Henri Liouville

1837 - 1887

Informations générales
  • Né le 17 août 1837 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 20 juin 1887 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Meuse
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Meuse
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Meuse
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 20 juin 1887
Département
Meuse
Groupe
Union républicaine

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1876 à 1887, né à Paris le 17 août 1837, mort à Paris le 20 juin 1887, neveu de Joseph Liouville (1806-1882), représentant du peuple en 1848, beau-frère d'Ernest Picard, et fils de l'ancien bâtonnier des avocats à la cour de Paris, Henri Liouville étudia avec succès la médecine, fut un élève distingué de Velpeau, de Grisolle et de Vulpian, fut interne des hôpitaux de 1865 à 1869, et se fit recevoir docteur (17 février 1870).

Après une mission à l'étranger (1864), où il visita les ambulances austro-prussiennes et danoises de la campagne du Sleswig, les nouvelles installations hospitalières et les universités de la Russie, de l'Allemagne, de l'Italie et de la Suisse, il aida à l'organisation des laboratoires annexés aux cliniques, et le premier de ces centres d'enseignement dont fut doté l'Hôtel-dieu, près de la clinique du professeur Béhier lui fut confié. Il y fit d'intéressantes recherches, qui lui valurent un prix à l'Institut pour ses découvertes sur le curare, appréciées dans un rapport de Claude Bernard, et le titre de vice-président de la société anatomique, à la tête de laquelle ont été Cruveilhier et M. Charcot. Il fut envoyé, en 1866, par l'administration de l'Assistance publique, à Amiens, lors du choléra qui venait de frapper trois médecins de la ville. Il reçut des ouvriers de Saint-Pierre, où il prodigua ses soins nuit et jour, un témoignage touchant de reconnaissance, de la ville le droit de porter ses armes, et du gouvernement une médaille d'honneur.

En 1870, il vint s'enfermer dans la ville de Toul, la veille même de l'investissement, y resta pendant toute la durée du bombardement et fut, pour sa belle conduite, cité à l'ordre du jour. Après la prise de la ville, M. Liouville rejoignit l'armée de la Loire en qualité de chef d'ambulance.

Chef de laboratoire à l'Hôtel-dieu (1872), agrégé de la faculté de médecine (1875) et Médecin des hôpitaux attaché au bureau central, il se présenta, le 20 février 1876, comme candidat républicain, à la députation dans l'arrondissement de Commercy, d'où sa famille était originaire, et fut élu par 10 593 voix (19 145 votants, 23 102 inscrits), contre 8 365 à M. Buffet, alors ministre et qui avait été, au début de sa carrière, secrétaire de Liouville père. Henri Liouville prit place à la gauche républicaine et fut des 363.

Réélu à ce titre, le 14 octobre 1877, par 11,252 voix (19,924 votants, 23,267 inscrits), contre 8,484 à M. Joba, candidat officiel, il reprit sa place dans la majorité, approuva les invalidations des députés de la droite, et vota :

- pour l'article 7,
- pour l'amnistie partielle,
- pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion, etc.

Il se montra, sans prendre personnellement une très grande part aux délibérations, un des partisans les plus fidèles de Gambetta et de sa politique, et fit partie d'importantes commissions.

M. Liouville obtint sa réélection, le 21 août 1881, avec 13 243 voix (15 689 votants, 22 892 inscrits), soutint les ministères Gambetta et Ferry, et vota pour les crédits du Tonkin.

Porté, le 4 octobre 1865, sur la liste républicaine de la Meuse, il fut élu député de ce département, le 5e et dernier, par 37 594 voix (70 523 votants, 83 103 inscrits). Il ne cessa d'appartenir à la majorité opportuniste. M. Henri Liouville fut deux fois choisi comme rapporteur du budget du ministère de l'Intérieur, et, dans les deux rapports qui furent approuvés par le vote de la Chambre, il fit, pour la première fois, figurer parmi les réformes qu'il proposait au parlement, la nécessité d'une direction générale de la santé publique.

Décédé en juin 1887, il fut remplacé, le 31 juillet suivant, à la Chambre, par M. Poincaré.

On a de lui ses thèses de doctorat et d'agrégation : De la généralisation des anévrismes militaires (1871); De l'abus en thérapeutique (1875), et un assez grand nombre de notices et de mémoires dans les recueils spéciaux.

Conseiller général de la Meuse, M. Liouville avait épousé la belle fille du docteur Charcot.