Lionel de Tinguy du Pouët

1911 - 1981

Informations générales
  • Né le 6 avril 1911 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 9 septembre 1981 à Neuilly-sur-seine (Hauts-de-Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Vendée
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Vendée
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Vendée
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Vendée
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Vendée
Groupe
Centre démocratique

Biographies

TINGUY du POUËT (Lionel, Henri, Jean, René de)
Né le 6 avril 1911 à Paris (XVIème arrondissement)
Décédé le 9 septembre 1981 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Vendée)
Député de la Vendée de 1946 à 1958
Sous-secrétaire d’Etat aux finances et aux affaires économiques du 28 octobre 1949 au 17 février 1950
Secrétaire d’Etat aux finances et aux affaires économiques du 18 février 1950 au 2 juillet 1950
Ministre de la marine marchande du 2 au 12 juillet 1950

Lionel de Tinguy fait partie des députés du Mouvement républicain populaire (MRP) de premier plan, jouant, avec les années, un rôle de plus en plus important au sein du Mouvement. Lionel de Tinguy n’a pourtant pas débuté en politique sous l’égide de la démocratie chrétienne. Dans un premier temps, Lionel de Tinguy a placé ses pas dans ceux de son père. Issu d’une vieille famille de la noblesse, fortement ancrée dans les collines vendéennes, Lionel de Tinguy réussit de très brillantes études puisqu’il entre en 1929 à l’Ecole Polytechnique, après des études au Collège Stanislas, établissement dont la crypte a été un des hauts lieux du Sillon. Il quitte l’école en 1931 pour l’Ecole libre de sciences politiques dont il sort diplômé. Il entre en 1934 comme auditeur au Conseil d’Etat alors que son père, Jean de Tinguy, a été maître des requêtes dans la même institution. En 1938, il épouse Geneviève Marquet de Vasselot qui lui donne six enfants. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et reste captif dans un Oflag jusqu’à la fin de la guerre. Sa carrière politique commence à la Libération, dans le sillage de son père. Il devient, en 1945, maire de Saint-Michel-Mont-Mercure, où se trouve le château familial, fonction qu’il occupe jusqu’à sa mort en 1981.
Il se présente à l’élection législative d’octobre 1945, en cinquième position sur la liste conduite par Armand de Baudry d’Asson. Or, seize ans plus tôt, à l’issue de la Grande Guerre, Jean de Tinguy, le père de Lionel, fut élu député sur la liste d’Union nationale conduite par Armand de Baudry d’Asson, père du député qui mène la liste vendéenne en 1945. Lionel de Tinguy se présente donc sur la liste conduite par le fils de celui qui a permis l’élection de son père en 1919. Il compte probablement retrouver le siège de son père qui a représenté la Vendée au Palais-Bourbon, de 1919 à 1940. Ce n’est pourtant pas ce qui se passe puisque la liste d’Armand de Baudry d’Asson, malgré son score flatteur, n’enlève que quatre sièges sur cinq, la SFIO en décrochant un autre. Cette désillusion amène Lionel de Tinguy à remettre en cause son engagement. Il décide de se tourner vers le Mouvement républicain populaire (MRP) pour plusieurs raisons. Ce choix répond à une stratégie de réussite, mais ce ralliement va plus loin. D’une part, Lionel de Tinguy trouve, dans cette formation, un idéal politique moins conservateur que chez Armand de Baudry d’Asson et plus en adéquation avec ses convictions chrétiennes et sociales. Ne se réclame-t-il pas de Pierre Laroque, fondateur de la Sécurité sociale et illustre collègue au Conseil d’Etat ? Ne proclame-t-il pas dans son engagement électoral de 1951 que la doctrine sociale d’inspiration spirituelle à laquelle il adhère demande la suppression du prolétariat ? D’autre part, Lionel de Tinguy refuse de se cantonner dans l’opposition, à un moment où une majorité « marxiste » peut prétendre gouverner le pays. Le choix du MRP, c’est le choix de la responsabilité et de l’action.
