Adolphe, Louis Cochery

1819 - 1900

Informations générales
  • Né le 26 août 1819 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 13 octobre 1900 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IVe législature
Mandat
Du 6 juin 1869 au 4 septembre 1870
Département
Loiret
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Loiret
Groupe
Centre gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Loiret
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Loiret
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Loiret
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 17 janvier 1888
Département
Loiret
Groupe
Gauche républicaine

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 5 janvier 1888 au 13 octobre 1900

Biographies

Député au Corps législatif de 1869 à 1870, représentant en 1871, député de 1876 à 1888, ministre et sénateur, né à Paris le 26 août 1819, il fit son droit, fut reçu avocat à vingt ans, et devint secrétaire de Liouville, bâtonnier de l'ordre, fonction dans laquelle il eut pour collègues ou prédécesseurs MM. Buffet, Ernest Picard, Busson, Allou, etc.

À la révolution de 1848, il fut nommé chef du cabinet du ministre de la justice, et refusa ensuite d'importantes fonctions judiciaires ou administratives pour rentrer au palais, où il plaida de nombreuses affaires politiques, notamment pour les journaux La Voix du peuple, la Réforme, etc.

En 1868, il fonda, dans le Loiret, un journal, l'Indépendant de Montargis, et se présenta, comme candidat de l'opposition démocratique, aux élections du 24 mai 1869, dans la 3e circonscription électorale du Loiret (Montargis), qui l'élut député, au 2e tour, par 13 914 voix sur 27 353 votants et 31 830 inscrits, contre le candidat officiel, M. de Grouchy, député sortant, 13 241 voix. Il siégea au centre gauche, signa l'interpellation des 116, interpella le gouvernement (juillet 1870) au sujet de la candidature Hohenzollern au trône d'Espagne, et vota contre la déclaration de guerre à la Prusse.

Le 4 septembre 1870, il fut de ceux que les députés, réunis dans la salle à manger de la présidence du Corps législatif, déléguèrent pour aller avec M. Jules Grévy, porter au gouvernement provisoire installé à l'Hôtel de Ville, l'adhésion de l'Assemblée, et pour l'engager à venir délibérer en commun. Il se rendit ensuite à Orléans avec le titre de commissaire de la défense dans le Loiret, et lutta, avec une grande énergie, contre les lenteurs de l'autorité militaire. Il resta à son poste après la prise de la ville par les Allemands, pour prendre soin des prisonniers et des blessés, puis s'échappa et gagna Tours, où il offrit à M. Thiers d'entamer des négociations. Il revint dans ce but à Orléans, et s'adressa au général von der Thann, qui, irrité de ce qu'il avait pu traverser, deux fois, sans autorisation, les lignes ennemies, menaça de lui appliquer les lois de la guerre. Il finit cependant par obtenir pour M. Thiers et pour lui un sauf-conduit pour Versailles et pour Paris. On sait l'échec de cette tentative ; M. Cochery entra quatre fois à Paris sous pavillon parlementaire, non sans courir de graves dangers : dans sa déposition à la commission d'enquête du 4 septembre, M. Thiers a rendu pleine justice au courage du député du Loiret. Retenu un instant comme prisonnier, malgré son sauf-conduit, M. Cochery fut enfin reconduit à Montereau et remis en liberté.

Aux élections du 8 février 1871, le département du Loiret l'élu représentant à l'Assemblée nationale, le 1er sur 7, presque à l'unanimité, avec 58 247 voix, sur 59 480 votants et 100 578 inscrits. Il s'assit au centre gauche, inclinant vers la gauche républicaine, fit constamment partie de la commission du budget, dont il fut 1er vice-président, et trois fois rapporteur général, présenta les rapports des projets sur les échéances du commerce, sur les indemnités pour faits de guerre, et vota :

- pour la paix,
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- contre la pétition des évêques,
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le service militaire de trois ans,
- contre la démission de Thiers,
- contre le septennat,
- contre l'admission à titre définitif des princes d'Orléans dans l'armée,
- contre le ministère de Broglie,
- pour les lois constitutionnelles.

Elu, le 20 février 1876, député de l'arrondissement de Montargis, par 13 862 voix sur 15 090 votants et 22 071 inscrits, il fut rapporteur du budget de la guerre, et fit partie des 363.

Réélu, le 14 octobre 1877, par 14 042 voix sur 19 666 votants et 23 085 inscrits, contre 5 487 voix à M. Boyenval, candidat officiel, il fut nommé rapporteur général du budget, et refusa, au nom de la commission, au gouvernement du 16 mai, le rapport du budget et l'approbation des crédits supplémentaires dépensés en l'absence des Chambres. Après la constitution du cabinet Dufaure, il demanda le vote immédiat des quatre contributions, fut appelé, en décembre 1877, au sous-secrétariat du ministère des finances, et nommé, le 1er mars, directeur des postes et télégraphes, direction qui fut érigée pour lui en ministère, le 5 février 1879. Dans ce poste, qu'il a occupé dans divers cabinets jusqu'au 6 avril 1885, M. Cochery a réalisé d'importantes améliorations : réduction des taxes postales et télégraphiques, augmentation des traitements des facteurs, organisation du service des recouvrements, des colis postaux, des abonnements, de la Caisse d'épargne, des dépêches pneumatiques dans Paris, etc. En 1878, il présida à Paris le congrès international de l'Union postale, où 33 Etats furent représentés, et assista au congrès télégraphique de Londres, où il fit adopter la taxe par mot établie par lui en France; il prit l'initiative de l'exposition internationale d'électricité qui eut à Paris un si vif succès en 1881, et présida la première conférence pour la protection des câbles sous-marins.

