Lucien Vaugelade

1925 - 1994

Informations générales
  • Né le 19 septembre 1925 à Saint-yrieix-les-bois (Creuse - France)
  • Décédé le 26 juillet 1994 à Clamart (Hauts-de-Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958
Département
Puy-de-Dôme
Groupe
Union et fraternité francaise

Biographies

Biographie de la IVe République

VAUGELADE (Lucien, Jean)
Né le 19 septembre 1925 à Saint-Yrieix-les-Bois (Creuse)
Décédé le 26 juillet 1994 à Clamart (Hauts-de-Seine)

Député du Puy-de-Dôme de 1956 à 1958

Combattant volontaire de la Résistance dans le Puy-de-Dôme, Lucien Vaugelade est hôtelier à Saint-Nectaire. Bien implanté localement, il y préside la société de chasse, la société de pêche et le syndicat hôtelier.
Au milieu des années cinquante, il adhère à l’Union des commerçants et des artisans (UDCA), née du mouvement antifiscal lancé dans le Lot en 1953 par Pierre Poujade. Il devient membre de son bureau dans le Puy-de-Dôme. De la lutte contre le fisc, le mouvement élargit son action à la défense des catégories sociales menacées par l’évolution économique. Se voulant apolitique, il fait preuve d’antiparlementarisme. Lucien Vaugelade incarne bien l’un de ces travailleurs indépendants – nouvellement venu à la politique, puisqu’il n’a jamais participé à aucune élection, même locale - que l’UDCA entend représenter.
Les élections législatives anticipées de janvier 1956 constituent donc la première expérience électorale de Lucien Vaugelade et lui permettent d’emblée d’entrer au Parlement, grâce à la vague poujadiste qui porte cinquante-deux députés à l’Assemblée nationale. Il est second de la liste d’Union et de Fraternité française (UFF), du nom des deux périodiques dont s’est doté le mouvement, liste menée par Antonin Paulin, dans le Puy-de-Dôme. Dans sa profession de foi, avec le slogan « Sortez les sortants ! », il dénonce « les pourris, les lâches et les traîtres » qui auraient conduit la France et son empire à « la faillite ». Déclarant « nous vomissons la politique », il préconise « la révolte antifiscale » et la convocation « d’Etats généraux » en référence à la Révolution française de 1789. Et comme tous les poujadistes, il conclut sa profession de foi en s’engageant à démissionner lorsque « le salut de la patrie » sera assuré. Avec 32 289 voix, soit 13,7 % des suffrages exprimés, il est élu avec sa tête de liste, Antonin Paulin, et obtient un score légèrement supérieur aux 12 % de votants obtenus par le mouvement de Pierre Poujade dans toute la France. Ils arrivent néanmoins derrière les deux députés communistes (21,1 %), le socialiste (17,9 %) et les deux indépendants et paysans (15,3 %), parmi lesquels le jeune Valéry Giscard d’Estaing.
A la différence de onze de ses camarades, son élection à l’Assemblée nationale est validée le 20 janvier 1956. Il siège à la commission des moyens de communication et du tourisme (1956-1957), à celle du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions (1956-1957), puis à celle de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement (1957-1958). Il ne dépose qu’une proposition de loi (27 juin 1956), dans le but d’interdire la construction de barrages sur les cours d’eau à poissons migrateurs, en particulier le saumon. Il n’intervient pas à la tribune durant son mandat.
Lors des votes en séance plénière, comme tous les membres de son groupe, il manifeste une opposition quasi-systématique à la politique du gouvernement Mollet. Il lui refuse d’abord son investiture (31 janvier 1956) et contribue à la chute de son gouvernement, le 21 mai 1957. Il refuse les pouvoirs spéciaux en Algérie à tous les gouvernements successifs (mars 1956, juillet et novembre 1957), parce que les poujadistes les jugent inefficaces et qu’ils préfèreraient une loi antiterroriste. Il s’oppose à la loi-cadre qui réviserait les institutions du régime (septembre 1957 et janvier 1958).
Il refuse également la ratification du traité de Rome instaurant la Communauté économique européenne (CEE) et l’Euratom (juillet 1957) et contribue à la chute du gouvernement de Félix Gaillard (15 avril 1958). Lors de la crise de mai 1958 qui ébranle le régime, son groupe se prononce, dès le 26 mai, en faveur d’un « gouvernement de salut public » présidé par le général de Gaulle. Aussi, lui accorde-t-il l’investiture le 1er juin, et les pleins pouvoirs le lendemain.
Il ne se représente pas aux premières élections législatives de la Cinquième République, en novembre 1958 et quitte la scène politique. Il décède le 26 juillet 1994 à l’âge de soixante-huit ans.