Cet affranchissement de la tutelle paternelle se révèle être une réussite puisqu’à l’élection suivante, en juin 1946, Lionel de Tinguy conduit la liste MRP en Vendée. Il affronte la liste du Parti républicain de la liberté (PRL) de son ancien colistier. L’affrontement est serré, mais c’est la liste MRP qui l’emporte, recueillant 67 447 suffrages contre 65 072 pour le PRL, chacune des deux obtenant deux sièges. Les électeurs ont probablement été réceptifs au discours du MRP qui refuse le tête-à-tête entre socialistes et communistes, tout comme ils ont été rassurés par le nom que porte Lionel de Tinguy. En novembre 1946, la différence de voix s’accentue puisque la liste conduite par Lionel de Tinguy devance de plus de 10 000 voix celle dirigée par Armand de Baudry d’Asson. En 1951, la situation peut sembler plus délicate pour le MRP en Vendée, car depuis 1948 gronde une insatisfaction croissante des parents d’élèves de l’école libre qui menace le gouvernement d’une grève de l’impôt. Cette colère est entretenue à la fois par le Rassemblement du peuple français (RPF) et les Indépendants qui s’en servent comme argument contre le MRP, pour persuader les électeurs catholiques que ce parti les a abandonnés. Lionel de Tinguy, sur le sujet de l’école libre, estime ne pas avoir de leçons à recevoir et propose que tous ceux qui souhaitent défendre l’école libre s’apparentent. C’est une position bien rarement défendue au MRP - même si plusieurs députés démocrates chrétiens ont proposé localement aux gaullistes du RPF de s’apparenter avec eux : en 1951 seules quatre listes MRP sont apparentées avec le RPF. Il se trouve qu’en Vendée, la liste RPF est conduite par Baudry d’Asson qui a réussi à constituer une union entre indépendants et gaullistes. Il accepte l’apparentement avec Lionel de Tinguy car les électeurs ne comprendraient pas que deux formations déclarant vouloir défendre l’école libre n’arrivent pas à s’accorder. Cela vaut à Lionel de Tinguy l’accusation d’avoir «forniqué» avec le RPF de la part du président Auriol (Journal du septennat, t. VI, p. 22), mais cela sauve les deux sièges du MRP, malgré la perte de 20 000 voix environ. Lionel de Tinguy a réussi son pari et son influence au sein du MRP grandit. Il incarne une autre ligne politique, alors que les socialistes basculent dans l’opposition, où le MRP jouerait un rôle moteur dans une coalition du centre et de la droite. Il s’apparente en 1956 une nouvelle fois à la liste Baudry d’Asson, qui porte l’étiquette du CNI. Le MRP réussit à conserver ses deux sièges alors qu’il ne totalise plus que 39 100 suffrages.
Trois chiffres donnent une idée du travail parlementaire de Lionel de Tinguy : entre 1946 et 1958, il a déposé soixante-dix-huit textes dont vingt-trois propositions de loi, onze propositions de résolution, vingt-huit rapports et dix avis. Il est intervenu en séance cent soixante-dix fois. Le député démocrate-chrétien de la Vendée est vraisemblablement l’un des parlementaires les plus actifs du Palais-Bourbon. En revanche, il concentre son activité dans une commission, celle des finances, dans laquelle il siège de 1946 à 1958 ; il en assure la vice-présidence entre 1956 et 1958. Il est en particulier rapporteur du budget de l’agriculture pour l’exercice 1949. La plus grande partie de son activité concerne les questions fiscales et ce maître des requêtes est apprécié pour sa grande science juridique qui lui permet de traiter les questions techniquement les plus ardues. Il remplit les fonctions de rapporteur à quarante-trois reprises, entre 1946 et 1958.
Ce sont ces qualités qui expliquent que Georges Bidault le nomme dans son cabinet en octobre 1949, au poste de sous-secrétaire d’Etat, puis secrétaire d’Etat aux finances et aux affaires économiques, avant de devenir ministre de la marine marchande, dans le deuxième cabinet Queuille (30 juin-11 juillet 1950). Il se montre très attaché à une gestion rigoureuse et efficace de l’argent public, estimant que le contrôle parlementaire sur le budget constitue le fondement de la démocratie. Il souhaite la création d’une cour de discipline budgétaire, sur le modèle de la Cour des comptes, qui fonctionnerait pendant les exercices budgétaires. Il faut que le parlement puisse contrôler le budget en cours d’exécution et puisse exercer une surveillance effective sur les comptes spéciaux du Trésor. Il réclame une réforme administrative pour simplifier les rapports entre les citoyens et l’Etat. Enfin, il demande que des économies soient réalisées par la déconcentration administrative et l’introduction des méthodes de management moderne dans l’administration. Il se montre également très attentif aux finances locales, en particulier celles des petites communes à un moment où les dépenses d’investissement deviennent excessivement lourdes. Il milite pour une meilleure répartition du produit de la taxe locale, afin d’assurer un minimum de ressources aux petites communes et s’investit particulièrement sur ce sujet dans les travaux de la commission des finances, puis en séance publique, notamment le 5 janvier 1951. L’un des volets majeurs de son activité concerne le financement de l’habitation. Il avance une idée révolutionnaire, l’allocation logement. Il s’agit de permettre à n’importe quelle personne physique d’épargner sur un livret indexé sur le coût de la construction, les sommes ainsi accumulées étant destinées à l’acquisition ou la construction d’un logement. C’est la discussion au sein du groupe parlementaire du MRP qui dégage le 9 janvier 1951 le terme adéquat pour qualifier cette innovation : le livret d’épargne logement. Lionel de Tinguy dépose son texte le 21 mars 1951 et renouvelle cette démarche sous la deuxième législature, le 4 avril 1952. Il intervient à plusieurs reprises lors du débat de mars 1953 concernant la loi instituant l’épargne-construction et le développement de la construction de logements sociaux.
