Jean, Baptiste, Charles, René, Marie, Joseph Le Cour Grandmaison

1883 - 1974

Informations générales
  • Né le 15 mars 1883 à Nantes (Loire-Inférieure - France)
  • Décédé le 17 janvier 1974 à Languedic (Morbihan - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIe législature
Mandat
Du 16 novembre 1919 au 31 mai 1924
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Indépendants
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIIIe législature
Mandat
Du 11 mai 1924 au 31 mai 1928
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Non inscrit
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 22 avril 1928 au 31 mai 1932
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Députés indépendants
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 1er mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Indépendants
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVIe législature
Mandat
Du 26 avril 1936 au 31 mai 1942 *
Département
Loire-Inférieure
Groupe
Non inscrit

* : Un décret de juillet 1939 a prorogé jusqu'au 31 mai 1942 le mandat des députés élus en mai 1936

Biographies

Né le 18 mars 1883 à Nantes (Loire-inférieure).

Député de la Loire-inférieure de 1919 à 1942.

Sous-secrétaire d'Etat à la Marine militaire le 21 et le 22 mars 1940.

Fils de Charles Le Cour Grand-Maison, sénateur de la Loire-inférieure après en avoir été député, Jean Le Cour Grand-Maison fait ses études chez les Frères de la doctrine chrétienne, puis au collège Stanislas. Il est reçu au concours de l'Ecole navale en 1900. En février 1904, lors de l'attaque de Port-Arthur par les Japonais, il est au Japon à bord du croiseur-cuirassé Gueydon ; en août 1907, officier canonnier à bord du Forbin, il participe au débarquement à Casablanca des troupes chargées de rétablir l'ordre dans le territoire des Chaoulas.

En août 1914, il est officier canonnier à bord du croiseur-cuirassé Condé, bâtiment, qui, depuis plusieurs mois, se trouve à Vera-Cruz pour protéger les intérêts français mis en péril par les troubles du Mexique. A la déclaration de guerre, le Condé est rattaché à la division navale britannique de la mer des Antilles. Il prend part aux opérations qui aboutissent à la destruction de corsaires allemands et de leurs ravitailleurs.

En 1915, Jean Le Cour Grand-Maison est affecté sur sa demande au régiment de canonniers-marins qui sert sur le front des pièces de marine à longue portée. Commandant la 1re batterie mobile, il prend part, de 1916 à l'armistice, à la plupart des grandes opérations offensives : Verdun, Belgique, Chemin des Dames, Lorraine et, après l'armistice, il commande une section de la flottille du Rhin.

Titulaire de trois citations, il est décoré de la Croix de guerre et de la Légion d'honneur.

En octobre 1919, il démissionne pour entreprendre une carrière politique qui ne devait s'achever qu'avec la IIIe République. S'étant présenté aux élections générales de 1919 sur la liste d'union nationale du marquis de Dion, dans la 2e circonscription de la Loire-inférieure, il est élu au premier tour, le 16 novembre, avec 41.961 voix sur 73.053 suffrages exprimés. Réélu dans la même circonscription, candidat sur la liste d'union nationale catholique le 11 mai 1924, par 48.583 voix sur 76.668 votants, il le sera encore le 22 avril 1928, cette fois dans la 4e circonscription de Nantes, le mode d'élection étant alors celui du scrutin d'arrondissement, par 18.534 voix sur 21.830 suffrages exprimés et en 1936 par 14.050 voix sur 17.065 votants. Toutes ces élections ont été acquises dès le premier tour de scrutin.

Il est, en 1932, maire de Guenrouët. A la Chambre, il siège à droite et s'inscrit d'abord au groupe des indépendants ; mais à partir de 1924 il n'appartient plus à aucun groupe. Le socialisme et le radicalisme dont l'action politique et les vues doctrinales heurtent sa conception de l'intérêt national et ses convictions religieuses trouvent en lui un adversaire déterminé. Son passé d'officier de marine l'incline tout naturellement à consacrer aux questions navales une large part de son activité parlementaire qu'il étend à la politique étrangère mais, à vrai dire, il n'est guère d'aspects de la politique qu'il n'ait traités dans ses discours, dans ses rapports ou propositions ou qu'il n'ait abordés dans ses interventions plus modestes en séance publique.

