Edmond, Henri Turquet

1836 - 1914

Informations générales
  • Né le 31 mai 1836 à Senlis (Oise - France)
  • Décédé le 8 février 1914 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Aisne
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Aisne
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Aisne
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Aisne
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Aisne
Groupe
Union républicaine

Biographies

Représentant en 1871, député de 1876 à 1889, né à Senlis (Oise) le 31 mai 1836, petit-neveu du conventionnel Le Carlier d'Ardon, il fut reçu licencié en droit à Paris en 1859, et entra dans la magistrature.

Substitut du procureur impérial à Clermont (1860), puis à Saint-Quentin et à Beauvais, procureur impérial à Vervins en 1868, il donna sa démission, le 16 décembre de la même année, à la suite de dissentiments avec le préfet de l'Aisne, au sujet d'une école qu'il avait organisée dans la prison de Vervins. Il se présenta peu après (24 mai 1869), comme candidat indépendant au Corps législatif dans la 3e circonscription de l'Aisne, et obtint 12,183 voix, contre 18,896 à l'élu officiel, M. Piette, et 4,772 à M. Jules Favre.

Pendant la guerre, M. Turquet s'engagea volontairement dans le corps des éclaireurs de la Seine, où il devint sergent-major; blessé trois fois, cité à l'ordre du jour et décoré de la Légion d'honneur pour sa conduite au combat de la Malmaison, il fut élu (8 février 1871) représentant de l'Aisne à l'Assemblée nationale, le 7e sur 11, par 42,287 voix (87,823 votants, 157,845 inscrits). Il traversait Paris le 15 mars pour se rendre à Bordeaux, lorsqu'il fut arrêté, avec le général Chanzy, par ordre du comité central de la Commune, et presque immédiatement relâché, grâce à l'intervention d'un membre du comité, M. Léo Meillet, qu'il fit échapper à son tour lors de l'entrée de l'armée de Versailles à Paris; il répondit très nettement à la Chambre, aux reproches qui lui furent adressés sur ce point. M. Turquet siégea à gauche et vota:

- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour la dissolution de l'Assemblée,
- contre le pouvoir constituant,
- contre la chute de Thiers au 24 mai,

se rallia, en novembre 1873, à l'idée du plébiscite, mise en avant par les représentants du groupe de l'Appel au peuple, mais vota d'ailleurs avec la minorité républicaine,

- contre le ministère de Broglie,
- contre l'état de siège, la loi des maires,
- pour les amendements Wallon et Pascal Duprat
- et pour l'ensemble des lois constitutionnelles.

Il avait pris la parole sur des questions de beaux-arts, et, le 31 juillet 1874, avait déposé un amendement tendant à la suppression de l'état de siège dans les départements pendant les 20 jours qui précéderont les élections des conseils généraux et municipaux; l'amendement fut rejeté par 362 voix contre 295.

Réélu, le 20 février 1876, député de la 2e circonscription de Vervins, par 8,115 voix (11,461 votants, 16,084 inscrits), contre 2,277 à M. Lenain, il fut des 363, et obtint, à ce titre, sa réélection, le 14 octobre 1877, par 8,808 voix (13,056 votants, 16,120 inscrits), contre 3,770 à M. Lenain. Il reprit sa place à gauche, appuya les ministères républicains qui se succédèrent au pouvoir, et soutint la politique opportuniste.

Amateur d'art, possesseur d'une intéressante galerie de tableaux modernes, il s'occupa activement à la Chambre de questions artistiques, fut nommé membre de la commission supérieur des beaux-arts, et devint, le 5 février 1879, sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'instruction publique chargé spécialement de la direction des beaux-arts. Il prit, relativement à l'organisation des musées et théâtres nationaux, diverses mesures qui furent très discutées, et s'attira d'assez vives critiques par une nouvelle réglementation du Salon annuel, dont il proposait de classer les ouvrages par « groupes sympathiques ». M. Turquet vota pour l'article 7 de la loi Ferry, pour l'invalidation de l'élection de Blanqui, pour le retour du parlement à Paris. En 1878, il fut élu président de la Société des sauveteurs de l'Aisne.

Réélu député de Vervins, le 21 août 1881, par 8,031 voix (11,430 votants, 16,216 inscrits), contre 2,991 à M. Lenain, il conserva jusqu'au 10 novembre suivant le poste de sous-secrétaire d'Etat au ministère de l'Instruction publique. Il se retira alors, en même temps que les autres membres du cabinet Ferry, se rapprocha de la gauche radicale, et vota pour le divorce, pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, pour la révision.

Lors de la formation du cabinet H. Brisson, M. Turquet rentra (11 avril 1885) au ministère de l'Instruction publique, en qualité de sous-secrétaire d'Etat chargé des Beaux-Arts, et exerça encore ces fonctions après la constitution du cabinet Freycinet (7 janvier 1886).

Comme député, il avait été réélu par le département de l'Aisne, le 14 octobre 1885, au second tour de scrutin (18 octobre), le 2e sur 8, par 64,459 voix (117,821 votants, 147,808 inscrits). Il se sépara de la majorité pour adhérer au mouvement boulangiste, fut un des membres du comité « républicain national », et, membre de la Ligue des patriotes, fut l'objet, le 11 mars 1889, d'une demande en autorisation de poursuites, qui fut votée, le 14, par 354 voix, contre 227, sur le rapport de M. Arène. Le tribunal correctionnel le condamna, à 100 francs d'amende. M. Turquet s'est prononcé, dans la dernière session,

- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.

Conseiller général de l'Aisne pour le canton de Sains.


Né le 31 mai 1836 à Senlis (Oise), mort le 8 février 1914 à Paris (17e).

Représentant de l'Aisne de 1871 à 1876. Député de l'Aisne de 1876 à 1889. Sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts du 5 février 1879 au 14 novembre 1881 et du 11 avril 1885 au 11 décembre 1886. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 462.)

Boulangiste très engagé de la première heure (il accompagne le général dans la Somme lors de sa campagne électorale, puis à Bruxelles et à Londres), Turquet se présente en 1889, non plus dans l'Aisne, mais dans le Ier arrondissement de Paris contre Yves Guyot. C'est un échec ; en seconde position au premier tour avec 3.884 voix sur 12.420 votants, il obtient au scrutin de ballottage 5.407 voix sur 11.728 votants, Yves Guyot étant élu avec 6.133 voix.

Il s'abstient en 1893, mais devenu un catholique fervent, membre du comité « Justice égalité » des Pères de l'Assomption et de la Fédération révisionniste, entré en 1896 dans l'ordre tertiaire de Saint-François d'Assise, il sortit de cette retraite en 1898 pour se présenter comme révisionniste chrétien dans la 2e circonscription du XXe arrondissement de Paris contre Edouard Vaillant. Ce fut un cuisant échec : il n'obtint en effet au premier tour que 2.267 voix sur 15.785 votants.

Il s'abstint désormais de toute candidature et mourut en son domicile parisien le 8 février 1914 à l'âge de 78 ans. Il était chevalier de la Légion d'honneur.