Lionel de Tinguy, parfait connaisseur de l’administration et de la fiscalité, sait aussi être un orateur cinglant. A un député s’étonnant qu’il estime insuffisants certains aspects de la politique du ministre MRP Paul Bacon, Lionel de Tinguy réplique : «On peut, M. Tourtaud, appartenir à la majorité et présenter très librement des remarques, ce qui n’est pas toujours le cas dans un parti d’opposition aussi discipliné que le vôtre» (27 mars 1953). Lionel de Tinguy ne se contente pas de s’investir dans l’hémicycle ou à la commission des finances. Il joue également un rôle de plus en plus actif au sein du groupe parlementaire MRP, particulièrement pour peser en faveur d’une orthodoxie financière, donc d’une ouverture vers des personnalités comme René Mayer, Maurice Petsche ou Henri Queuille. Devant le MRP, il défend la thèse d’un soutien sans équivoque au gouvernement Queuille, investi le 11 septembre, alors que beaucoup de démocrates chrétiens considèrent qu’il marque un glissement à droite inacceptable, après l’échec du gouvernement Marie. Lionel de Tinguy soutient, lui, la nécessité du projet financier présenté par le gouvernement après qu’il a été soumis le 16 septembre 1948 à la commission des finances, en posant comme condition de remplacer, dans le projet, l’augmentation uniforme de l’impôt sur le revenu par une majoration progressive. Le lendemain, Lionel de Tinguy se félicite d’avoir été écouté par le gouvernement et, le 10 mars 1949, il exprime en séance sa reconnaissance pour le gouvernement - et en particulier Maurice Petsche - qui a rétabli les comptes et «qui justifie pleinement l’attitude de ceux qui ont eu le courage d’envisager ces impôts [nouveaux] pour redonner confiance au pays». Le 29 janvier 1950, il rend hommage à la politique de Maurice Petsche devant les députés MRP, estimant que l’énergie déployée «mérite le respect».
Le 6 mars 1952, il clôt le débat sur l’investiture du gouvernement Pinay en rappelant les responsabilités qui pèsent sur cette formation et les différentes exigences du MRP à son égard, notamment en ce qui concerne l’échelle mobile des salaires. Néanmoins, le ton est plutôt favorable et la désignation de Lionel de Tinguy pour ce discours important constitue un signe envoyé par le MRP au député de la Loire.
L’autre grand volet politique de l’action de Lionel de Tinguy concerne l’école libre. Comme député de la Vendée, il sait que ses électeurs attendent d’un mouvement démocrate d’inspiration chrétienne qu’il sache défendre l’école libre, ne serait-ce qu’au nom de la justice sociale. Lorsque le député Jean Binot évoque une institutrice laïque boycottée en Vendée, Lionel de Tinguy lui réplique que l’Etat a décidé de nommer des instituteurs publics y compris dans les communes où tous les enfants sont scolarisés à l’école libre. Il refuse que l’on jette le discrédit sur un département ou sur un type d’école et préfère «trouver loyalement des solutions de compréhension mutuelle» (14 mai 1948). En fait, il ne comprend pas que le MRP soit si en retrait et trouve le premier décret Poinso-Chapuis bien trop timide. Cette loi d’assistance risque de sombrer dans le ridicule, déclare-t-il au groupe parlementaire MRP, le 8 juin 1948. Il se déclare ennemi du statu quo scolaire et partisan d’une attitude intransigeante. Il est vrai que le contexte pousse à une stratégie de rupture, car indépendants et gaullistes font une surenchère sur ce sujet qui émeut les départements de l’ouest. Le lendemain, une réunion discrète regroupe des représentants de la coalition gouvernementale chez le ministre de l’Education, André Marie, parmi lesquels le champion de la laïcité, Maurice Deixonne, mais aussi Lionel de Tinguy : il en sort le second décret qui ouvre une brèche dans le «mur infrangible de la laïcité», selon l’expression d’André Colin. Lionel de Tinguy estime, comme son homologue du Finistère, que le second décret Poinso-Chapuis n’est pas un terminus, mais un point de départ. Alors que René Pleven est simplement pressenti pour assumer les fonctions de président du Conseil, Lionel de Tinguy déclare à ses homologues du MRP, le 8 juillet 1950, qu’il faut profiter du fait qu’il soit breton pour mettre le problème scolaire en avant. Dans sa profession de foi pour les élections de juin 1951, il souligne avant tout son combat en faveur de l’école libre. Seule la nécessité de faire triompher la justice scolaire motive l’apparentement. Il ne se prive pas de dire grand mal de l’action d’Armand de Baudry d’Asson, dont il stigmatise l’absentéisme à la commission de l’éducation nationale, puisqu’il n’a assisté qu’à trois séances sur les vingt-six de la législature.
