Jean ,Victor, Alfred Tricoche

1829 - 1900

Informations générales
  • Né le 9 janvier 1829 à Châteauroux (Indre - France)
  • Décédé le 27 mai 1900 à Genève (Suisse)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 juillet 1890 au 14 octobre 1893
Département
Vosges

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 9 janvier 1824 à Châteauroux (Indre), mort le 27 mai 1900 à Genève (Suisse). Député des Vosges de 1890 à 1893.

Entré à l'Ecole polytechnique à l'âge de 19 ans, Jean Tricoche devint général de brigade en février 1880, au bout d'une carrière de 35 ans qui l'avait mené du siège de Sébastopol à celui de Rome et, pendant la guerre de 1870, de la bataille de Coulommiers à la défense du fort de Jouy. Nommé directeur de l'artillerie au ministère de la Guerre en 1881, il était promu général de division en 1883.

Après sa mise à la retraite intervenue en février 1889, il fut tenté par la politique et se présenta, lors des élections générales de 1889 en Charente, dans la circonscription de Cognac comme candidat républicain contre le bonapartiste révisionniste d'Ornano. Il obtint 7.705 voix sur 16.662 votants, mais dut s'incliner devant Cuneo d'Ornano, élu avec 8.811 voix.

Il se présenta de nouveau en juin 1890, mais dans la circonscription de Saint-Dié, à une élection partielle nécessitée par l'invalidation de l'élection d'Ernest Picot, qu'il battit au premier tour par 7.079 voix contre 5.841.

L'activité parlementaire du général Tricoche a été essentiellement consacrée aux problèmes militaires, ce que justifiaient à la fois son expérience et les préoccupations des électeurs vosgiens placés en première ligne.

Il déposa en 1890 une proposition de loi tendant à modifier l'article 59 de la loi du 8 juillet 1889 sur le recrutement de l'armée, afin d'aligner le sort des licenciés en lettres et en sciences sur celui des autres étudiants à qui cet article permettait de se porter comme engagés volontaires pour une durée d'un an afin d'accomplir leur service avant d'entreprendre leurs études dans les grandes écoles ou la préparation de l'agrégation. Il déposa surtout, en 1893, une proposition de loi relative à l'organisation du haut commandement, dont l'exposé des motifs est un texte assez étonnant qui, à la fois, présente un tableau précis de notre organisation militaire à cette époque et témoigne d'une sensibilité très originale à l'égard des problèmes de l'armée.

Le général Tricoche se livre en effet à un parallèle à la fois historique et sociologique sur l'organisation du commandement en Allemagne et en France, insistant en particulier sur les avantages présentées par le système politique et social de l'Allemagne qui, en même temps qu'il confie le pouvoir suprême sur les armées à l'empereur, s'appuie sur le maintien d'une structure sociale traditionnelle, favorable, selon l'auteur de la proposition de loi, à l'exercice du commandement en temps de guerre. Les intentions politiques de l'exposé des motifs étaient parfaitement claires, puisque l'on relève des phrases comme celles-ci : « En Allemagne il arrive que le seigneur soit le capitaine... chez nous le jeune soldat apporte sous les drapeaux la conscience souvent exagérée de ses droits d'homme et de citoyen. » Pour porter remède à l'infériorité manifeste de notre commandement « du fait de notre constitution politique et sociale », le général Tricoche proposait à la Chambre la création d'un conseil supérieur de la guerre, organe collégial consultatif destiné à renforcer l'autorité du ministre de la Guerre, véritable chef de l'armée française selon les termes du décret du Président de la République sur le service des troupes du 28 décembre 1883. Cette structure paraissait au général Tricoche la seule capable de remédier aux dangers présentés par l'instabilité constitutionnelle de notre responsable de la défense.

Au renouvellement de 1893, le général Tricoche ne se représenta pas, s'effaçant devant Charles Ferry, frère de Jules Ferry, pour lui permettre de reconquérir la circonscription qu'avait illustrée l'ancien président du Conseil.

Il abandonna désormais la politique et mourut le 27 mai 1900 à Genève, à l'âge de 76 ans.

Il présidait à Paris la Société de tir au canon et était Grand Officier de la Légion d'honneur.