Robert Schmidt

1909 - 1955

Informations générales
  • Né le 23 août 1909 à Limoges (Haute-Vienne - France)
  • Décédé le 29 octobre 1955 à Limoges (Haute-Vienne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Haute-Vienne
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Haute-Vienne
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie de la IVe République

SCHMIDT (Robert, Désiré)
Né le 23 août 1909 à Limoges (Haute-Vienne)
Décédé le 29 octobre 1955 à Limoges

Membre de la deuxième Assemblée nationale constituante (Haute-Vienne)
Député de la Haute-Vienne de 1946 à 1951

Comme bon nombre de ses collègues, Robert Schmidt est venu à la politique par la Résistance. Il s’y engage parmi les tout premiers, participant à une réunion clandestine à Bordeaux avant même d’être démobilisé, le 24 juin 1940. Revenu à Limoges, il organise les premiers groupes de résistance de la région, en tant que délégué national des mouvements Liberté, puis Combat. Arrêté le 1er juillet 1942 et condamné à Lyon à dix mois de prison, il est interné à sa sortie de prison au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe. Mais il s’en évade pour reprendre aussitôt son activité clandestine dans la région de Limoges, où il succède à Edmond Michelet, arrêté par la Gestapo, comme chef régional de Combat, puis chef régional adjoint des Mouvements Unis de Résistance (MUR). En février 1944, il est délégué du CFLN d’Alger, chargé de mettre en place les Comités de Libération pour la zone sud.
A la Libération, il assure, au nom du gouvernement provisoire, l’intérim du Commissariat régional de la République, qui revient ensuite à Pierre Boursicot. Il devient alors membre du Comité départemental de Libération, président de la fédération départementale du Mouvement républicain populaire (MRP) et membre du comité directeur de ce parti. Directeur de garage, il est parallèlement élu membre de la chambre de commerce de Limoges en décembre 1945, ce qui fait de lui une notabilité. C’est pourquoi il se présente en tête de la liste du MRP lors de l’élection du 2 juin 1946 à la deuxième Assemblée nationale constituante. Son programme présente le MRP comme « le parti par excellence » de la Quatrième République, favorable à l’élection du Président de la République par les deux Assemblées, mais aussi à une procédure de dissolution de l’Assemblée nationale en cas de crise ministérielle. C’est bien sûr un programme chrétien, au nom « de la famille française », pour le relèvement des allocations familiales et pour la liberté de l’enseignement, mais aussi au nom « du progrès économique », hostile au « collectivisme oppresseur comme au capitalisme qui instaure la dictature de l’argent », et « au nom des travailleurs », pour un salaire minimum vital et pour la participation. La liste ayant recueilli 36 977 voix sur 175 214 suffrages exprimés, soit 21,1 %, elle est nettement distancée par liste communiste et par la liste SFIO. Son score est néanmoins suffisant pour que Robert Schmidt soit élu. Le député démocrate-chrétien de la Haute-Vienne siège à la commission des moyens de communication et des postes, télégraphes et téléphones et à celle de la presse, de la radio et du cinéma. Sous la seconde Constituante, il n’intervient pas en séance et ne dépose aucun texte.
A nouveau placé en tête de la liste MRP pour l’élection du 10 novembre 1946, il est réélu député, bien que la liste réalise un score moins bon que le précédent : 31 820 voix sur 166 647 suffrages exprimés, soit 18,97 %. C’est bien inférieur aux scores de la liste communiste (38,2 %) et de la liste socialiste (36,87 %), mais c’est encore une fois suffisant pour envoyer Robert Schmidt siéger à l’Assemblée nationale. Conformément à ses goûts professionnels, il choisit d’appartenir à la commission des moyens de communication et du tourisme (1946-1951). Il fait aussi partie de la commission de la presse (1946-1950) et de celle de la production industrielle (1950-1951). De surcroît, le 24 février 1951, il est désigné par la commission des moyens de communication, des transports et du tourisme pour faire partie de la sous-commission chargée de suivre et d’apprécier la mise en œuvre de la convention de coopération économique européenne et du programme de relèvement européen. Par ailleurs, il est appelé à figurer sur la liste des jurés de la Haute Cour de justice (20 mai 1947), instituée par l’article 58 de la Constitution et la loi organique du 27 octobre 1946.
Au cours de son deuxième mandat, il dépose dix-sept textes : neuf propositions de résolution, sept propositions de loi et un avis. Ses initiatives parlementaires sont largement consacrées à la défense des intérêts automobiles, comme en témoignent ses propositions de loi en faveur du retour au libre marché de l’essence (17 juillet 1949) et sa principale intervention qui concerne l’industrie automobile (20 février 1947). Il y souligne la situation tragique de ce secteur, qui subit de plein fouet la concurrence des transports ferroviaires: « l’existence du chemin de fer doit-elle impliquer la disparition de la route ? », demande-t-il, rejetant la menace d’un impôt à la puissance pour les véhicules automobiles, réclamant la hausse des contingents de matières premières attribués au transport routier, ainsi que la liberté du commerce de l’essence. Protestant contre ce qu’il appelle les « privilèges » du rail (19 juin 1947), il va jusqu’à proposer un plan de réforme de la SNCF (23 mai 1949) et dépose un amendement pour la suppression de l’activité routière de la SNCF (31 mai 1949). Par ailleurs, il demande la suppression de l’impôt sur les patentes (27 juillet 1949), qu’il subit en tant que directeur de garage. Il propose également une loi établissant les droits des combattants volontaires de la Résistance (25 janvier 1949). Il intervient à onze reprises en séance publique, sur le thème dominant de l’automobile. Il signe notamment treize amendements au projet de loi tendant à la réorganisation des transports de voyageurs dans la région parisienne et dont la discussion commence le 12 décembre 1947. Il dépose trois nouveaux amendements au projet de loi relatif à certaines dispositions économiques et financières, à savoir la politique gouvernementale en matière de transports.
Il se représente en juin 1951, toujours en tête de liste du MRP, mais cette dernière n’obtient en moyenne que 11 841 voix, soit 6,9 % des suffrages exprimés, contre 39 % à la liste communiste et 31,1 % à la liste socialiste, listes qui remportent respectivement deux sièges. Le résultat obtenu par les démocrates-chrétiens est insuffisant pour que Robert Schmidt retrouve son siège de député. Bien qu’ayant obtenu personnellement 13 043 voix, il ne bénéficie pas des apparentements de sa liste avec celles de la SFIO et du parti radical. On constate que le MRP a perdu deux tiers de ses suffrages entre 1946 et 1951, du fait de l’apparition du RPF, qui rassemble 16,4 % des voix, conquérant ainsi le cinquième siège de la circonscription.
Cet échec électoral marque la fin de la carrière politique de Robert Schmidt, lequel disparaît le 29 octobre 1955.