Eugène, François, Germain Casse

1837 - 1900

Informations générales
  • Né le 22 septembre 1837 à Pointe-à-pitre (Guadeloupe - France)
  • Décédé le 9 décembre 1900 à Avignon (Vaucluse - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 5 octobre 1873 au 7 mars 1876
Département
Guadeloupe
Groupe
Extrême-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 5 mars 1876 au 25 juin 1877
Département
Seine
Groupe
Extrême-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Seine
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Seine
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Seine
Groupe
Union républicaine

Biographies

Représentant à l'Assemblée nationale en 1873, député de 1876 à 1889, né à la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), le 23 septembre 1837, il vint à Paris étudier le droit.

Sa participation active, en 1866, au congrès socialiste de Liège, le fit exclure de toutes les facultés de France. L'opposition ardente qu'il faisait à l'Empire dans les réunions électorales de la fin du règne, et dans les petits journaux de la rive gauche, lui valut, en outre, plus d'une condamnation pour délits de presse et pour délits politiques. M. Germain Casse s'affilia à la plupart des sociétés qui conspiraient le renversement de Napoléon III et l'établissement de la République ; il fit aussi partie de l'association internationale des travailleurs. « Républicain socialiste, révolutionnaire et athée », ainsi qu'il le déclara un jour, avec un fort accent créole, au président d'une des chambres correctionnelles de la Seine, qui lui demandait ses nom et qualités, il fut le collaborateur assidu de la Marseillaise de H. Rochefort, du Réveil de Delescluze ; après le 4 septembre 1870, il appartint à la rédaction du Combat et du Vengeur de Félix Pyat. Il envoya de Bordeaux à ce dernier journal le compte rendu des premières séances de l'Assemblée nationale, dont il devait devenir membre deux ans plus tard. Membre de l'Internationale, il combat pendant le siège de Paris. Sous la Commune, il est attaché au délégué aux relations extérieures, Paschal Grousset, mais ne semble pas avoir été inquiété après la Semaine sanglante.

Il était rédacteur du Rappel lorsque ses compatriotes de la Guadeloupe l'élurent député, le 5 octobre 1873, par 6,063 voix sur 10,771 votants, contre MM. Paul Granier de Cassagnac, 2,552 voix et Isambert, 1,550. Il remplaçait M. Rollin, démissionnaire. Passant de la tribune des journalistes sur les bancs de la Chambre, il s'inscrivit à l'Union républicaine, et vota :

- contre la prorogation des pouvoirs du maréchal Mac-Mahon,
- contre l'état de siège,
- pour la dissolution,
- contre la loi des maires,
- contre le ministère de Broglie,
- pour l'ensemble des lois constitutionnelles.

La nouvelle loi électorale n'accordant qu'un député à chaque colonie, M. Germain Casse se présenta à Paris, d'abord dans le 12e arrondissement contre M. Greppo, puis, ayant obtenu le patronage du journal la République française, il transporta sa candidature dans le 14e, contre M. Louis Asseline, ancien maire de l'arrondissement. Il ne fut élu qu'au second tour de scrutin, le 5 mars 1876, par 7,651 voix (9,465 votants, 13,818 inscrits), et fut des 363 députés des gauches réunies qui refusèrent leur vote de confiance au ministère de Broglie, après le 16 mai 1877.

Réélu le 14 octobre, par 9,007 voix (11,403 votants, 14,114 inscrits), contre 1,419 à M. G. Lachaud, bonapartiste, et 810 à M. Coltat, il s'attacha dès lors à la personne de Gambetta et à la politique « gambettiste». M. Casse vota l'amnistie pleine et entière, mais se sépara de l'extrême gauche, dans la plupart des circonstances où l'opportunisme et l'intransigeance se trouvèrent aux prises.

Il fit partie de plusieurs commissions d'enquête électorale, et obtint sa réélection le 21 août 1881, dans le 14e arrondissement de Paris par 7,685 voix (13,656 votants et 18,436 inscrits) contre MM. Alphonse Humbert, radical socialiste, 3,135 voix, de Larmandie, 1,490, Périn, 681, et J. Manier, 457. Il se fit alors inscrire au groupe de la gauche radicale, mais vota le plus souvent avec les modérés, soutint le ministère Gambetta, et accorda au cabinet Ferry les crédits demandés pour le Tonkin. Il passa, à cette époque, pour se mêler d'affaires financières.

Aussi ne fut-il porté, en octobre 1885, que sur les listes exclusivement « opportunistes » où figuraient des membres du groupe de l'Union républicaine. Le chiffre considérable de voix qu'il obtint au premier tour détermina, grâce à la concentration républicaine, son élection au scrutin de ballottage, le 16e sur 34, par 286,060 voix (416,886 votants, 564,338 inscrits.)

Il avait repris depuis peu sa place à la Chambre, où il a soutenu de ses votes les divers ministères de gauche qui ont occupé le pouvoir, lorsqu'un incident appela l'attention sur lui. Sous l'empire d'une surexcitation passagère, dont le véritable mobile est demeuré inconnu, un artiste de quelque talent, M. Jean Baffier, alla demander M. Casse à la Chambre des députés, et lorsque celui-ci se présenta, lui porta un coup de canne à épée qui fit d'ailleurs une blessure insignifiante. Interrogé, l'agresseur allégua une raison politique : il aurait voulu châtier en M. Germain Casse un député traître à son mandat. M. Baffier ayant été traduit aux assises, le député fut le premier parmi les témoins à décharge qui réclamèrent l'indulgence du jury, et l'acquittement fut prononcé.

Dans la dernière session de la législature, M. Germain Casse a voté:

- pour le rétablissement du scrutin uninominal (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la constitution (14 février),
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes (14 mars),
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la la liberté de la presse (2 avril),
- pour les poursuites contre le général Boulanger (4 avril.)


Né le 23 septembre 1837 à Pointe-à-Pître (Guadeloupe), mort le 9 décembre 1900 à Avignon (Vaucluse).

Représentant de la Guadeloupe à l'Assemblée Nationale de 1873 à 1876.

Député de la Guadeloupe de 1876 à 1889. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. 1, p. 602).

Il ne se représenta pas aux élections générales du 22 septembre 1889. Il fut nommé le 20 octobre de cette même année Gouverneur de la Martinique, puis le 1er septembre 1890, Trésorier-payeur général à la Guadeloupe. Le 1er juillet 1894 il fut appelé aux mêmes fonctions en Vaucluse, et mourut à Avignon le 9 décembre 1900, à 63 ans.