Son mandat législatif lui avait été renouvelé par les électeurs de Montargis, le 21 août 1881, avec 15 374 voix sur 16 292 votants et 23 583 inscrits; le 4 octobre 1885, il fut élu député du Loiret, au scrutin de liste, le 3e sur 6, par 48,496 voix sur 83 675 votants et 102 589 inscrits. Il continua de siéger à la gauche républicaine, et de donner sa voix aux ministères qui se sont succédé au pouvoir, notamment pour l'expulsion des princes (1886).

Le 5 janvier 1888, M. Cochery a été élu sénateur du Loiret, par 473 voix sur 766 votants, contre 247 voix données à M. de la Rocherie.

Dans la session de 1889, il a voté :

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour la procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats contre la sûreté de l'Etat (affaire du général Boulanger).

Conseiller général du Loiret pour le canton de Montargis depuis le 8 octobre 1871, président du conseil général depuis 1877.


Né à Paris le 21 mars 1819, mort à Paris le 13 octobre 1900.

Député au Corps législatif en 1869.
Représentant du Loiret à l'Assemblée Nationale de 1871 à 1876.
Député du Loiret de 1876 à 1888.
Sénateur du Loiret de 1888 à 1900.
Sous-secrétaire d'Etat aux Finances de 1877 à 1879.
Ministre des P.T.T. de 1879 à 1885.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. II, p. 143.)

Au cours des sessions de 1889 à 1892, il déposa et soutint, devant le Sénat, au nom des commissions spéciales ou de la Commission des finances, de très nombreux rapports sur des projets de loi concernant notamment : la déclaration d'utilité publique de réseaux de chemins de fer d'intérêt local, les communications télégraphiques et téléphoniques nationales et internationales, la marine marchande et les grandes pêches maritimes, les expositions internationales. Nous citerons, entre beaucoup d'autres, ses rapports :
- sur le projet de loi autorisant le Gouvernement à traiter avec les villes pour l'établissement de communications téléphoniques interurbaines (1890),
- sur le projet de loi relatif à la prorogation des articles 9 et 10 de la loi de 1881 sur la marine marchande (1890),
- sur le projet de loi relatif à l'établissement d'un câble sous-marin entre Folkestone et Calais (1890),
- sur le projet de loi portant approbation des tarifs télégraphiques arrêtés dans la conférence internationale de Paris le 21 juin 1890 (1891),
- sur le projet de loi tendant à la création d'un office du travail (1891),
- sur le projet de loi relatif à l'établissement du tarif général des douanes (1891),
- sur l'ouverture d'un crédit extraordinaire à inscrire au chapitre « Exposition universelle de 1889 » (1891),
- sur le projet de loi portant approbation de la convention signée à Bruxelles, le 5 juillet 1890, concernant la création d'une union internationale pour la publication des tarifs douaniers (1891),
- sur l'ouverture d'un crédit extraordinaire pour les dépenses de l'exposition internationale de Chicago (1892),
- sur l'ouverture d'un crédit extraordinaire pour poursuivre la transformation du réseau téléphonique de Paris (1892).

À partir de 1893, il réduisit son activité en séance publique, mais continua à jouer un rôle éminent dans les travaux des grandes commissions.

Au renouvellement du 3 janvier 1897, il fut réélu au premier tour de scrutin, avec 521 voix sur 765 suffrages exprimés. Il poursuivit son activité discrète, mais efficace, au sein des commissions sénatoriales, jusqu'à sa mort survenue le 13 octobre 1900, à l'âge de 71 ans.

Le Président Fallières conclut ainsi l'éloge funèbre qu'il prononça à la séance du Sénat du 6 novembre : « Chose rare, pour ne pas dire unique, dans la pratique du régime parlementaire, il est resté sept ans, sans interruption, rue de Grenelle, montrant, par le nombre et l'importance des réformes qu'il a réalisées, que la stabilité ministérielle est, en administration comme en politique, une des conditions essentielles du progrès. Ce collègue infatigable tenait une place prépondérante dans nos grandes commissions, dont personne ne songeait à lui disputer la présidence. On prenait ses conseils, on suivait sa direction, et l'on ne pouvait que témoigner du respect pour cet homme d'âge, d'expérience et de haut mérite qui avait consacré plus de trente ans de sa vie au service de la démocratie et de la République. »