Logiquement, Lionel de Tinguy s’engage auprès de ses électeurs à faire aboutir une loi en faveur de l’école libre dans la seconde législature. Dès la formation du premier gouvernement de cette législature, Lionel de Tinguy signifie à ses collègues du MRP qu’il ne saurait être question de transiger sur ce sujet. Il repousse l’hypothèse d’un gouvernement René Mayer le 21 juillet 1951, car le MRP joue son existence et René Mayer fait trop de concession aux défenseurs de la laïcité. Il se prononce en faveur du conciliant Pleven, le 7 août 1951, à la veille de l’investiture du député des Côtes-du-Nord. Le 9, il rencontre Pleven et l’accord se fait : le MRP participe au gouvernement qui ne bloquera pas une loi sur l’école libre. Lionel de Tinguy prend une grande part à la rédaction de cette loi qui porte le nom de du député Barangé. Il a été en effet à l’origine d’un intergroupe parlementaire, l’Association Parlementaire pour la Liberté de l’Enseignement (APLE) qu’il a créée en avril 1951 avec Ribeyre, député de l’Ardèche et membre du groupe paysan, qui en devient président, et Delalande, élu du Parti républicain de la liberté (PRL). Après les élections de juin 1951, il s’agit de mettre en difficulté le RPF en le forçant à se rallier à une loi venue du MRP via cette association. La loi porte finalement le nom de Barangé, car ce dernier était alphabétiquement le premier des députés membres de l’Association. Ensuite viennent les noms de Barrachin (RPF), puis de Baudry d’Asson. Lionel de Tinguy, avec une habileté hors du commun, réussit son objectif et s’est révélé être un manœuvrier de premier plan pour servir ses convictions.
Lionel de Tinguy poursuit une brillante carrière d’élu local et national sous la Cinquième République, malgré deux défaites aux élections législatives : battu en 1958 et 1967, il est député de la Vendée de 1962 à 1967 et en devient sénateur après 1977. Il meurt en cours de mandat, à Neuilly-sur-Seine, le 9 septembre 1981.

TINGUY du POUËT (Lionel, Henri, Jean, René de)
Né le 6 avril 1911 à Paris
Décédé le 9 septembre 1981 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)

Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Vendée)
Député de la Vendée de 1946 à 1958 et de 1962 à 1967
Sous-secrétaire d’Etat aux finances et aux affaires économiques du 28 octobre 1949 au 17 février 1950
Secrétaire d’Etat aux finances et aux affaires économiques du 18 février 1950 au 2 juillet 1950
Ministre de la marine marchande du 2 au 12 juillet 1950
Sénateur de la Vendée de 1977 à 1981

Lionel de Tinguy fait partie des députés du Mouvement républicain populaire (MRP) de premier plan, jouant, avec les années, un rôle de plus en plus important au sein du Mouvement. Lionel de Tinguy n’a pourtant pas débuté en politique sous l’égide de la démocratie chrétienne. Dans un premier temps, Lionel de Tinguy a placé ses pas dans ceux de son père. Issu d’une vieille famille de la noblesse, fortement ancrée dans les collines vendéennes, Lionel de Tinguy réussit de très brillantes études puisqu’il entre en 1929 à l’Ecole Polytechnique, après des études au Collège Stanislas, établissement dont la crypte a été un des hauts lieux du Sillon. Il quitte l’école en 1931 pour l’Ecole libre de sciences politiques dont il sort diplômé. Il entre en 1934 comme auditeur au Conseil d’Etat alors que son père, Jean de Tinguy, a été maître des requêtes dans la même institution. En 1938, il épouse Geneviève Marquet de Vasselot qui lui donne six enfants. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et reste captif dans un Oflag jusqu’à la fin de la guerre. Sa carrière politique commence à la Libération, dans le sillage de son père. Il devient, en 1945, maire de Saint-Michel-Mont-Mercure, où se trouve le château familial, fonction qu’il occupe jusqu’à sa mort en 1981.
Il se présente à l’élection législative d’octobre 1945, en cinquième position sur la liste conduite par Armand de Baudry d’Asson. Or, seize ans plus tôt, à l’issue de la Grande Guerre, Jean de Tinguy, le père de Lionel, fut élu député sur la liste d’Union nationale conduite par Armand de Baudry d’Asson, père du député qui mène la liste vendéenne en 1945.
