Frédéric Passy

1822 - 1912

Informations générales
  • Né le 20 mai 1822 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 10 juin 1912 à Neuilly-sur-seine (France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 14 octobre 1885
Département
Seine
Groupe
Union démocratique
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Seine
Groupe
Union républicaine

Biographies

Député de 1881 à 1889, né à Paris le 20 mai 1822, fils d'un conseiller maître à la Cour des comptes, et neveu de Louis Passy (1830-1913), représentant en 1871 et député de 1876 à 1889, il fit ses études aux collèges Louis-le-Grand et Bourbon, se fit recevoir avocat, publia une brochure sur la réforme de l'enseignement secondaire, et entra comme auditeur au conseil d'Etat en 1846. Il en sortit en 1848, se livra aux études économiques, collabora à la Revue Contemporaine, au Journal des Economistes, au Correspondant, et publia notamment la Question des Octrois, l'Ancien régime et la Révolution, l'Assistance intellectuelle, etc.

À partir de 1860, il fit des cours et conférences d'économie politique successivement à Montpellier, à Bordeaux, à Nice, et à l'Association philotechnique de Paris. Au moment de l'affaire du Luxembourg (1867), il provoqua la fondation de la Ligue internationale et permanente de la paix, d'où sortit plus tard la Société française pour l'arbitrage entre nations, dont M. Passy est aujourd'hui le président ; il a également fondé et présidé la Société pour la propagation de l'instruction parmi les femmes.

Candidat aux élections législatives dans les Bouches-du-Rhône, le 27 avril 1873, pour remplacer M. Heiriès décédé, il échoua avec 17 197 voix, contre 55 830 à l'élu, M. Lockroy.

Il était conseiller général de Seine-et-Oise depuis 1874, lorsqu'il fut élu, le 4 septembre 1881, au second tour de scrutin, député du 8e arrondissement de Paris, par 4 738 voix sur 9 434 votants et 16 228 inscrits, contre 4 682 à M. Godelle, député sortant, conservateur. Il prit place à gauche, parla sur les syndicats professionnels, sur la réglementation des heures de travail, sur les colonies, défendit les doctrines du libre-échange, réclama la suppression des octrois, et soutint la politique scolaire et coloniale du gouvernement.

Porté, aux élections du 4 octobre 1885. sur la liste opportuniste de la Seine, il ne passa pas au premier tour, et, admis, au second tour, sur la liste de concentration républicaine, fut élu, le 14e sur 38, par 287 172 voix sur 416 886 votants et 564 338 inscrits. M. Passy reprit sa place à gauche, combattit l'expulsion des princes, continua à prendre part avec une compétence incontestée aux discussions économiques, et vota, dans la dernière session :

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- pour l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- pour les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- pour les poursuites contre le général Boulanger.

Membre de l'Académie des sciences morales et politiques (3 février 1877), chevalier de la Légion d'honneur (1880).

On a de lui, outre les ouvrages cités plus haut :
- De la souveraineté temporelle des papes (1860) ;
- La Question des jeux (1872) ;
- La solidarité du travail et du capital (1875), etc.


Né le 20 mai 1822 à Paris, mort le 10 juin 1912 à Neuilly-sur-Seine (Seine).

Député de la Seine de 1881 à 1889

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 558.)

Au renouvellement de 1889, Frédéric Passy se représenta dans le VIIIe arrondissement de Paris mais y fut battu : en tête au premier tour avec 4.066 voix sur 12.655 votants, il n'obtint au scrutin de ballottage que 5 114 voix sur 12 142 votants, contre 6 831 voix à Marius Martin, élu. Il ne fut pas plus heureux en 1893 contre Denys Cochin et Chassaigne-Goyon : en seconde position au premier tour avec 1 954 voix sur 6 054 votants, il fut battu au deuxième tour avec 2 512 voix sur 5.637 votants (il y avait près de 50 % d'abstentions) par Denys Cochin, 3 053 voix. Devant la désaffection manifeste des électeurs, Frédéric Passy abandonna la lutte politique.

Il continua son enseignement d'économie politique aux écoles primaires de la Seine et de la Seine-et-Oise, au collège Chaptal, à l'Ecole des hautes études commerciales jusqu'en 1902.

Mais c'est surtout en faveur de la paix qu'il consacra la plus grande partie de son activité.

Déjà en 1859 il avait projeté de créer un journal nommé L'Européen et sa renommée d'apôtre de la paix fut établie dès 1867 à l'occasion de l'affaire du Luxembourg car il fut de ceux qui provoquèrent sa solution pacifique. Président fondateur de la Société pour l'arbitrage entre les Nations, depuis 1872, il contribua à la création de l'Institut de Droit international, participa à tous les congrès de la paix.

Par leur action en faveur de l'arbitrage, F. Passy et ses amis de toute l'Europe et d'Amérique, s'ils ne réussirent pas à éviter la guerre des Boers et la guerre russo-japonaise, retardèrent de quelques années le conflit gréco-turc et permirent de régler à l'amiable le différend frontalier qui opposait l'Argentine et le Chili.

Il avait, en 1888, fondé avec Randal Cremer, député aux Communes, l'Union interparlementaire pour l'arbitrage et la paix. En 1892, il était membre du comité du Bureau international de la paix de Berne. Ces efforts en faveur de la paix lui valurent l'honneur insigne d'être, en 1901, le premier lauréat du prix Nobel de la paix qu'il partagea avec Henri Dunant le fondateur de la Croix-Rouge.

La bibliographie de l'œuvre écrite de Frédéric Passy comporte plus de soixante articles, parmi lesquels :
- De l'Arbitrage international (1878) ;
- L'Economie politique en une séance (1883) ;
- L'Impôt progressif sur le revenu (1889) ;
- Pages et discours (1901) ;
- Turgot (1906).

Frédéric Passy fut enfin le collaborateur de nombreux journaux et revues : le Journal des économistes (depuis 1854), Le Correspondant, La Revue contemporaine, etc.

Il mourut nonagénaire, le 10 juin 1912, à Neuilly-sur-Seine. Il était commandeur de la Légion d'honneur.