Joseph dit François-Frédéric Steenakers

1830 - 1911

Informations générales
  • Né le 10 mars 1830 à Lisbonne (Portugal)
  • Décédé le 22 juillet 1911 à Rouen (Seine-Inférieure - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 mai 1869 au 4 septembre 1870
Département
Haute-Marne
Groupe
Gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 18 octobre 1885 au 14 octobre 1889
Département
Haute-Marne
Groupe
Union républicaine

Biographies

Député au Corps Législatif de 1869 à 1870, et de 1885 à 1889, né à Lisbonne (Portugal) le 10 mars 1831, de parents belges, petit-fils, par sa mère, de M. Sauvinet, ancien sous-préfet de Bayonne, et petit-neveu de l'amiral Dornal de Guy, il fit ses études au lycée Louis-le-Grand, et voyagea en Italie, où il s'occupa de sculpture.

Naturalisé français le 5 décembre 1866, il devint président du comice agricole d'Arc-en-Barrois (1868), puis membre du conseil général de la Haute-Marne, et se présenta comme candidat indépendant au Corps législatif, le 24 mai 1869, dans la 2e circonscription de la Haute-Marne.

Elu par 17,550 voix (32,987 votants, 37,203 inscrits), contre 12,322 au député officiel sortant, M. Chauchard, et 2,964 à M. Villard, il prit place à la Chambre dans les rangs de l'opposition démocratique, et déposa plusieurs motions contre la publicité des exécutions capitales (26 janvier 1870), pour l'abrogation des lois de sûreté générale (24 mars) (cette dernière fut votée à l'unanimité). Il proposa aussi, mais sans succès, la suppression du crédit de 100,000 francs affecté à l'entretien des chanoines de Saint-Denis, obtint le droit de pâturage dans les forêts de l'Etat, vota contre la guerre, et, le 9 août 1870, signa la déclaration de la gauche réclamant « l'armement immédiat de tous les citoyens de Paris ».

La révolution du 4 septembre le fit directeur général des télégraphes. M. Steenackers eut pour mission de relier entre eux les forts de l'enceinte et les secteurs de Paris, et immergea dans la Seine un câble qui fut découvert par l'ennemi lors de l'investissement de Paris. Le gouvernement de la Défense nationale l'ayant envoyé à Tours pour y préparer la réorganisation des services télégraphiques et réunir dans une seule main les deux services des Télégraphes et des Postes, il y montra de sérieuses qualités administratives, perfectionna la navigation aérienne, établit la poste par pigeons, qui rendit de si grands services, organisa les reproductions microscopiques des dépêches par la photographie, donna une vigoureuse impulsion à la télégraphie militaire par la création de brigades aux armées, et créa de nouvelles lignes télégraphiques en prévision des progrès de l'invasion.

Son activité intelligente et son zèle lui avaient valu une réelle popularité, lorsqu'il se porta candidat à l'Assemblée nationale, le 8 février 1871, dans la Haute-Marne ; il échoua cependant, sur un programme républicain, avec 15,045 voix, sur 50,334 votants. Quelques jours après (20 février), il donna sa démission de directeur général des télégraphes et rentra dans la vie privée.

Le 8 janvier 1882, il fit une nouvelle tentative pour entrer au Sénat, en remplacement de M. Robert-Dehault décédé; il échoua avec 252 voix centre 341 à l'élu, M. Donnot, et fut nommé, en 1884, commissaire général du gouvernement près des compagnies de chemin de fer.

Porté, en octobre 1885, sur la liste républicaine de la Haute-Marne, M. Steenackers fut élu député, au second tour de scrutin (18 octobre), par 31,875 voix (61,698 votants, 74,915 inscrits). Il siégea dans les rangs de la majorité républicaine, interpella le gouvernement (13 mai 1887) sur les dangers que pouvaient courir le public et le personnel du théâtre de l'Opéra-Comique, en précisant des détails qui, malheureusement, se réalisèrent par un effroyable incendie quelques jours après, proposa (juin 1887) une taxe de séjour sur les étrangers, défendit (janvier 1888), lors de la discussion sur l'admission temporaire des fontes, les intérêts des industries du centre, vota contre l'expulsion des princes, et se prononça, dans la dernière session,

- contre le rétablissement du scrutin d'arrondissement (11 février 1889),
- contre l'ajournement indéfini de la révision de la Constitution,
- contre les poursuites contre trois députés membres de la Ligue des patriotes,
- contre le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse,
- contre les poursuites contre le général Boulanger.

M. Steenackers a exposé aux Salons de sculpture en 1857, 1859, 1861 et 1865 et y a obtenu des récompenses. Comme écrivain, on a de lui: Histoire des ordres de la chevalerie et des distinctions honorifiques en France (1867); Agnès Sorel et Charles VII (1867); L'invasion de 1814 dans la Haute-Marne (1868); Les télégraphes et les postes pendant la guerre de 1870-1871 (1882); Histoire du gouvernement de la Défense nationale (1882-1885), etc. Chevalier de la Légion d'honneur pour sa belle conduite pendant la guerre de 1870-71.


Né le 10 mars 1830 à Lisbonne (Portugal), mort le 22 juillet 1911 à Rouen (Seine-Inférieure).

Député de la Haute-Marne au Corps législatif de 1869 à 1870.

Député de la Haute-Marne de 1885 à 1889. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. V, p. 342.)

Steenackers se représenta en 1889 dans la circonscription de Vassy, mais fut nettement battu avec 7.570 voix sur 18.079 votants, par Albin Rozet, 9.495 voix, et ne fit plus acte de candidature.

Titulaire du bureau de tabac annexé à la manufacture du Gros-Caillou, il se fit nommer en 1903 directeur de la maternité Boucicaut à Rouen.

C'est là qu'il acheva sa vie le 22 juillet 1911, à l'âge de 81 ans.