Joseph Vignal

1922 - 2004

Informations générales
  • Né le 6 octobre 1922 à Lyon (Rhône - France)
  • Décédé le 6 janvier 2004 à Fontenay-AUX-ROSES (Hauts-de-Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 2 janvier 1956 au 18 avril 1956
Département
Rhône
Groupe
Union et fraternité française

Biographies

Biographie de la IVe République

VIGNAL (Joseph, Marie)
Né le 6 octobre 1922 à Lyon (Rhône)

Député du Rhône en 1956

Charcutier à Condrieu (Rhône), Joseph Vignal est membre de la Chambre de Commerce de Lyon depuis 1955. Il adhère à l’Union des commerçants et des artisans (UDCA), née du mouvement antifiscal, lancé par Pierre Poujade dans le Lot en 1953. Il préside son bureau départemental dans le Rhône. De la lutte contre le fisc, le mouvement élargit son action à la défense des catégories sociales menacées par l’évolution économique, et se voulant apolitique, il fait preuve d’antiparlementarisme. Joseph Vignal incarne bien l’un de ces travailleurs indépendants que l’UDCA entend représenter, de même qu’il n’a jamais participé à aucune élection, même locale.
Les législatives anticipées de janvier 1956 constituent donc la première expérience électorale de Joseph Vignal, et lui permettent d’emblée d’entrer au Parlement, grâce à la vague poujadiste qui porte cinquante-deux députés à l’Assemblée. Il est en tête de la liste d’Union et de Fraternité française (UFF), du nom des deux périodiques dont s’est doté le mouvement, dans la deuxième circonscription du Rhône. Avec le slogan « Sortez les sortants ! », il dénonce « les politiciens professionnels », « les responsables de la gabegie, des massacres et des abandons » qui auraient mené la France et son empire à « la faillite ». Il préconise « la révolte antifiscale » et suggère la convocation « d’Etats généraux », en référence à la Révolution française de 1789. Comme tous les poujadistes, il conclut sa profession de foi en s’engageant à démissionner lorsque « le salut de la patrie » sera assuré. Avec 22 818 voix, soit 15,6 % des suffrages exprimés, il obtient un score supérieur aux 12 % de votants réunis par le mouvement de Pierre Poujade dans toute la France. Il est élu derrière le député sortant Indépendant et Paysan, Jean Laborde, et le communiste Camille Vallin.
Le 25 janvier 1956, il est nommé secrétaire de l’Assemblée nationale, et il entre à la commission de la justice et de la législation, la semaine suivante. En son nom, il rapporte sur les opérations électorales du département de l’Allier et participe à la discussion à ce sujet, en janvier et février 1956. Il défend à la tribune les petits commerçants lors de la discussion de la proposition de loi relative à la location-gérance des fonds de commerce et établissements artisanaux (mars 1956). Le 6 mars, précisément, il prend part plus précisément à la discussion de cette proposition de loi, en intervenant sur les responsabilités et la solidarité du loueur et du gérant. En revanche, il ne dépose aucun texte.
Avec les autres poujadistes, il refuse l’investiture au socialiste Guy Mollet (31 janvier 1956) et interpelle son gouvernement sur sa politique en Tunisie (février 1956). Il ne lui accorde pas non plus les pouvoirs spéciaux en Algérie, car son mouvement, qui depuis son congrès d’Alger en novembre 1954 souhaite le maintien de l’Empire, les juge inefficaces dans la lutte antiterroriste (mars 1956).
Comme dix autres députés poujadistes, il est invalidé par l’Assemblée nationale ; le radical-socialiste Lucien Degoutte est déclaré élu à sa place le 18 avril 1956. Devenu agent d’assurance, il est encore candidat aux premières législatives de la Cinquième République, en novembre 1958, dans la dixième circonscription du Rhône, sous l’étiquette poujadiste « Union nationale pour la défense des libertés ». Mais il n’obtient que 1 861 voix, soit 0,6 % des suffrages exprimés, et se retire avant le second tour. Il quitte alors la scène politique.