Lionel de Tinguy se présente donc sur la liste conduite par le fils de celui qui a permis l’élection de son père en 1919. Il compte probablement retrouver le siège de son père qui a représenté la Vendée au Palais-Bourbon, de 1919 à 1940. Ce n’est pourtant pas ce qui se passe puisque la liste d’Armand de Baudry d’Asson, malgré son score flatteur, n’enlève que quatre sièges sur cinq, la SFIO en décrochant un autre. Cette désillusion amène Lionel de Tinguy à remettre en cause son engagement. Il décide de se tourner vers le MRP pour plusieurs raisons. Ce choix répond à une stratégie de réussite, mais ce ralliement va plus loin. D’une part, Lionel de Tinguy trouve, dans cette formation, un idéal politique moins conservateur que chez Armand de Baudry d’Asson et plus en adéquation avec ses convictions chrétiennes et sociales. Ne se réclame-t-il pas de Pierre Laroque, fondateur de la sécurité sociale et illustre collègue au Conseil d’Etat ? Ne proclame-t-il pas dans son engagement électoral de 1951 que la doctrine sociale d’inspiration spirituelle à laquelle il adhère demande la suppression du prolétariat ? D’autre part, Lionel de Tinguy refuse de se cantonner dans l’opposition, à un moment où une majorité « marxiste » peut prétendre gouverner le pays. Le choix du MRP est, pour lui, le choix de la responsabilité et de l’action.
Cet affranchissement de la tutelle paternelle se révèle être une réussite puisqu’à l’élection suivante, en juin 1946, Lionel de Tinguy conduit la liste MRP en Vendée. Il affronte la liste du Parti républicain de la liberté (PRL) de son ancien colistier. L’affrontement est serré, mais c’est la liste MRP qui l’emporte, recueillant 67 447 suffrages contre 65 072 pour le PRL, chacune des deux obtenant deux sièges. Les électeurs ont probablement été réceptifs au discours du MRP qui refuse le tête-à-tête entre socialistes et communistes, tout comme ils ont été rassurés par le nom que porte Lionel de Tinguy. En novembre 1946, la différence de voix s’accentue puisque la liste conduite par Lionel de Tinguy devance de plus de 10 000 voix celle dirigée par Armand de Baudry d’Asson. En 1951, la situation peut sembler plus délicate pour le MRP en Vendée, car depuis 1948 gronde une insatisfaction croissante des parents d’élèves de l’école libre qui menace le gouvernement d’une grève de l’impôt. Cette colère est entretenue à la fois par le Rassemblement du peuple français (RPF) et les indépendants qui s’en servent comme argument contre le MRP, pour persuader les électeurs catholiques que ce parti les a abandonnés. Lionel de Tinguy, sur le sujet de l’école libre, estime ne pas avoir de leçons à recevoir et propose que tous ceux qui souhaitent défendre l’école libre s’apparentent. C’est une position bien rarement défendue au MRP - même si plusieurs députés démocrates-chrétiens ont proposé localement aux gaullistes du RPF de s’apparenter avec eux : en 1951 seules quatre listes MRP sont apparentées avec le RPF. Il se trouve qu’en Vendée, la liste RPF est conduite par Baudry d’Asson qui a réussi à constituer une union entre indépendants et gaullistes. Il accepte l’apparentement avec Lionel de Tinguy car les électeurs ne comprendraient pas que deux formations déclarant vouloir défendre l’école libre n’arrivent pas à s’accorder. Cela vaut à Lionel de Tinguy l’accusation d’avoir «forniqué» avec le RPF de la part du président Auriol (Journal du septennat, t. VI, p. 22), mais cela sauve les deux sièges du MRP, malgré la perte de 20 000 voix environ. Lionel de Tinguy a réussi son pari et son influence au sein du MRP grandit. Il incarne une autre ligne politique, alors que les socialistes basculent dans l’opposition, où le MRP jouerait un rôle moteur dans une coalition du centre et de la droite. Il s’apparente en 1956 une nouvelle fois à la liste Baudry d’Asson, qui porte l’étiquette du CNI. Le MRP réussit à conserver ses deux sièges alors qu’il ne totalise plus que 39 100 suffrages.
Trois chiffres donnent une idée du travail parlementaire de Lionel de Tinguy : entre 1946 et 1958, il a déposé soixante-dix-huit textes dont vingt-trois propositions de loi, onze propositions de résolution, vingt-huit rapports et dix avis. Il est intervenu en séance cent soixante-dix fois. Le député démocrate-chrétien de la Vendée est vraisemblablement l’un des parlementaires les plus actifs du Palais-Bourbon. En revanche, il concentre son activité dans une commission, celle des finances, dans laquelle il siège de 1946 à 1958 ; il en assure la vice-présidence entre 1956 et 1958. Il est en particulier rapporteur du budget de l’agriculture pour l’exercice 1949. La plus grande partie de son activité concerne les questions fiscales et ce maître des requêtes est apprécié pour sa grande science juridique qui lui permet de traiter les questions techniquement les plus ardues. Il remplit les fonctions de rapporteur à quarante-trois reprises, entre 1946 et 1958.
