Urbain, Thomas, Marie Sénac

1839 - 1914

Informations générales
  • Né le 25 mai 1839 à Saint-elix-theux (Gers - France)
  • Décédé le 23 mars 1914 à Montauban (Tarn-et-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Tarn-et-Garonne
Groupe
Radical-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 6 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Tarn-et-Garonne
Groupe
Gauche radicale-socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 25 mai 1839, à Saint-Elix-Theux (Haute-Garonne), mort le 26 mars 1914 à Montauban (Tarn-et-Garonne).

Député du Tarn-et-Garonne de 1902 à 1910.

Son beau-père était notaire à Saint-Nicolas-de-la-Grave, dans le Tarn-et-Garonne : aussi Urbain Sénac, après des études de droit et une inscription au barreau de Toulouse, succéda à son père dans une profession des plus favorables à servir de marchepied à cette activité politique dont il manifesta très tôt la vocation.

Une autre de ses préoccupations était l'agriculture. Dans sa région, il effectua de nombreux travaux de viticulture et d'agronomie. Il alla même jusqu'à reconstituer un vignoble à Saint-Nicolas-de-la-Grave et à Mirande où il fonda d'ailleurs un comice agricole dont il demeura président. Dans ce domaine, Urbain Sénac obtint de nombreuses récompenses.

Il se révèle aussi un théoricien avisé à travers ses articles parus dans le Journal de l'agriculture pratique, le Recueil agronomique de Tarn-et-Garonne ou la Dépêche de Toulouse.

Sa véritable carrière politique prit son départ à Saint-Nicolas-de-la-Grave : en 1870, le voici premier adjoint au maire. Il le restera jusqu'en 1900. Le régime de l'Ordre moral essaya, mais en vain, d'intimider ce républicain sévère et compétent : de 1870 à 1877, il se trouvera trois fois suspendu et révoqué. Néant moins, il est toujours réélu. A vingt-neuf ans, son ambition politique s élargit quelque peu : il devient conseiller général du Gers, pour le canton de Mirande. Dans sa commune, outre son activité d'administrateur, sa belle conduite dans une série d'incendies, en 1878, lui valut une médaille d'honneur.

L'heure n'a pas encore sonné pour lui d'un destin national. Mais il y songe : en 1893, il soutint la candidature de Lasserre, républicain progressiste, dans l'arrondissement de Castelsarrasin. A de nombreux électeurs, cependant, l'attitude du député paraîtra trop modérée : aux élections de 1898, Urbain Sénac est candidat malheureux contre le député sortant Lasserre. La défaite est pleine d'espoirs : sur 21.736 inscrits et 18.030 votants, Urbain Sénac recueillait 8.788 suffrages contre 8.878 à Lasserre. Moins de mille voix..

En effet : aux élections de 1902, Lasserre ne se représente pas et l'opposition est entre Urbain Sénac et Ernest de Mauvoisin, un nationaliste. Le programme du républicain est simple : un impôt progressif sur le revenu, la décentralisation administrative, la diminution des gros traitements, la réduction du service militaire et le maintien des lois scolaires. Mais la lutte est serrée : sur 21.407 inscrits et 17.492 votants, Urbain Sénac obtient 8.779 voix contre 8.242 à Ernest de Mauvoisin. Le radical-socialiste commence une carrière politique à l'échelle nationale et il saura la maintenir durant deux législatures.

Urbain Sénac saura défendre ses électeurs à la Chambre : il demande des secours pour les victimes des inondations dans les arrondissements de Castelsarrasin et de Moissac. Il interpelle le ministre des Travaux publics sur la catastrophe de Grisolles et intervient sur l'organisation défectueuse des services de la compagnie des chemins de fer du Midi.

Mais il a des vues plus larges. Urbain Sénac intervient sur les budgets de 1903, 1904, 1905, et il propose des ressources nouvelles pour le budget de l'Etat. Il s'occupe de la répartition des fonds entre les départements.

Il s'intéresse également aux colonies. Il intervient sur la nécessité de rattacher l'administration de l'Algérie à celle de la métropole et il insiste sur la réorganisation administrative.

Un problème l'attire plus particulièrement : celui des transports. Parmi ces derniers, c'est sur les canaux qu'il voudrait attirer l'attention. Il a proposé de rétablir les droits de péage et autres taxes sur les ports de mer et sur la navigation intérieure des rivières, des fleuves et des canaux.

Aux élections de 1906, il va l'emporter au premier tour contre de Curzay et Whitcomb, le 6 mai 1906. Sur 20.910 inscrit et 17.398 votants, Sénac recueille 9.080 voix. Son plus proche concurrent, de Curzay, en avait 6.032 et Whitcomb 1.006.

Les transports continuent à l'intéresser. Il propose la création de nouveaux canaux de navigation dans la région du Sud-ouest. Il interpelle le ministre des Travaux publics sur la nécessité de créer de grands canaux maritimes.

Il ne négligera pas non plus les intérêts de ses électeurs. Il dépose une proposition de loi tendant à ouvrir au ministère de l'Agriculture un crédit pour venir en aide aux victimes des grêles et gelées survenues dans l'arrondissement de Castelsarrasin. Il demande des crédits pour les victimes des inondations. Sa région est essentielle pour Urbain Sénac. Aux élections de 1910 Urbain Sénac se voit opposer un candidat sérieux : Frayssinet. Au premier tour, le 24 avril 1910. sur 20.543 inscrits et 16.044 votants, 7.045 voix vont vers Urbain Sénac, qui paraît susceptible de l'emporter au second tour, 5.604 à Frayssinet, un avocat, et 2.721 à Barès. Au second tour, néanmoins, sur 20.559 inscrits et 16.296 votants, Frayssinet recueille 8.374 voix et Sénac 7.737. Il y avait eu 4.263 abstentions.

Dès lors, il allait se retirer quelque peu de la politique : quatre ans après, il s'éteignait.