Adrien Pressemane

1879 - 1929

Informations générales
  • Né le 31 janvier 1879 à Limoges (Haute-Vienne - France)
  • Décédé le 26 janvier 1929 à Limoges (Haute-Vienne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 7 décembre 1919
Département
Haute-Vienne
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Haute-Vienne
Groupe
Parti socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Haute-Vienne
Groupe
Parti socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 30 janvier 1879 à Limoges (Haute-Vienne), mort le 26 janvier 1929 à Limoges.

Député de la Haute-Vienne de 1914 à 1928.

Issu d'une famille d'ouvriers, il deviendra peintre céramiste. Son expérience et ses réflexions personnelles le conduisent, dès l'âge de 16 ans, à s'orienter vers les questions ouvrières et sociales. Dès 1897, il adhère au parti socialiste. De 1900 à 1903, il collabore à l'Avenir ; il entre ensuite au Populaire du Centre.

Resté célibataire, Pressemane va dès lors consacrer toute son énergie au parti socialiste et à son département. C'est, en effet, en grande partie grâce à son œuvre très active de propagandiste que le socialisme va prendre une place prépondérante en Haute-Vienne. Son influence locale fut extrêmement importante. En 1907, il est élu conseiller d'arrondissement ; en 1910, conseiller général. En 1919, il devient maire de Saint-Léonard.

Il se présente pour la première fois aux élections législatives en 1906. Battu en 1906, puis 1910, par deux candidats du parti de la gauche radicale-socialiste (Tourgnol; puis Tarrade), il l'emporte aux élections de 1914, dès le premier tour, sur Tarrade, par 10.588 voix sur 18.124 votants.

En 1919, il est élu au scrutin de liste : il figure au deuxième rang de la liste socialiste unifiée et réunit sur son nom 41.000 voix sur 80.000 votants. La liste socialiste unifiée l'a emporté sur la liste « bloc ouvrier et paysan» et sur la liste «concentration républicaine». En 1924, il est de nouveau élu au scrutin de liste, la liste S.F.I.O. l'emportant sur une liste d'union républicaine. Il figure toujours au deuxième rang de sa liste et réunit 50.201 voix sur 86.530 votants. En 1928, atteint depuis quelques années d'une cruelle maladie, il ne se représentera pas aux élections.

Une part importante de son activité fut consacrée à la défense des travailleurs de la terre, car il était convaincu que l'action ouvrière devait s'appuyer sur les masses paysannes ; il va les amener peu à peu au socialisme : c'est lui qui gagne au socialisme une circonscription essentiellement rurale.

Il est, en 1914, contre la loi des trois ans, contre la politique militariste, pour une prise en charge complète des dépenses d'enseignement par l'Etat ; enfin, c'est un proportionnaliste ardent.

Son activité parlementaire est très importante et reflète fidèlement son attachement au parti et les engagements électoraux qu'il a pris envers ses électeurs.

Il s'intéressera aux problèmes sociaux et économiques, aux problèmes financiers, à la politique extérieure et, enfin, à l'organisation des pouvoirs publics. C'est ainsi que, en 1914, il siège à la commission de l'agriculture et à celle du suffrage universel ; en 1919 et 1924, à celle de l'assurance et la prévoyance sociales, et de nouveau à celle du suffrage universel. En outre, il est nommé membre du conseil supérieur des retraites ouvrières en 1920 et de nouveau en 1923.

Ses préoccupations sociales l'orientent essentiellement, pendant sa première législature, vers le bien-être des hommes aux armées (avantages matériels, taux de leur solde, etc...), les droits et avantages divers qu'il faut accorder aux mutilés, aux anciens combattants et aux familles des soldats morts. De 1920 à 1928, il continue de se soucier du sort de cette catégorie : il réclame la majoration des avantages divers accordés aux invalides, aux victimes d'accidents survenus pendant l'occupation allemande.

En politique extérieure, il a une attitude active, marquée par un constant antimilitarisme ; en 1917, il demande à interpeller le gouvernement sur les buts de guerre énumérés dans la réponse des alliés à Wilson. En 1919, il intervient dans la discussion du projet de loi portant approbation du traité de paix conclu à Versailles. Il est entendu en 1922 dans la discussion d'une interpellation d'Herriot sur la politique extérieure, prend la parole dans les affaires militaires du Maroc.

Ses préoccupations sociales ressortent au long de sa carrière de député dans des interventions fréquentes et, en particulier : il joue en 1919-1920 un rôle très important dans l'élaboration de diverses propositions de loi relatives à une modification de la loi sur les accidents du travail, et est l'auteur de l'une d'entre elles.

Il va prendre une part active aux discussions budgétaires et, en particulier, à la manière de rétablir l'équilibre budgétaire ; il dépose des amendements à des projets d'impôts (sur les bénéfices agricoles, notamment).

Enfin, il participe à la discussion du projet de loi sur la réforme électorale. L'importance de son activité apparaîtra nettement dans l'éclipse que le parti socialiste subira en Haute-Vienne, en 1928, lorsque la maladie l'aura obligé à renoncer à toute activité politique, dix-huit mois avant sa mort.

Il mourut le 26 janvier 1929 à Limoges, âgé de 50 ans.


Date de mise à jour: février 2014