Ce sont ces qualités qui expliquent que Georges Bidault le nomme dans son cabinet en octobre 1949, au poste de sous-secrétaire d’Etat, puis secrétaire d’Etat aux finances et aux affaires économiques, avant qu’Henri Queuille n’en fasse un ministre de la marine marchande, dans son deuxième cabinet (2-12 juillet 1950). Il se montre très attaché à une gestion rigoureuse et efficace de l’argent public, estimant que le contrôle parlementaire sur le budget constitue le fondement de la démocratie. Il souhaite la création d’une cour de discipline budgétaire, sur le modèle de la Cour des comptes, qui fonctionnerait pendant les exercices budgétaires. Il faut que le parlement puisse contrôler le budget en cours d’exécution et puisse exercer une surveillance effective sur les comptes spéciaux du Trésor. Il réclame une réforme administrative pour simplifier les rapports entre les citoyens et l’Etat. Enfin, il demande que des économies soient réalisées par la déconcentration administrative et l’introduction des méthodes de management moderne dans l’administration. Il se montre également très attentif aux finances locales, en particulier celles des petites communes à un moment où les dépenses d’investissement deviennent excessivement lourdes. Il milite pour une meilleure répartition du produit de la taxe locale, afin d’assurer un minimum de ressources aux petites communes et s’investit particulièrement sur ce sujet dans les travaux de la commission des finances, puis en séance publique, notamment le 5 janvier 1951. L’un des volets majeurs de son activité concerne le financement de l’habitation. Il avance une idée révolutionnaire, l’allocation logement. Il s’agit de permettre à n’importe quelle personne physique d’épargner sur un livret indexé sur le coût de la construction, les sommes ainsi accumulées étant destinées à l’acquisition ou la construction d’un logement. C’est la discussion au sein du groupe parlementaire du MRP qui dégage le 9 janvier 1951 le terme adéquat pour qualifier cette innovation : le livret d’épargne logement. Lionel de Tinguy dépose son texte le 21 mars 1951 et renouvelle cette démarche sous la deuxième législature, le 4 avril 1952. Il intervient à plusieurs reprises lors du débat de mars 1953 concernant la loi instituant l’épargne-construction et le développement de la construction de logements sociaux.
Lionel de Tinguy, parfait connaisseur de l’administration et de la fiscalité, sait aussi être un orateur cinglant. A un député s’étonnant qu’il estime insuffisants certains aspects de la politique du ministre MRP Paul Bacon, Lionel de Tinguy réplique : «On peut, M. Tourtaud, appartenir à la majorité et présenter très librement des remarques, ce qui n’est pas toujours le cas dans un parti d’opposition aussi discipliné que le vôtre» (27 mars 1953). Lionel de Tinguy ne se contente pas de s’investir dans l’hémicycle ou à la commission des finances. Il joue également un rôle de plus en plus actif au sein du groupe parlementaire MRP, particulièrement pour peser en faveur d’une orthodoxie financière, donc d’une ouverture vers des personnalités comme René Mayer, Maurice Petsche ou Henri Queuille. Devant le MRP, il défend la thèse d’un soutien sans équivoque au gouvernement Queuille, investi le 11 septembre 1948, alors que beaucoup de démocrates-chrétiens considèrent qu’il marque un glissement à droite inacceptable, après l’échec du gouvernement Marie. Lionel de Tinguy soutient, lui, la nécessité du projet financier présenté par le gouvernement après qu’il a été soumis le 16 septembre 1948 à la commission des finances, en posant comme condition de remplacer, dans le projet, l’augmentation uniforme de l’impôt sur le revenu par une majoration progressive. Le lendemain, Lionel de Tinguy se félicite d’avoir été écouté par le gouvernement et, le 10 mars 1949, il exprime en séance sa reconnaissance pour le gouvernement - et en particulier pour Maurice Petsche - qui a rétabli les comptes et «qui justifie pleinement l’attitude de ceux qui ont eu le courage d’envisager ces impôts [nouveaux] pour redonner confiance au pays». Le 29 janvier 1950, il rend hommage à la politique de Maurice Petsche devant les députés MRP, estimant que l’énergie déployée «mérite le respect».
Le 6 mars 1952, il clôt le débat sur l’investiture du gouvernement Pinay en rappelant les responsabilités qui pèsent sur cette formation et les différentes exigences du MRP à son égard, notamment en ce qui concerne l’échelle mobile des salaires. Néanmoins, le ton est plutôt favorable et la désignation de Lionel de Tinguy pour ce discours important constitue un signe envoyé par le MRP au député de la Loire.
