Martial, Louis Taugourdeau

1926 - 2001

Informations générales
  • Né le 14 décembre 1926 à Beaufort-en-vallée (Maine-et-Loire - France)
  • Décédé le 14 octobre 2001 à Tremblay-les-villages (Eure-et-Loir - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIe législature
Mandat
Du 3 avril 1978 au 22 mai 1981
Département
Eure-et-Loir
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 2 avril 1986 au 14 mai 1988
Département
Eure-et-Loir
Groupe
Rassemblement pour la République
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IXe législature
Mandat
Du 13 juin 1988 au 2 octobre 1989
Département
Eure-et-Loir

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 2 octobre 1989 au 30 septembre 1998
Sénateur
du 1er octobre 1998 au 14 octobre 2001

Biographies

Biographie de la Ve République

Martial Taugourdeau
Né le 14 décembre 1926 à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire)
Décédé le 14 octobre 2001 à Tremblay-les-Villages (Eure-et-Loir)

Député de l’Eure-et-Loir de 1978 de 1981 et de 1986 à 1989.

Martial Taugourdeau naît le 14 décembre 1926 dans le Baugeois, à Beaufort-en-Vallée dans une famille modeste de pépiniéristes-grainetiers. Il suit ses études au lycée Dariol d’Angers où il obtient son baccalauréat. Jeune homme brillant, il s’inscrit, en pleine guerre, à la Faculté de médecine de Paris. Devenu médecin généraliste, Martial Taugourdeau effectue des remplacements à Dreux. Il découvre ainsi l’Eure-et-Loir et s’installe, en 1952, à Tremblay-le-Vicomte, petite commune rurale du Thymerais.

Le médecin, connu pour son dévouement et son sens de l’écoute, devient rapidement une figure de son village. En 1959, la politique vient à lui : Martial Taugourdeau est élu conseiller municipal de Tremblay-le-Vicomte sans s’être même s’être porté candidat. Plus tard, il est revenu sur cette élection : « J’étais le médecin du village, c’était normal ». Il est réélu chaque année à la mairie dont il prend la tête de 1971. Deux ans plus tard, Martial Taugourdeau a la charge, délicate, de fusionner six communes qui deviennent alors Tremblay-les-Villages, dont il devient le premier magistrat. Né dans une famille plutôt de tradition radicale et ancrée à gauche, le médecin est, de son côté, de fibre gaulliste. Les événements du printemps 1968 agissent comme un révélateur pour le maire de Tremblay : « J’ai cru que la France allait finir en morceaux, toutes les valeurs étaient foulées au pied et j’avais du mal à croire que mon pays était tombé si bas ! Alors, j’ai adhéré à l’UDR pour soutenir l’action du général de Gaulle et j’ai milité de plus en plus activement ». Dès juin 1968, Edmond Thorailler, élu député de la deuxième circonscription d'Eure-et-Loir, le choisit pour suppléant. Par ailleurs, ce père de huit enfants exerce des responsabilités variées : il est administrateur de la Caisse de sécurité sociale, des Hôpitaux de Dreux et de Nogent-le-Roi, de l’Office départemental d’HLM, ainsi que président du Syndicat des médecins d’Eure-et-Loir et vice-président de la Commission d’hygiène départementale.

En mars 1978, le maire de Tremblay-les-Villages se présente aux élections législatives sous l’étiquette du RPR qu’il a rejoint dès sa création, en 1976. Martial Taugourdeau remporte 24,3 % des suffrages exprimés au premier tour, loin derrière le député socialiste sortant, Maurice Legendre. Pourtant, le candidat gaulliste est élu au second tour avec près de 53 % des suffrages.
À son arrivée au Palais-Bourbon, le nouveau député de l’Eure-et-Loir s’inscrit au groupe RPR de l’Assemblée et siège à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales pendant toute la législature. Les questions de santé constituent un thème de prédilection du médecin. Il est nommé rapporteur d’une proposition de loi sur la généralisation de la sécurité sociale en 1980. Ses deux interventions à la tribune concernent ce même sujet. Le 15 novembre 1979, à l’occasion de l’examen du projet de loi de finances pour 1980, Martial Taugourdeau souligne la nécessité d’éviter les créations abusives de lits sous la pression des élus municipaux. Il expose son souhait de modifier les conseils d’administrations des hôpitaux par le renforcement de la représentation des organismes payeurs par rapport aux élus. Le 17 novembre 1980, à la même occasion, le député de l'Eure-et-Loir s’interroge sur le coût des examens de santé et donc met en avant l’intérêt qu’il y a là des actions de prévention.

Lors de la législature, le député se prononce en faveur des grandes réformes menées par le gouvernement, comme l'augmentation de la quote-part de la France au FMI le 18 avril 1978, l'aide aux travailleurs privés d'emploi le 5 janvier 1959, la réforme de l’IVG le 29 novembre 1979, l'aménagement de la fiscalité directe locale le 18 décembre 1979, la définition et la répression du viol le 11 avril 1980, la modification du code électoral en vue de favoriser la participation des femmes aux élections municipales le 20 novembre 1980 et le projet de loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes le 18 décembre 1980.

