Gabriel, Louis, Joseph Valay

1905 - 1978

Informations générales
  • Né le 17 septembre 1905 à Salon-de-provence (Bouches-du-Rhône - France)
  • Décédé le 13 mars 1978 à Salon-de-provence (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Mouvement républicain populaire
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Bouches-du-Rhône
Groupe
Mouvement républicain populaire

Biographies

Biographie de la IVe République

VALAY (Gabriel, Louis, Joseph)
Né le 17 septembre 1905 à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône)
Décédé le 13 mars 1978 à Avignon (Vaucluse)

Membre de la seconde Assemblée nationale constituante (Bouches-du-Rhône)
Député des Bouches-du-Rhône de 1946 à 1951
Ministre de l’agriculture du 2 décembre 1949 au 29 juin 1950

Parent du poète provençal, Frédéric Mistral, par sa mère, Blanche Mistral dont elle est la petite cousine, Gabriel est le fils de Louis Valay, né à Salon-de-Provence en 1873. Celui-ci, docteur en médecine installé à Salon, doit rejoindre Saint-Rémy-de-Provence en 1919, sur les pressantes instances des oncles de son épouse qui lui demandent de reprendre l’importante société familiale de production de chardons et de semences. Le jeune Gabriel, cinquième des huit enfants de la famille, entreprend des études secondaires au collège des Frères des écoles chrétiennes d’Aix-en-Provence et obtient le baccalauréat à l’âge de seize ans. Son père lui demande de s’investir dans l’entreprise familiale de production grainière qui loue des terres aux agriculteurs, sélectionne les plantes, puis les graines avant de les vendre en France et surtout à l’exportation. Gabriel Valay devient président du syndicat des cultivateurs-grainiers de la région Provence et participe à divers organismes professionnels.
Lors des Semaines sociales de Lyon en 1925, il fait la connaissance de France Morel, née à Grasse et fille d’un industriel de la parfumerie : marié, il fonde avec elle une famille de neuf enfants dont six sont nés avant la seconde guerre mondiale. Proche de Marc Sangnier dont il a failli devenir le secrétaire particulier, il accepte de faire partie, en 1935, de l’équipe dirigeante de la Jeunesse agricole chrétienne (JAC) des Bouches-du-Rhône et se trouve en contact avec le milieu démocrate-chrétien, par le biais du Parti démocrate populaire dont il est membre. Présent dans les équipes clandestines de diffusion de Témoignage Chrétien, il est un ami de Raoul Francou, résistant, élu maire de Salon-de-Provence en mai 1945. Celui-ci devient le seul parlementaire du mouvement républicain populaire (MRP) dans la seconde circonscription des Bouches-du-Rhône, en octobre de la même année : Gabriel Valay était le second de cette liste.
A la suite à la demande de Raoul Francou de ne figurer qu’en quatrième position, il est choisi comme tête de liste du MRP, le 2 juin 1946, aux élections à la seconde Assemblée nationale constituante. Sa liste recueille 31 915 voix sur 127 841 suffrages exprimés et arrive en troisième position derrière la liste socialiste qui obtient 47 661 voix et celle des communistes qui en obtient 40 370. Gabriel Valay entre donc au Palais-Bourbon.
Lors des élections législatives du 10 novembre 1946, la liste MRP, avec 28 060 voix sur 125 755 suffrages exprimés, arrive à nouveau en troisième position, derrière les socialistes qui, avec 37 998 voix, sont devancés par les communistes. Ces derniers recueillent 44 207 suffrages et sont les vainqueurs de cette élection. En tant que membre de la commission de l’agriculture (1946-1951), il est surtout chargé de présenter des rapports portant sur le statut du fermage et du métayage, sur le concours apporté par le Crédit agricole aux exploitations agricoles. Il en dépose cinq en cinq ans. Il rédige également quatre propositions de loi et un rapport supplémentaire.
Ses interventions portent essentiellement sur les questions agricoles. Comme député, il prend la parole à quatorze reprises entre 1946 et 1951, tant sur les baux à terme, les fermages, le statut viticole que sur les prestations familiales agricoles, les bénéfices agricoles ou les accords internationaux sur le blé. Chargé, depuis 1946, de l’étude des questions agricoles au sein du MRP, il présente le rapport sur la politique agricole au congrès du Mouvement à Strasbourg en mai 1949. Dans ce contexte, il insiste fermement sur la nécessité de la promotion des exploitations familiales.
A la suite de la démission de Pierre Pflimlin de son poste de ministre de l’agriculture, dans le second gouvernement de Georges Bidault, Gabriel Valay lui succède, le 2 décembre 1949. A peine arrivé, il prend part à la discussion sur les conventions collectives et au règlement des conflits du travail en décembre 1949. Il aborde, par la suite, les questions budgétaires. Durant son passage rue de Varenne, il prend la parole à l’occasion de neuf discussions. Il doit répondre à des interpellations sur les expulsions de fermiers dans les Landes. Dans un débat sur les prix agricoles en janvier 1950, il rappelle la réalité de l’augmentation de la production, le développement des exportations dans le cadre de l’accord commercial franco-allemand et de l’union douanière franco-italienne. Il défend le budget de son ministère en mai 1950, en répondant à divers amendements. Il dépose devant l’Assemblée cinq projets de loi portant notamment sur les assurances sociales d’Alsace-Moselle (16 février 1950), sur la surveillance des étalons (23 mars 1950), sur la remise en cause d’un acte d’achèvement d’un barrage sur le Verdon (23 mars 1950), sur les prestations familiales relatives aux personnes exerçant à titre accessoire une activité professionnelle agricole (5 mai 1950) et sur les chambres d’agriculture (8 juin 1950). Il poursuit, dans le cadre du plan Monnet, la mise en place d’un programme d’équipement agricole qui vise à améliorer la productivité par l’utilisation des engrais, de semences sélectionnés et la motorisation. Il quitte le gouvernement le 29 juin 1950.
Après avoir quitté Saint-Rémy-de-Provence en 1947, pour résider au Vésinet, dans la région parisienne, Gabriel Valay est battu dans sa circonscription des Bouches-du-Rhône en juin 1951. Les communistes sortant, Adrien Mouton et Lucien Lambert, sont réélus avec 35,8 % des suffrages exprimés, le socialiste Félix Gouin aussi, avec une performance de 24,1%. A la suite du refus de la hiérarchie catholique de prendre clairement parti, la liste MRP n’obtient que 10,3 % des voix, alors que la liste d’union des radicaux, des indépendants et du Rassemblement des gauches républicaines (RGR) en obtient 13,4. Sa tête de liste, l’avocat radical Léon Martineau-Déplat, est donc élue.
Gabriel Valay accepte alors de prendre la charge, au secrétariat général du MRP, rue de Poissy, l’animation des équipes agricoles. En septembre 1956, il reprend son activité professionnelle à la tête des Etablissements Garcin-Mistral à Saint-Rémy, jusqu’à sa retraite en 1970. Installé à Avignon, il devient responsable de la fédération MRP du Vaucluse et, après une candidature de principe en 1958, il abandonne la politique active, avant même la mise en sommeil du MRP. Sur les instances de l’archevêché, il relance l’activité du « Centre culturel avignonnais », émanation des Semaines sociales, et dont il est le président jusqu’en 1966. A la demande de son amie Germaine Poinso-Chapuis, il prend des responsabilités, puis devient délégué départemental de l’Association des paralysés de France pour le Vaucluse.
Chevalier de la Légion d’honneur à titre civil, il est également commandeur du Mérite agricole. Gabriel Valay disparaît le 13 mars 1978 à Avignon.