Jean-Baptiste, Victor Ripert

1870 - 1958

Informations générales
  • Né le 20 mai 1870 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 30 juin 1958 à Marseille (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1902 au 31 mai 1906
Département
Bouches-du-Rhône

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 2 mai 1870 à Marseille (Bouches-du-Rhône).

Député des Bouches-du-Rhône de 1902 à 1906.

Lycéen à Marseille, étudiant à la Faculté de droit d'Aix-en-Provence dont il est plusieurs fois lauréat, Jean-Baptiste Ripert obtient sa licence en 1891 et s'inscrit de 1892 à 1894 au barreau de Paris. Entré alors au concours comme rédacteur à la préfecture de la Seine, il démissionne au bout d'un an pour rallier Marseille où il va s'inscrire au barreau ; il est en fin 1896 premier lauréat de la Conférence des avocats. Il commence une carrière au Palais qui va le mener à la politique. La municipalité de Marseille est alors aux mains des socialistes sous l'autorité du bouillant maire collectiviste Siméon Flaissières. En 1897, Ripert obtient en faveur du redoutable syndicat des marchandes de poisson au panier l'annulation d'un arrêté de Flaissières qui leur portait préjudice et son cabinet prend de plus en plus de notoriété. Aussi au renouvellement législatif de 1898, se présente-t-il dans la 1re circonscription de Marseille ; mais n'ayant obtenu que 2.086 voix au premier tour sur 12.710 votants, il ne se maintient pas au second laissant le socialiste Carnaud, adjoint au maire emporter le siège. Ripert continue son opposition à Flaissières et parvient à se faire élire par 32.313 voix sur une liste républicaine aux élections municipales de mai 1900 ; il va être désormais le meneur de l'opposition au maire collectiviste, saisissant toutes les occasions de le critiquer et de le contrer, recevant ainsi seul avec ses amis politiques Kruger en 1901 lors de la dramatique tournée en Europe du président sud-africain.

Les élections générales législatives de 1902 vont être pour lui 1 occasion de pousser encore son avantage. Abandonnant la 1re circonscription, c'est dans la 5e, qui vient d'être créée, que Flaissières et lui vont s'affronter : le maire de Marseille est en tête au premier tour avec 5.927 voix sur 13.641 votants contre 3.469 à Ripert ; mais au scrutin de ballottage, celui-ci, obtenant le désistement de deux autres candidats, passe avec 7.343 voix sur 14.111 votants contre 6.661 au maire en place. Au cours de l'été, Ripert parachève sa victoire en mettant Flaissières dans l'obligation d'abandonner la mairie.

C'est sur un programme entièrement dirigé contre le collectivisme internationaliste du maire, mais sans excès réactionnaire, que Ripert s'est fait élire, s'affirmant partisan de la liberté de conscience, de la liberté d'association, de la liberté de l'enseignement et, en matière commerciale, du libre-échangisme.

Bien qu'incontestablement battu, Flaissières va tenter par la voix d'Antide Boyer, député socialiste de Marseille, de faire annuler l'élection de Ripert : ses accusations peu solidement établies furent facilement balayées par la réponse spirituelle et caustique de Ripert, dont l'élection fut validée sans peine. Républicain démocrate, membre de commissions spéciales et secrétaire de plusieurs bureaux, Ripert dépose une proposition de loi tendant à réprimer la pêche à la dynamite et une autre concernant les instructions judiciaires, ainsi qu'un projet de résolution sur les incompatibilités parlementaires ; aucune de ces mesures n'aboutira.

A la tribune, il intervint avec mesure et pertinence dans une interpellation visant la mansuétude de Camille Pelletan, ministre de la Marine, vis-à-vis d'un inventeur étranger (affaire Pictet) et l'attaque encore longuement, avec plus de violence cette fois-ci, au cours d'une interpellation concernant les grèves de Marseille d'août septembre 1904. Représentant de la droite, il vote régulièrement contre le ministère Combes et est seul avec son collègue Thierry à se prononcer, dans le département des Bouches-du-Rhône, contre la séparation des Eglises et de l'Etat.

Au début de janvier 1906 Flaissières entre au Sénat et au renouvellement législatif du mois de mai suivant, n'ayant plus à lui barrer la route, Ripert ne se représente pas, abandonnant toute ambition politique d'ailleurs ; sa carrière municipale n'avait duré que 2 ans. Il reprend désormais son cabinet d'avocat, qu'il conserve jusqu'en 1932.