Roger, Pierre, Gilbert Linet

1914 - 2003

Informations générales
  • Né le 7 mars 1914 à Cours-lès-barres (Cher - France)
  • Décédé le 15 mars 2003 à Charge (Indre-et-Loire - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
IIe législature
Mandat
Du 17 juin 1951 au 1er décembre 1955
Département
Seine
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 7 mars 1914 à Cours-les-Barres (Cher)
Décédé le 15 mars 2003 à Charge (Indre-et-Loire)

Député de la Seine de 1951 à 1955

Roger Linet est né le 7 mars 1914 à Cours-les-Barres, dans le Cher. Il est issu d'un milieu modeste : son père est ouvrier riveur, et sa mère femme de ménage. Après un certificat d'aptitudes professionnelles de tourneur et d'ajusteur, il entre en 1928 comme apprenti aux Ateliers de Vauzelles.

Roger Linet gagne Paris en 1931, et y exerce le métier de chromeur-nickeleur. Il commence à militer à partir de 1933 à la CGTU, et rejoint l'année suivante le Parti communiste dont il devient très vite chef de cellule. Permanent syndical dès 1936 - il n'a encore que vingt-deux ans - il devient secrétaire du syndicat CGT des métaux pour le XIe arrondissement de la capitale.

Mobilisé en septembre 1939, Roger Linet est fait prisonnier par les Allemands, mais s'évade de la citadelle de Laon le 14 septembre 1940 et rentre dans la clandestinité. Membre, dès juin 1941, de l'Organisation spéciale en région parisienne, responsable avec Jean Baillet du premier sabotage important de la résistance intérieure - le déraillement d'un train à Epinay-sur-Seine -, il intègre en mai 1942 la direction des FTP. Devenu le « commandant Rivière », il est arrêté en janvier 1943, emprisonné à Fresnes et déporté à Natzweiler-Struthof puis à Dachau où il devient l'un des animateurs de la cellule communiste clandestine. Sa participation à la Résistance lui vaut à son retour de déportation la Croix de guerre, la Médaille de la Résistance et la Légion d'honneur.

A la Libération, Roger Linet est nommé secrétaire du syndicat CGT des métaux de la région parisienne, puis accède au poste clé de secrétaire général de la CGT des usines Renault. Parallèlement, il poursuit son ascension au sein de l'appareil communiste : membre du Comité fédéral de la Seine à partir de 1945, il siège en outre, de 1950 à 1954, comme suppléant au Comité central du Parti.

Roger Linet sollicite pour la première fois les suffrages de ses concitoyens lors des élections législatives du 17 juin 1951 ; il figure en quatrième position sur la liste conduite par Maurice Thorez, Alfred Malleret et Marie-Claude Vaillant-Couturier dans la quatrième circonscription de la Seine (banlieue est et sud de Paris). Avec 140 458 voix sur 366 132 suffrages exprimés, la liste communiste emporte quatre des neuf sièges à pourvoir ; le RPF obtient trois élus, et le MRP et la SFIO chacun un.

Nommé membre de la Commission du travail et de la sécurité sociale, Roger Linet mène une intense activité parlementaire. A travers plusieurs textes et de nombreuses interventions à la tribune de l'Assemblée, il dénonce l'insuffisance des hausses de salaire, plaidant pour une meilleure indexation sur les prix, et attire l'attention de ses collègues sur les conséquences sociales, à moyen et à long terme, d'une recherche trop intensive des gains de productivité. La question coloniale est son autre préoccupation principale. Il dépose notamment, le 9 décembre 1952, une demande d'interpellation sur l'assassinat du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs tunisiens, Ferhat Hached, dénonçant à cette occasion la politique menée par le gouvernement au Maroc et en Tunisie, et affirmant la solidarité du peuple français avec les victimes de l'« atroce répression ». Roger Linet est enfin l'un des premiers parlementaires à manifester, dès le début des années cinquante, l'indignation que lui inspirent les conditions que les pouvoirs publics réservent aux travailleurs immigrés d'Europe centrale et d'Afrique du Nord, déposant à ce sujet plusieurs amendements lors des discussions budgétaires.

Au cours de la législature, Roger Linet se prononce contre l'adoption de la loi Barangé-Marie sur l'école (21 septembre 1951) et contre la création de la CECA (13 décembre). Il vote contre la confiance à Antoine Pinay (6 mars 1952) et à Joseph Laniel (26 juin 1953), mais soutient l'investiture de Pierre Mendès France à la Présidence du Conseil (17 juin 1954). A l'instar de ses collègues communistes, Roger Linet vote pour la question préalable opposée à la discussion du projet de ratification du traité de Paris (30 août ; le vote aboutit au rejet de la CED) ; enfin il refuse son soutien à Edgar Faure lors du vote d'investiture de celui-ci à la Présidence du Conseil (23 février 1955).

Candidat au renouvellement de son mandat aux élections législatives du 2 janvier 1956, Roger Linet ne figure plus qu'en cinquième position sur la liste conduite par Maurice Thorez dans la 4e circonscription de la Seine ; ce rang n'est pas suffisant pour lui assurer sa réélection. Roger Linet cesse par la suite de présenter sa candidature aux différents scrutins, et retrouve ses fonctions de secrétaire général de la CGT aux usines Renault. Il prend à la fin de l'année 1958 la direction du centre Suzanne Masson, centre de rééducation pour handicapés physiques, œuvre sociale de la Fédération CGT de la Métallurgie. A sa retraite, en 1974, il se retire dans la ville de Chargé, dans l'Indre-et-Loire.