La vague socialiste des élections de juin 1981 emporte le député sortant qui a été élu en 1979 conseiller général de Châteauneuf. En effet, la maire socialiste de Dreux, Françoise Gaspard, recueille dès le premier tour 40,6 % des suffrages exprimés contre 36,2 % pour Martial Taugourdeau. N’ayant obtenu que 48,5 % des voix au second tour, le médecin est battu par son adversaire socialiste.

Cet échec ne décourage nullement l’ancien député qui, élu président du conseil général d’Eure-et-Loir en 1985 après 65 ans de domination de la gauche sur le département, doit abandonner à regret sa profession de médecin. En effet, après une brève exclusion de son parti politique en décembre 1985 du fait de désaccords avec la direction nationale du parti, Martial Taugourdeau brigue à nouveau un mandat de député lors des élections législatives de 1986. Il figure en seconde place sur la liste emmenée par le député Maurice Dousset. En recueillant 35,2 % des suffrages exprimés, le RPR obtient deux des quatre sièges à pourvoir dans le département.

De retour au Palais-Bourbon, Martial Taugourdeau retrouve le groupe gaulliste de l’Assemblée et la commission des affaires culturelles. Fidèle soutien à l’exécutif pendant la première cohabitation, le député d’Eure-et-Loir approuve les deux déclarations de politique générale du gouvernement Chirac le 9 avril 1986 et le 7 avril 1987, la ratification de l’Acte unique européen le 20 novembre 1986, ainsi que la réforme de l’exercice de l’autorité parentale le 7 mai 1987.

Les élections de législatives de 1988 sont un succès pour le député sortant : défendant les couleurs du RPR, Martial Taugourdeau se place en tête du premier tour après avoir recueilli 40,8 % des voix contre 33,6 % au son adversaire socialiste, Françoise Gaspard. Le député gaulliste est confortablement réélu au second tour avec 55,8 % des suffrages exprimés.
Le député d’Eure-et-Loir siège à nouveau au groupe du RPR et à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Il vote le projet de loi instaurant le revenu minimum d'insertion en 1988 mais s’oppose en 1989 au projet de loi sur les conditions de séjour et d’entrée des étrangers en France revenant sur les restrictions adoptées en 1986.

Le maire de Tremblay-les-Villages se présente aux élections sénatoriales du 24 septembre 1989. Il défend à nouveau les couleurs du RPR. L’élection est une victoire : il est élu dès le premier tour, après avoir recueilli 582 des 1 094 voix. Trois jours plus tard, le député d’Eure-et-Loir abandonne son mandat de député pour exercer celui de sénateur. Il est réélu au Palais du Luxembourg en 1998 : il a recueilli 26,4 % des suffrages au premier tour puis 52,4 % au second.

Au Sénat, Martial Taugourdeau siège au groupe du RPR et à la commission des affaires sociales. Il est l’auteur de deux propositions de loi. La première, en 1995, préconise le transfert aux départements d'une partie des services déconcentrés du ministère de l'Équipement. La seconde, en 1998, porte sur la titularisation des personnels de la mission générale d'insertion de l'Éducation nationale. Cependant, le thème de prédilection de l’ancien médecin reste la santé : membre de la Commission nationale du contentieux de la tarification sanitaire et sociale en 1997, le sénateur intervient largement dans la discussion de la proposition de loi relative à la prise en charge de l'autisme en 1996. Il s’intéresse également au dérapage des dépenses d'assurance maladie en 1998, au financement de l’aide médicale l’année suivante ainsi qu’à la vaccination contre la variole et au malaise des infirmières en 2001. Par ailleurs, Martial Taugourdeau intervient sur des sujets divers comme l'interdiction de la culture du maïs transgénique en 1997, la sécurité après l’assassinat d’un chauffeur routier, ainsi que l’avenir du 1 % logement, en 1998, l'avenir des buralistes en 2000 ou encore les dysfonctionnements sur les liaisons ferroviaires entre Chartes et Paris en 2001.

Lors des scrutins d’importance nationale, le sénateur d’Eure-et-Loir vote contre le projet de loi constitutionnelle de 1992 consécutif au traité de Maastricht. En revanche, Martial Taugourdeau se montre favorable au projet de loi relatif aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993, à celui d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998, à la proposition de loi relative au pacte civil de solidarité et aussi au projet de loi constitutionnelle relative à l'égalité entre les femmes et les hommes en 1999.

En mars 2001, Martial Taugourdeau décide de ne pas se représenter à la mairie de Tremblay-les-Villages, après trente ans de mandat. Il décède en octobre de la même année à l’âge de 74 ans, dans un accident de la route.