Marcel Ribère

1900 - 1966

Informations générales
  • Né le 16 mars 1900 à Souk-ahras (Algérie)
  • Décédé le 12 février 1966 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Anciens départements d'Algérie
Groupe
Rassemblement du peuple français

Biographies

Biographie de la IVe République

RIBÈRE (Marcel, Alexis, Gustave)
Né le 16 mars 1900 à Souk-Ahras (Constantine)
Décédé le 12 février 1966 à Paris

Membre de la première Assemblée nationale constituante de 1945 (Alger et territoire de Ghardaïa)
Député d'Alger de 1951 à 1955

Après des études secondaires au lycée d'Alger, Marcel Ribère obtient une licence ès lettres et un doctorat de pharmacie. Il dirige plusieurs laboratoires et anime plusieurs clubs sportifs. Mobilisé en 1939, il s'engage en 1943 et participe aux campagnes de Tunisie, d'Italie et, après le débarquement de Provence, combat en Alsace et en Allemagne. Chevalier de la Légion d'honneur, il est aussi décoré de la Croix de guerre et de la Red Cross américaine.
Il se présente le 21 octobre 1945 à l'Assemblée constituante, dans le collège des citoyens français du département d'Alger, second sur la liste du Mouvement républicain populaire (MRP) conduite par le professeur Paul-Emile Viard. Avec 40 061 voix sur 139 405 suffrages exprimés, cette liste obtient deux élus. Membre de la commission de l'intérieur, de l’Algérie et de l’administration générale, départementale et communale et de la commission du ravitaillement, il dépose quatre propositions de loi et deux propositions de résolution dont la majorité a trait à l’Algérie : extension à l’Algérie du décret entraînant la retraite anticipée des fonctionnaires (18 décembre 1945) ; équipement de l’Algérie en moyens d’industrialisation ; mode d’élection des députés de la France métropolitaine, des départements de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion, de la Guyane et de l’Algérie (18 avril 1946). Il intervient à cinq reprises en séance publique, aussi bien sur le scandale de la démobilisation de l’armée d’Afrique que sur la radiodiffusion nationale, sur la « grande détresse » de l’économie algérienne, comme dans la discussion sur la constitution et la déclaration des Droits. Le 19 avril 1946, comme l'ensemble du groupe MRP, il rejette le projet constitutionnel.
Marcel Ribère ne se présente pas aux élections du 2 juin 1946, ni à celles du 10 novembre. Mais il se porte candidat dans le premier collège d'Alger le 17 juin 1951, troisième d'une liste de coalition Indépendants-RPF conduite par Georges Blachette. Les engagements électoraux mettent l'accent sur la révision constitutionnelle, la défense de l'école libre et la promotion des intérêts de l'Algérie. Il réclame également, ce qui peut sembler peu compatible avec son étiquette RPF mais qui est chose courante en Algérie, la libération du maréchal Pétain et la révision immédiate de son procès. Cette liste obtient 72 002 voix, soit 47,2 % des 153 017 suffrages exprimés et quatre sièges sur les six à pourvoir, les deux sièges restant revenant au parti communiste (Pierre Fayet) et à la droite (général Aumeran).
D'abord inscrit au groupe RPF, puis à celui des indépendants d'Outre-mer, Marcel Ribère appartient durant toute cette législature à la commission de l'intérieur (1951-1956) et à la commission de la marine marchande et des pêches (1951-1956). Il est membre suppléant de la commission des finances (1954-1955). Il est nommé juge (28 août 1951), puis juré titulaire (9 avril 1954) à la Haute Cour de justice. Il est élu secrétaire de l'Assemblée nationale en 1953 et en 1955.
Député très actif, il ne dépose pas moins de quarante-deux textes de loi : vingt-cinq rapports, sept propositions de résolution, neuf propositions de loi et un rapport supplémentaire. L’ensemble des initiatives parlementaires du député d’Alger porte majoritairement sur l'Algérie elle-même et les problèmes administratifs, médicaux et sociaux rencontrés sur place. Ses interventions en séance sont ponctuelles et techniques. Il intervient régulièrement dans les débats budgétaires au titre des anciens combattants, de la santé publique et de la défense nationale. Il signe vingt-cinq amendements, dont un indicatif, et remplit les fonctions de rapporteur à plusieurs reprises : sur la proposition de loi tendant à la commémoration du 8 mai 1945 (17 mars 1953 et 1er avril 1954) ; sur la proposition de loi relative aux conseils de prud’hommes (11 juillet 1955) ; sur la proposition de loi relative à l’application à l’Algérie de la législation relative aux associations familiales (29 juillet 1955). Il souhaite, notamment, la création d’associations familiales départementales au sein d’une fédération nationale. Tout au long de l'année 1955, il suit donc de près l'évolution du problème algérien et interpelle à plusieurs reprises le gouvernement Edgar Faure. Favorable à l'intégration, il plaide en faveur de nombreuses autres mesures économiques et sociales propres à l'accélérer. Cet élu du premier collège n'est donc pas un représentant des intérêts exclusifs du colonat algérien. Cette relation indépendante se retrouve dans ses votes, favorables à l'ensemble des gouvernements de la seconde législature de la Quatrième République. Mais il ne partage pas l'hostilité de ses collègues à Pierre Mendès France dont il a voté l'investiture en juin 1954 et accordé sa confiance jusqu'au 4 février 1955 inclus. De même a-t-il voté la ratification de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) en 1951 et soutenu la Communauté européenne de défense (CED), en rejetant la motion de son collègue et élu d’Algérie, le général Aumeran, le 30 août 1954.
La carrière du député Marcel Ribère prend fin avec la deuxième législature de la Quatrième République. Il disparaît le 12 février 1966, à Paris.