François Var

1888 - 1972

Informations générales
  • Né le 26 février 1888 à Ussel (Corrèze - France)
  • Décédé le 15 juillet 1972 à Ussel (Corrèze - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 30 novembre 1958 au 9 octobre 1962
Département
Corrèze
Groupe
Socialiste
Régime politique
Cinquième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 25 novembre 1962 au 2 avril 1967
Département
Corrèze
Groupe
Socialiste

Biographies

Biographie de la Ve République

VAR (François, Antoine, Jean)
Né le 26 février 1888 à Ussel (Corrèze)
Décédé le 15 juillet 1972 à Ussel

Député de la Corrèze de 1958 à 1967

Fils d’un notaire – Jules Albert Var – et de son épouse, Magdelaine Chassagnard, François Var, élevé dans la religion catholique, suit des études secondaires aux lycées de Clermont-Ferrand et de Tulle, puis des études de droit à la Faculté de Paris. Ayant obtenu une licence, il s’inscrit comme avocat au barreau d’Ussel, en avril 1910 où il exerce jusqu’à son élection à la députation en novembre 1958.
François Var, de la classe 1908, avait devancé l’appel en 1906 en s’engageant. Huit ans plus tard, lors du déclenchement de la première guerre mondiale, il est mobilisé comme caporal en août 1914 et combat dans l’infanterie. Intégré dans le 43ème bataillon de tirailleurs sénégalais, il est démobilisé avec le grade de capitaine. Décoré de la médaille militaire, de la croix de guerre avec sept citations pour trois blessures, il sera fait officier de la Légion d’honneur à titre militaire. Durant cette période, il s’est marié, le 14 mars 1918, à Marthe Parquet, née le 24 novembre 1896, sans profession, qui lui donne une fille, Nadine.
De retour à la vie civile, François Var est élu conseiller municipal d’Ussel le 30 novembre 1919, puis conseiller d’arrondissement radical-socialiste en 1922 (jusqu’en 1928). Mais, il adhère à la SFIO et se fait présenter en juillet 1925 comme candidat de ce parti au Conseil général dans le canton d’Ussel. Il est élu à l’Assemblée départementale en octobre 1931, dans le canton de Tulle. A Ussel, sa situation reste longtemps discutée et il est souvent conduit à démissionner pour revenir devant ses électeurs. Il siège comme conseiller municipal jusqu’au 21 mai 1925. Démissionnaire, il est réélu immédiatement et reconduit aux élections municipales de 1929. Il démissionne de nouveau le 22 mai 1933, et est réélu conseiller municipal, le 25 novembre 1934 sur une liste d’unité d’action ouvrière et paysanne rassemblant 10 communistes et 13 socialistes. Il est alors désigné maire de sa ville natale le 1er décembre 1934 et conserve ce mandat jusqu’en mars 1965 ; non sans incidents toutefois. Ainsi, en janvier 1939, devant faire face à une violente campagne de « calomnies et d’accusations mensongères » des communistes, les élus socialistes démissionnent de nouveau. Au terme d’une campagne animée, ils sont réélus le 12 février avec une moyenne de 821 suffrages, les communistes obtenant une moyenne de 322 voix, et la droite 304.
François Var représente la SFIO aux élections législatives d’avril 1936 dans la circonscription d'Ussel. Il obtient 3 458 voix sur 15 746 inscrits et se désiste donc au second tour en faveur du communiste Marius Vazeilles qui est élu. Il est encore candidat socialiste aux élections sénatoriales de 1938 et appartient en 1939 au bureau de la Fédération socialiste SFIO de la Corrèze.
Durant la seconde guerre mondiale, François Var conserve sa mairie, étant maintenu par le gouvernement de Vichy. Il est néanmoins arrêté par la Gestapo en juin 1943 et interné politique à Fresnes jusqu’au 29 septembre de cette même année. Réinstallé dans sa mairie à son retour, il est l’objet d’enquêtes de police, à la suite de dénonciations, car soupçonné d’aider les maquis de la région d’Ussel. L’enquête se révèle négative et François Var est maintenu jusqu’à la Libération.
Pour avoir reçu le maréchal Pétain lors de sa venue à Ussel et être resté maire durant l’Occupation, la commission de contrôle de la fédération SFIO de la Corrèze prive Var, le 16 février 1945, « de toute délégation du parti pour un an ». Cette sanction est ramenée à un blâme par les responsables du parti le 25 avril et il est désigné comme tête de liste socialiste-MLN aux élections municipales d’avril-mai 1945, opposé à une liste alliant le Parti communiste et le MRP. Réélu maire en mai 1945, il conserve son mandat en 1947, 1953 et 1959. Aux élections cantonales de septembre 1945, il retrouve son siège de conseiller général (et le conserve jusqu’en septembre 1967, année où il ne se représenta pas). En 1955, il est désigné vice-président de la commission départementale. Mais il ne figure sur aucune liste socialiste pour les élections législatives successives de la IVème République.