L’autre grand volet politique de l’action de Lionel de Tinguy concerne l’école libre. Comme député de la Vendée, il sait que ses électeurs attendent d’un mouvement démocrate d’inspiration chrétienne qu’il sache défendre l’école libre, ne serait-ce qu’au nom de la justice sociale. Lorsque le député Jean Binot évoque une institutrice laïque boycottée en Vendée, Lionel de Tinguy lui réplique que l’Etat a décidé de nommer des instituteurs publics y compris dans les communes où tous les enfants sont scolarisés à l’école libre. Il refuse que l’on jette le discrédit sur un département ou sur un type d’école et préfère «trouver loyalement des solutions de compréhension mutuelle» (14 mai 1948). En fait, il ne comprend pas que le MRP soit si en retrait et trouve le premier décret Poinso-Chapuis bien trop timide. Cette loi d’assistance risque de sombrer dans le ridicule, déclare-t-il au groupe parlementaire MRP, le 8 juin 1948. Il se déclare ennemi du statu quo scolaire et partisan d’une attitude intransigeante. Il est vrai que le contexte pousse à une stratégie de rupture, car indépendants et gaullistes font une surenchère sur ce sujet qui émeut les départements de l’ouest. Le lendemain, une réunion discrète regroupe des représentants de la coalition gouvernementale chez le ministre de l’éducation, André Marie, parmi lesquels le champion de la laïcité, Maurice Deixonne, mais aussi Lionel de Tinguy : il en sort le second décret qui ouvre une brèche dans le «mur infrangible de la laïcité», selon l’expression d’André Colin. Lionel de Tinguy estime, comme son homologue du Finistère, que le second décret Poinso-Chapuis n’est pas un terminus, mais un point de départ. Alors que René Pleven est simplement pressenti pour assumer les fonctions de président du Conseil, Lionel de Tinguy déclare à ses homologues du MRP, le 8 juillet 1950, qu’il faut profiter du fait qu’il soit breton pour mettre le problème scolaire en avant. Dans sa profession de foi pour les élections de juin 1951, il souligne avant tout son combat en faveur de l’école libre. Seule la nécessité de faire triompher la justice scolaire motive l’apparentement. Il ne se prive pas de dire grand mal de l’action d’Armand de Baudry d’Asson, dont il stigmatise l’absentéisme à la commission de l’éducation nationale, puisqu’il n’a assisté qu’à trois séances sur les vingt-six de la législature.
Logiquement, Lionel de Tinguy s’engage auprès de ses électeurs à faire aboutir une loi en faveur de l’école libre dans la seconde législature. Dès la formation du premier gouvernement de cette législature, Lionel de Tinguy signifie à ses collègues du MRP qu’il ne saurait être question de transiger sur ce sujet. Il repousse l’hypothèse d’un gouvernement René Mayer le 21 juillet 1951, car le MRP joue son existence et René Mayer fait trop de concessions aux défenseurs de la laïcité. Il se prononce en faveur du conciliant Pleven, le 7 août 1951, à la veille de l’investiture du député des Côtes-du-Nord. Le 9, il rencontre René Pleven et l’accord se fait : le MRP participe au gouvernement qui ne bloquera pas une loi sur l’école libre. Lionel de Tinguy prend une grande part à la rédaction de cette loi qui porte le nom du député Barangé. Il a été en effet à l’origine d’un intergroupe parlementaire, l’Association parlementaire pour la liberté de l’enseignement (APLE) qu’il a créée en avril 1951 avec Paul Ribeyre, député de l’Ardèche et membre du groupe paysan, qui en devient président, et Jacques Delalande, élu du Parti républicain de la liberté (PRL). Après les élections de juin 1951, il s’agit de mettre en difficulté le RPF en le forçant à se rallier à une loi venue du MRP via cette association. La loi porte finalement le nom de Barangé, car ce dernier était alphabétiquement le premier des députés membres de l’Association. Ensuite viennent les noms d’Edmond Barrachin (RPF), puis d’Armand Baudry d’Asson. Lionel de Tinguy, avec une habileté hors du commun, réussit son objectif et se révèle un manœuvrier de premier plan pour servir ses convictions.
Candidat à sa propre succession dans la première circonscription de la Vendée à l’occasion des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958, Lionel de Tinguy doit faire face à la concurrence du maire et conseiller général de Chantonnay, Michel Crucis, qui reçoit le soutien des Indépendants et paysans d’action sociale. Les résultats sont sans appel au soir du premier tour. Avec seulement 13 614 des 48 976 suffrages exprimés, soit 27,8% des voix, Lionel de Tinguy est très nettement devancé par son concurrent indépendant qui recueille 45,3% des voix. Il s’efface donc au profit de ce dernier qui l’emporte au second tour avec 73,7% des voix face à son adversaire socialiste.
Réélu maire de Saint-Michel-Mont-Mercure en 1959, et ce jusqu’en 1981, il devient trésorier général et secrétaire général en 1964 puis président l’année suivante de l’Association des maires de France jusqu’à sa mort. Il a également présidé le groupe des députés-maires de France de 1962 à 1967. Conseiller général de Pouzauges de 1971 à 1981 et président de l’Assemblée départementale de Vendée, il est également conseiller régional des Pays-de-Loire de 1973 jusqu’à sa disparition. Il occupe aussi à partir de 1968 les fonctions de vice-président de la Conférence européenne des pouvoirs locaux.
