Raphaël Trémouilhe

1891 - 1978

Informations générales
  • Né le 27 janvier 1891 à Allemans-du-dropt (Lot-et-Garonne - France)
  • Décédé le 12 décembre 1978 à Miramont-de-guyenne (Lot-et-Garonne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Lot-et-Garonne
Groupe
Union démocratique et socialiste de la Résistance
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Lot-et-Garonne
Groupe
Républicain radical et radical-socialiste

Biographies

Biographie de la IVe République

TRÉMOUILHE (Raphaël Antoine)
Né le 27 janvier 1891 à Allemans-du-Dropt (Lot-et-Garonne)
Décédé le 12 décembre 1978 à Miramont-de-Guyenne (Lot-et-Garonne)

Député de Lot-et-Garonne de 1951 à 1958

Raphaël Trémouilhe, fils de Mathurin Trémouilhe, propriétaire et de Jeanne Laliman, est issu d'une famille de petits agriculteurs lot-garonnais. Après l'obtention d'un baccalauréat ès lettres, il poursuit ses études supérieures pour devenir docteur vétérinaire. Mobilisé en 1914, il participe aux combats sur le front français jusqu'en 1917 puis sur le front d'Orient jusqu'en 1918. A la fin de la guerre, il épouse sa compatriote Marie-Louise Tournier et s'installe comme vétérinaire rural à Allemans-du-Dropt, tout en gardant quelques activités dans l'agriculture qui lui permettent en 1956 encore de se qualifier d' " exploitant agricole ". Il s'implique rapidement dans de nombreuses associations de développement du monde rural mais n'entre en politique que tardivement, au milieu des années 1930, en se faisant élire sous l'étiquette radicale, d'abord conseiller général du canton de Lauzun en 1934, puis conseiller municipal de son village en 1935, deux mandats qui lui sont sans cesse renouvelés jusqu'en 1958-1959. Il participe à la seconde guerre mondiale en 1939-1940 en tant que capitaine vétérinaire. A la Libération, il adhère à l'Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR).
L'élu local occupe une place croissante dans la vie agricole et rurale de Lot-et-Garonne, en particulier dans le nord du département : président de l'ordre des vétérinaires (pour la région de Bordeaux), président du syndicat d'électrification du nord Marmandais, président du syndicat d'adduction d'eau de la vallée du Dropt, fondateur et trésorier du syndicat national de contrôle des performances en matière de viande bovine, membre du conseil d'administration de l'Institut d'élevage bovin. Il implante en Agenais le cheval breton et participe à la création de la race bovine blonde d'Aquitaine.
Ce sont l'implantation de l'élu local et la notabilité acquise dans les campagnes qui contribuent à l'ascension politique de Raphaël Trémouilhe. Pour les élections législatives du 17 juin 1951, le député sortant, tête du parti radical lot-et-garonnais, Henri Caillavet, avocat, moins présent localement, fait appel à Trémouilhe pour figurer en deuxième position sur la liste du Rassemblement des Gauches Républicaines et du Parti Républicain Radical-Socialiste. Dans un département où le parti communiste est traditionnellement puissant, notamment dans le monde rural - il a deux élus, Hubert Ruffe et Raymond Duprat, sur quatre députés -, la liste RGR conclut un accord d'apparentement avec toutes les autres listes à l'exception des communistes et des gaullistes du RPF, c'est-à-dire avec la SFIO, le MRP et deux listes d'indépendants. La profession de foi se présente comme un "appel aux libéraux" et les candidats se définissent comme "les candidats du parti de toutes les libertés". Bien que la liste Caillavet n'arrive que très loin derrière celle du PCF (28 007 voix contre 40 123), le choix est judicieux car avec 23,5% des suffrages exprimés, elle obtient deux sièges, pour Henri Caillavet et Raphaël Trémouilhe. Cinq ans plus tard, aux élections législatives du 2 janvier 1956, Raphaël Trémouilhe est réélu mais au "rattrapage" en quelque sorte, après invalidation d'un autre élu ! Il figure toujours en seconde position sur la liste républicaine radicale et radicale-socialiste conduite par Henri Caillavet. La liste est apparentée à celles de la SFIO et des républicains sociaux gaullistes mais elle n'obtient que 22 103 voix sur 131 032 suffrages exprimés (16,8%) ce qui lui fait perdre un siège, les communistes en retrouvant deux et la liste UFF présentée par Pierre Poujade en gagnant un. Mais le 25 avril 1956, l'Assemblée nationale invalide l'élection de Jean Baylac, l'élu poujadiste, et Raphaël Trémouilhe est proclamé député.
A l'Assemblée, Raphaël Trémouilhe appartient plusieurs commissions : celle de la justice et la législation (1951), du travail et de la sécurité sociale (1955), de la presse (1957) et surtout de l'agriculture (de 1952 à 1955 et en 1957) et à celle des boissons (1951, 1956 et 1957). Presque toutes ses interventions portent sur les questions agricoles ce qui s'explique par ses compétences, la ruralité de son département et la concurrence du communisme rural vigoureux en Lot-et-Garonne. L'activité parlementaire de Raphaël Trémouilhe est plus forte durant le premier mandat au cours duquel il dépose neuf propositions de loi et six propositions de résolution. Entre 1956 et 1958, s'il présente quatre propositions de loi et trois de résolution, les absences et les congés sont nombreux. Tandis que les députés communistes de Lot-et-Garonne défendent avec force les fermiers et métayers, Trémouilhe s'attache aux intérêts des propriétaires. La profession de foi de 1956 rappelle cette action en réaffirmant un des dogmes du radicalisme : "La propriété privée et son corollaire, l'héritage, restent le fondement de notre régime républicain. Nous les avons donc protégés en votant (4 avril 1952) la proposition de loi N° 940 de M. Raphaël Trémouilhe, tendant à l'exonération des droits de succession jusqu'à cinq millions de francs par enfant ou époux".
Raphaël Trémouilhe ne vote pas la loi Barangé (10 septembre 1951), approuve la CECA (11 décembre 1951), vote l'investiture d'Antoine Pinay (6 mars 1952) et celle de Pierre Mendès France (17 juin 1954). Il s'oppose à la CED en votant la question préalable le 30 août 1954 et garde sa confiance au gouvernement Mendès France le 5 février 1955. Il approuve le projet de loi-cadre présenté par le radical Bourgès-Maunoury le 30 septembre 1957 puis vote en faveur de l'investiture du général de Gaulle le 1er juin 1958 et de la loi constitutionnelle le lendemain.
Raphaël Trémouilhe ne se représente pas en 1958, ni au Conseil général, ni à la députation et il renonce aussi à son mandat municipal en 1959. Sa carrière politique, commencée tardivement, a donc été brève et correspond pour l'essentiel à la Quatrième République. Elle reste dans l'ombre de la figure d'Henri Caillavet qui domine la vie politique lot-et-garonnaise face au communiste Hubert Ruffe. Raphaël Trémouilhe a publié deux ouvrages "professionnels" (Histoire de la race garonnaise et Le cheval agricole en Agenais) ainsi que quelques pages d'histoire sur des figures de parlementaires de la vallée du Dropt (Boussion, Martignac, Meillet, Deluns-Montaud). Officier de la Légion d'honneur, officier du mérite agricole, officier des palmes académiques, chevalier de l'ordre de Saint-Stanislas, Trémouilhe, après une longue retraite, s'éteint en 1978.