Eugène, Sylvain, Pierre Treignier

1853 - 1919

Informations générales
  • Né le 8 novembre 1853 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 12 septembre 1919 à Suèvres (Loir-et-Cher - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 31 mai 1910
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Gauche radicale-socialiste
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Xe législature
Mandat
Du 24 avril 1910 au 31 mai 1914
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Républicains radicaux-socialistes
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIe législature
Mandat
Du 26 avril 1914 au 12 septembre 1919
Département
Loir-et-Cher
Groupe
Parti républicain radical et radical socialiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 8 novembre 1853 à Paris (5e), mort le 12 septembre 1919 à Suèvres (Loir-et-Cher).

Député du Loir-et-Cher de 1906 à 1919.

Entrepreneur de travaux publics à Paris, Eugène Treignier est conduit par sa situation à siéger comme juge au tribunal de commerce de la Seine. Il est aussi propriétaire viticulteur dans le Loir-et-Cher ; à ce titre il s'intéresse aux questions de crédit agricole et est vice-président de la caisse régionale. La vie militaire ne le laisse pas non plus indifférent : engagé conditionnel d'un an au 8e hussards le 1er novembre 1873, il est versé un an plus tard comme maréchal des logis dans la disponibilité de l'armée active. Le soin qu'il mettra à suivre ponctuellement ses périodes militaires le conduira au grade de capitaine en 1913. Affecté en décembre 1914 au 45e régiment d'artillerie, il est nommé chef d'escadron en janvier 1915 et devient officier de complément honoraire en 1919 ; il préside la société mixte de tir du 39e territorial et la société d'instruction militaire de Blois.

Toutes ces activités ne l'empêchent pas de s'intéresser à la politique ; il est l'un des fondateurs du comité radical-socialiste de Loir-et-Cher, qu'il préside en 1893. Son premier mandat local lui est accordé par ses concitoyens de Suèvres qui en font leur maire ; puis il entre au conseil général de Loir-et-Cher dont il sera successivement vice-président et président.

Le décès en janvier 1895 du général Riu, député de la 1re circonscription de Blois lui permet de poser sa candidature. En deuxième position dès le premier tour avec 6.254 voix sur 17.018 votants il ne gagne que 380 voix au scrutin de ballottage du 17 mars 1895 et est battu par Gauvin qui l'emporte avec 7.172 voix. Au renouvellement général de 1898, il s'oppose de nouveau à Gauvin et arrive en tête au premier tour avec 6.115 voix sur 18.531 votants mais au second tour le désistement du républicain Lacoin permet à Gauvin, 8.726 voix, de conserver son siége ; Treignier, avec 6.708 voix, a gagné un peu moins de 600 voix. Aux élections de 1902, Gauvin ayant rallié le programme radical-socialiste, Treignier ne s'oppose pas à lui. Mais en 1906 Gauvin vient d'entrer au Sénat et Treignier se retrouve libre de ses mouvements : il est très brillamment élu au second tour par 12.051 voix sur 16.812 votants, plus de 70 % des voix ; il avait manqué de peu au premier tour son élection avec 9.473 voix sur 19.378, 6.577 suffrages allant à Brisson, 2.843 à Lacoin et 376 à Papillon demeuré le seul candidat contre lui au scrutin de ballottage. En 1910 Eugène Treignier est réélu dès le premier tour avec 10.011 voix sur 18.242 votants contre 5.061 à Lacoin et 2.481 à Papillon. En 1914 enfin sa réélection est assurée dès le premier tour par 10.452 voix sur 17.787 votants contre 6.239 à Gaullier.

A la Chambre, Eugène Treignier, qui siège sur les bancs des radicaux-socialistes, va se montrer, selon les mots de Paul Deschanel, « un représentant laborieux, actif et compétent ».

Il participe aux travaux des commissions des travaux publics et des chemins de fer, du commerce et de l'industrie, des boissons. Président de la commission des comptes définitifs et des économies il obtiendra pour celle-ci, en 1916, à la suite d'une éloquente intervention, des pouvoirs d'enquête, malgré l'avis défavorable de Ribot, ministre des Finances. Mais c'est surtout à la commission de l'armée, à laquelle il appartient pendant ses trois mandats et dont il est le vice-président, qu'il consacre tous ses soins.

Dès son arrivée à la Chambre, il dépose une proposition de loi sur la mise en congé à la disposition du ministre de la guerre de la classe 1903, demande à interpeller à ce sujet et développe son interpellation au cours de la discussion du projet gouvernemental connexe sur le renvoi anticipé de cette classe, projet qui aboutit à la loi du 9 juillet 1907.

Si ses initiatives de législateur furent plutôt rares, c'est en tant que rapporteur de la commission de l'armée qu'il donna le meilleur de lui-même. Nombreux en effet furent les textes qu'il étudia : organisation des services d'armurerie des troupes coloniales et de la flotte, organisation des musiques militaires, nomination au grade de sous-lieutenant des élèves de l'Ecole spéciale militaire entrés en 1911, 1912, 1913, lois du 15 mars et du 6 avril 1915 relatives à l'appel de la classe 1916 et au recensement et à l'appel de la classe 1917. Mais il avait été surtout le rapporteur de deux textes parmi les plus importants : la loi du 23 décembre 1912 réorganisant les cadres et les effectifs de l'infanterie et celle du 15 avril 1914 constituant les cadres et les effectifs des différentes armes, c'est-à-dire toute l'organisation de l'armée de terre.

Il défendit bien entendu tous ces textes à la tribune, s'intéressa en outre aux budgets spécialement de la guerre et des chemins de fer, à l'impôt sur le revenu et présenta un contre-projet proposant le service de 28 mois dans la discussion de la modification de la loi de 1905 sur le service militaire.

Pendant la guerre, il fut membre des commissions et des comités consultatifs institués au ministère de la guerre.

Bientôt, la maladie l'éloigne du Parlement et il succombe le 12 septembre 1919 à Suèvres à l'âge de 66 ans.

Officier de l'instruction publique, chevalier du Mérite agricole, Eugène Treignier était officier de la Légion d'honneur à titre militaire.