Lionel de Tinguy se représente lors des élections législatives des 18 et 25 novembre 1962 face au député sortant Michel Crucis. En quatre années, le rapport de force entre les deux rivaux de droite s’est très sensiblement renversé au profit du premier. Avec 20 281 des 42 275 suffrages exprimés, soit 48% des voix, il creuse un important écart face à Michel Crucis qui ne rassemble sur son nom que 35,2% des voix tandis que le candidat socialiste n’obtient que 8,6%. Les trois impétrants se maintiennent au second tour et Lionel de Tinguy recueille 24 857 des 42 587 suffrages exprimés, soit 58,4% des voix contre 28,3% à l’indépendant et 13,3% au socialiste.
Il s’inscrit le 11 décembre 1962 au groupe du Centre démocratique et rejoint la Commission des finances, de l’économie générale et du plan. Il est membre de deux commissions spéciales et d’une commission mixte paritaire. Il procède au dépôt de quatre rapports au nom de la Commission des finances sur les budgets annexes des essences et des poudres à l’occasion des projets de loi de finances successifs et une proposition de loi tendant à modifier l’article 65 du Règlement de l’Assemblée portant sur le mode de scrutin, public de droit. Il prend également la parole en séance à une centaine de reprises. Dans la plupart des cas, il intervient au sujet des discussions des projets de loi de finances sur les questions agricoles, militaires, éducatives ou fiscales. Il s’exprime aussi très fréquemment sur les questions de logement, la construction d’immeubles à usage d’habitation, la réorganisation de la région parisienne ou les HLM dont il critique inlassablement l’insuffisance des crédits et le caractère nocif de la spéculation foncière. La condition agricole est en outre au cœur de ses préoccupations parlementaires. Il cherche toujours à améliorer le sort fiscal, augmenter les revenus et diversifier les débouchés commerciaux des agriculteurs dans le cadre de la politique agricole commune. Il évoque volontiers les difficultés sectorielles rencontrées par diverses activités économiques dans sa région dont il défend également l’identité et prône, le 21 octobre 1965, qu’elle corresponde à sa géographie historique, à savoir « Loire-Maine-Vendée ». Il souhaite également un rééquilibrage financier en faveur des régions les plus défavorisées, notamment celles de l’Ouest. Il se saisit par ailleurs régulièrement de la cause des anciens combattants et des victimes de guerre, souhaite une amélioration du Code des pensions militaires, notamment dans le cas des fonctionnaires ou l’harmonisation des pensions entre anciens combattants de 1914-1918 et ceux de 1939-1945. Il intervient enfin à plusieurs occasions sur le coût financier de la fin de la guerre d’Algérie ainsi que celui des rapatriés européens ou indigènes.
Durant cette seconde législature de la Cinquième République, il vote pour la ratification du traité franco-allemand de coopération de 1963, contre le projet de loi relatif à certaines modalités de grève dans les services publics, pour le projet de loi constitutionnelle portant modification des dispositions de l’article 28 de la Constitution sur la date des sessions parlementaires, contre la réforme électorale municipale et la question préalable posée par Bernard Manceau mais pour la motion de renvoi de Rémy Montagne au sujet de la réforme du service militaire.
Lionel de Tinguy se présente de nouveau lors des élections législatives des 5 et 12 mars 1967. Il est confronté au candidat UD-Ve République et maire de La Roche-sur-Yon, Paul Caillaud, qui s’impose dès le premier tour. Avec 44,4% des voix, il devance le député sortant qui, avec 18 306 des 50 327 suffrages exprimés, doit se contenter de 36,4% des voix. Les deux hommes se retrouvent face à face au second tour et Tinguy du Pouët s’incline face au gaulliste avec 21 418 des 46 321 suffrages exprimés, soit 46,2% des voix. Le poids électoral de la préfecture de la Vendée a indéniablement pesé sur le choix des électeurs de la première circonscription en faveur de leur maire. Le député défait renonce à se présenter aux élections législatives de 1968 et de 1973.
Candidat aux élections sénatoriales du 25 septembre 1977, il est élu sénateur de Vendée et mourra en cours de mandat.
Parallèlement à son activité politique nationale et locale, Lionel de Tinguy a poursuivi jusqu’en 1977 une brillante carrière professionnelle au Conseil d’Etat où il est nommé conseiller d’État en janvier 1960 et président de la 2ème sous-section de la section du contentieux. Il a également été vice-président la Commission des comptes des transports de la nation de 1960 à 1962 et a appartenu au Conseil supérieur de l’électricité et du gaz à partir de 1966. Croix de guerre 39-45, officier de la Légion d’honneur, grand officier de l’ordre national du mérite, Lionel de Tinguy du Pouët était également commandeur du mérite maritime, officier de la République malgache et membre de l’Automobile-Club de France.