En novembre 1958, avec le retour au scrutin de liste, le maire d’Ussel est désigné comme candidat aux élections législatives par son parti et fait campagne dans la troisième circonscription de la Corrèze. Il s’est prononcé en faveur de la Constitution et dans sa profession de foi salue l’action de Guy Mollet et se dit heureux que le pays bénéficie dans cette phase difficile « du prestige et de l’autorité d’un grand Français, le général de Gaulle » qui a évité une « guerre fratricide qui eut été une catastrophe nationale ». Il dit partager le « désir de voir remettre de l’ordre dans la maison France » les « luttes parlementaires stériles ou la conjugaison des égoïsmes, des ambitions des exploiteurs professionnels du désordre et de la misère, provoquaient à tout propos des crises ministérielles ». Il ne fait aucune allusion aux événements algériens. Au premier tour, il se situe en seconde position, avec 7 599 suffrages sur 47 840 inscrits et 36 446 exprimés. Il arrive derrière le communiste Jean-Pierre Delpy (11 328 voix), mais devance l’ancien député socialiste du Front Populaire, Charles Spinasse (5 360 voix) et trois autres candidats (le candidat de droite le mieux placé obtenant 6 202 suffrages). Var bénéficie du retrait des quatre autres candidats non communistes et emporte l’élection, au second tour, par 20 207 voix contre 14 966 à son rival communiste, après avoir opposé « l’esprit de liberté » à la dictature.
Var accède au Parlement, deuxième député socialiste du département au côté de Jean Montalat, alors que nationalement la plupart des députés socialistes sortants sont battus. Il siège à la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République et à la Commission spéciale du règlement. Il intervient plusieurs fois à la tribune à partir de la fin 1959. En ces temps de restrictions budgétaires, il demande le maintien de l’exonération accordée aux mutuelles agricoles par la loi du 4 juillet 1900 et surtout intervient pour revendiquer des réparations après les inondations en Corrèze. Enfin, il soutient une question orale de Montalat sur l’aide aux départements du Centre, traçant alors un tableau très sombre de la « situation tragique de la Corrèze », puis dans la discussion du projet de loi sur le IVème plan, il demande l’installation d’une partie des forces rapatriées d’Algérie dans le département.
Le 28 octobre 1962, avec l’ensemble du groupe socialiste, Var vote contre le gouvernement Pompidou, contribuant à le renverser. Dans la campagne électorale, il soutient le contre-projet de l’opposition proposant un gouvernement de législature, prône la nécessité de la stabilité ministérielle et d’un État fort, mais refuse ce qu’il estime être la suppression du contrôle parlementaire et la force de frappe gaulliste. Var est réélu plus difficilement qu’à l’élection précédente. Au premier tour, il obtient 9 912 voix, se plaçant devant le candidat de droite, Jean Lachad (9 213 voix), mais derrière le communiste Georges Emon (11 548). Il l’emporte au second tour, avec 15 986 suffrages contre 15 106 au candidat communiste. La bipolarisation croissante fragilise sa position – entre la majorité qui a lancé une offensive sur le Limousin en envoyant de jeunes hommes comme Jacques Chirac et Georges Duhamel et un parti communiste toujours très actif dans la région. Durant la législature, Var est reconduit régulièrement à la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale de la République. Il dépose une proposition de loi relative à la vente des objets abandonnés chez les ouvriers et les industriels et prend une dizaine de fois la parole. La moitié de ses interventions sont de caractère local, généralement pour dénoncer la « grande misère des collectivités locales » et plus particulièrement l’insuffisance des crédits alloués à la Corrèze ou au Massif Central, ou pour défendre encore le camp militaire de la Courtine. Mais, il intervient aussi dans le débat du projet de loi portant amnistie, sur la valeur des terrains, sur la crise de recrutement des magistrats, consécutive à la réforme de 1958, dénonçant par ailleurs à cette occasion le manque de tribunaux dans certaines régions. Enfin, il est rapporteur pour avis du projet de loi relatif à l’affiliation de certains avocats d’Algérie à la caisse nationale du barreau français, présentant un rapport favorable. À l’Assemblée, il est vice-président du groupe parlementaire de la chasse et de la pêche.
Candidat à sa reconduction aux élections municipales de 1965, il se retire après le premier tour, car en ballottage défavorable, la mairie étant emportée par le futur suppléant de Jacques Chirac, Henri Belcour. Il ne se représente pas aux élections législatives de 1967 et invite au second tour ses électeurs à voter pour le candidat communiste qui est battu par Jacques Chirac. À la fin de l’année il ne se représente pas aux élections cantonales et, entré dans sa quatre-vingtième année, n’a plus désormais de mandats électifs, ni semble-t-il d’activité.
François Var meurt le 15 juillet 1972 à Ussel.