie, qu'il conserva de 1891 à 1893. Dans ces différents postes il eut à diriger des travaux importants et sa notoriété lui valut, en 1878, une médaille de l'Exposition universelle de Paris et, de 1886 à 1893, la présidence de la Société des Beaux-Arts d'Alger.

Membre du conseil départemental d'hygiène et de salubrité publique depuis 1878, il entra en 1881 au Conseil général du département d'Alger, qu'il présida à deux reprises, et où il siégea jusqu'en 1891. L'année suivante, il entra au Conseil supérieur de l'Algérie, où il resta pendant deux ans.

Dès 1885, il avait tenté de se faire élire député du département, mais il n'avait obtenu que 4.029 voix sur 15.045 votants, les deux élus emportant chacun plus de 7.000 suffrages. Il ne fut pas plus heureux en 1889, dans la 1re circonscription d'Alger, où il réunit sur son nom, au second tour, 3.408 voix alors que, sur 7.768 votants, le député sortant Letellier emportait 4.213 suffrages. Mais aux élections générales de 1893, à nouveau distancé par Letellier au premier tour, il le devança au second, avec 5.090 voix sur 9.537 votants, le député sortant ne conservant que 4.373 suffrages.

A la Chambre, inscrit au groupe radical-socialiste, dont il devint bientôt vice-président, il déploya une grande activité, notamment pour soutenir le cabinet Léon Bourgeois. Il appartint à un grand nombre de commissions, en particulier à celles qui eurent à s'occuper du régime des phosphates algériens, du régime des services postaux maritimes, du régime de la propriété indigène en Algérie, de la réforme du service des ponts et chaussées ainsi qu'à la commission d'enquête sur le scandale de Panama, au nom de laquelle il présenta, en 1897, un rapport sur l'affaire Cornélius Herz. Il déposa plusieurs autres rapports sur des projets ou propositions de loi concernant les octrois, les retraites des douaniers, la responsabilité civile des membres de l'enseignement ou la révision des lois constitutionnelles. Il déposa en outre, en 1898, deux propositions de loi : l'une sur l'amnistie (il voulait faire amnistier les proscrits condamnés à la suite des troubles survenus peu de temps avant en Algérie), l'autre sur les conditions d'acquisition en Algérie de la citoyenneté française. Hostile à la « nationalisation » en masse des indigènes, il ne voyait pas d'inconvénient à ce que cette citoyenneté leur fût libéralement accordée à titre individuel.

Ses interventions en séance publique furent nombreuses, notamment au cours des discussions budgétaires et elles portaient le plus souvent sur des questions intéressant l'Algérie, pour laquelle il réclamait dés mesures propres à faciliter le développement de son économie, tout en dénonçant les abus dont la population était victime.

Il ne fut pas réélu en 1898, écrasé dès le premier tour par Drumont, après une campagne où le directeur de la Libre Parole fit montre du plus violent antisémitisme. Sur 15.723 votants, Samary obtint 2.329 voix et Drumont 11.563.

Architecte du pavillon de l'Annam, élevé pour l'Exposition universelle de 1900, Paul Samary fut nommé, le 11 novembre 1899, gouverneur des îles Saint-Pierre-et-Miquelon, où il entreprit l'agrandissement du port de Saint-Pierre. Le 18 septembre 1900, il fut nommé gouverneur de la Réunion ; il resta à ce poste jusqu'en juillet 1906 ; il fonda dans l' île une maternité, institua des bureaux d'hygiène, laïcisa les écoles et créa des cours d'adultes, des bibliothèques scolaires, enfin mit sur pied un enseignement agricole et industriel.

Mis en disponibilité en 1907, il fut rappelé à l'activité en 1909 et chargé alors de l'intérim du gouvernement de la Guyane française, puis de la Martinique.

Nommé le 16 juillet 1910 gouverneur de la Guyane, il mourut à Cayenne le 31 mai 1911, à l'âge de 63 ans.

Il était chevalier de la Légion d'honneur, officier d'Académie et commandeur de l'Etoile d'Anjouan.