Nommé membre de la commission de la marine militaire et de la commission des affaires étrangères dès son arrivée à la Chambre, il fera partie de la première jusqu'à la fin de sa carrière de député et de la seconde jusqu'en 1936. Il siège aussi, au cours de son premier mandat, au sein de la commission de l'Alsace-Lorraine et de la commission des comptes définitifs.

Il rapporte divers projets de loi sur l'organisation du corps des équipages de la flotte et du corps des officiers de marine. D'une manière générale, il prend part à tous les débats relatifs aux négociations internationales où sont en cause les intérêts navals de la France.

Les questions financières et fiscales retiennent son attention.

Fréquentes sont, au cours de la 13e législature, ses interventions dans la discussion d'interpellations sur la politique extérieure. En 1924, des incidents, suivis de l'arrestation de communistes, étant survenus à Bobigny, il manifeste à la tribune de la Chambre son opposition au gouvernement présidé par Edouard Herriot, reprochant à ce dernier de pratiquer une politique de « juste milieu », de « révolutionnaire conservateur », « de vouloir substituer un idéal nouveau- l'idéal laïque - à l'antique idéal chrétien qui avait fait jusqu'à nos jours la base même de l'organisation des sociétés ».

Il développe ce même thème en 1925 dans la discussion d'une interpellation d'un député de la gauche sur « les attaques dirigées par les évêques de France contre les institutions laïques et scolaires de la République ». Laïciser l'Etat, dit-il à l'adresse des radicaux - cela vous paraît un progrès, le Progrès. Nous y voyons, nous, la plus aveugle, la plus brutale des régressions. »

C'est toujours ce même thème qu'il reprendra en 1927 dans la discussion d'interpellations sur le communisme, Poincaré étant président du Conseil. « Vous avez enseigné au peuple que les vieux dogmes qui ont placé l'Europe à la tête du progrès étaient désormais périmés. Vous avez éteint les étoiles du ciel et vous lui avez dit : C'est sur cette terre que l'homme doit réaliser son rêve. » Il concluait en rappelant ces paroles du pape Benoît XV : «Dans l'ordre social, l'oubli de Dieu aboutit à l'anarchie et à la révolution. »

Au cours de son troisième mandat, de 1928 à 1932, il s'occupe plus spécialement des questions relatives à l'enseignement.

Développant, en 1928, son interpellation sur la politique générale et la composition du gouvernement de Raymond Poincaré, il avait prononcé ces paroles révélatrices d'un état d'esprit dont l'on ne vit pas qu'il se soit départi par la suite : « Continuerons-nous à ne pas nous comprendre - que dis-je - à nous combattre, alors que presque tous, en France, nous voulons les mêmes choses et que nous ne différons souvent que sur la façon de les nommer? »

Au cours de son quatrième mandat- de 1932 à 1936 - l'économie agricole requiert son étude.

Il n'abandonne cependant aucun des autres domaines de son activité parlementaire habituelle.

La guerre venue, quand Paul Reynaud constitue son gouvernement d'union nationale le 21 mars 1940, Jean Le Cour Grand-Maison y prend le sous-secrétariat à la Marine, mais dès le lendemain il était démissionnaire.

Il a voté le 10 juillet 1940 les pouvoirs constitutionnels sollicités par le maréchal Pétain.




Né le 15 mars 1883 à Nantes (Loire-Inférieure)
Décédé le 17 janvier 1974 à Languidic (Morbihan)

Député de la Loire-Inférieure de 1919 à 1942
Sous-secrétaire d'Etat à la marine militaire les 21 et 22 mars 1940

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, Tome VI, p. 2196, 2197)

Jean Le Cour Grandmaison conserve son mandat de maire de Guenrouet et son poste de chroniqueur au Figaro jusqu'en 1942.

Après la Libération, il ne se présente plus aux élections législatives, et abandonne la vie politique.

Devenu en 1945 directeur de La France catholique, il le restera jusqu'en 1956. Il est également, de 1948 à 1954, président de la Fédération internationale des hommes catholiques.

Il meurt à l'abbaye bénédictine de Kergonan (Morbihan), le 17 janvier 1974, dans sa quatre-vingt onzième année.