Jean Girault

1825 - 1909

Informations générales
  • Né le 11 octobre 1825 à Saint-amand (Cher - France)
  • Décédé le 16 avril 1909 à Bruère-allichamps (Cher - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IVe législature
Mandat
Du 6 juin 1869 au 4 septembre 1870
Département
Cher
Groupe
Gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Cher
Groupe
Extrème-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 14 octobre 1881
Département
Cher
Groupe
Union républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 août 1881 au 5 février 1885
Département
Cher
Groupe
Union républicaine

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 25 janvier 1885 au 6 janvier 1894
Sénateur
du 7 janvier 1894 au 3 janvier 1903
Sénateur
du 4 janvier 1903 au 16 avril 1909

Biographies

Député au Corps législatif de 1869 à 1870, député de 1876 à 1885, membre du Sénat, né à Saint-Amand (Cher) le 11 octobre 1825, fils du meunier du Moulin-des-Forges, il continua à 15 ans le métier de son père, après une instruction très élémentaire.

En 1848, il appartint à la garde nationale et au comité démocratique de Saint-Amand. Mais son action politique n'eut rien de militant lors des événements qui suivirent, à Saint-Amand, la nouvelle du coup d'Etat. M. Girault contribua à calmer l'effervescence, ne fut point inquiété par le gouvernement de L.-N. Bonaparte, et, jusqu'en 1867, se consacra exclusivement à son industrie, qui prospéra.

Retiré des affaires en 1867, il devint maire d'Allichamps dans les dernières années de l'Empire, et fut désigné, aux élections générales du mois de mai 1869, comme le candidat de l'opposition démocratique dans la 2e circonscription du Cher. Après avoir réuni, au premier tour de scrutin, la majorité relative des suffrages, il fut élu, au scrutin de ballottage, le 6 juin, député au Corps législatif par 11,967 voix (23,628 votants, 32,181 inscrits), contre 11,390 à M. Adolphe Massé, avocat, candidat officiel. Dans sa profession de foi, il s'était déclaré « membre de cette grande famille ouvrière toujours éloignée des affaires publiques comme incapable, et des autres classes de la société comme indigne d'elles ».

M. Girault alla siéger à gauche, dans les rangs de l'opposition. Le 2e bureau du Corps législatif proposait la validation, tout en reprochant à M. Girault d'avoir, vêtu d'une blouse de meunier, parcouru sa circonscription durant la période électorale, et émis des doctrines que « repoussaient également nos institutions et nos mœurs ». Mais la majorité rejeta les conclusions du bureau, et invalida sans discussion. La gauche protesta vivement contre l'annulation d'une élection que personne n'avait combattue ; il s'ensuivit un débat tumultueux qui se termina (13 décembre 1869) par l'admission du député du Cher.

Le « député-meunier », qui ne perdait pas une occasion de parler du moulin paternel, était alors très populaire à Saint-Amand. Au Corps législatif, sa surdité l'avait rendu célèbre ; il vota constamment contre l'Empire, prit part à la discussion des traités de commerce, combattit le plébiscite dans le Cher, protesta contre l'arrestation de Rochefort et contre la déclaration de guerre à la Prusse, et revint à Saint-Amand après le 4 septembre 1870, chargé par Gambetta d'y organiser la défense. Mais il renonça à cette tâche presque aussitôt, en présence des difficultés qu'il rencontra.

Porté sur une liste républicaine dans le Cher, lors des élections du 8 février 1871 pour l'Assemblée nationale, il n'obtint que 18,823 voix sur 76,432 votants. Il fut de nouveau candidat à l'élection complémentaire du 2 juillet motivée par l'option de Thiers et la démission de M. Simon Lebrun, et réunit encore, sans être élu, 28,757 suffrages (61,891 votants).

Conseiller général du canton de St-Amand (8 octobre 1871), il ne rentra à la Chambre des députés qu'aux élections du 20 février 1876 : la 1re circonscription de Saint-Amand lui donna 6,885 voix (13,090 votants, 16,737 inscrits), contre 4,186 voix au baron Corvisart, médecin de l'ex-prince impérial, et 2,001 à M. Bonnault. Il s'inscrivit au groupe de l'extrême-gauche en même temps qu'à celui de l'Union républicaine, et fut des 363.

Réélu, à ce titre, le 14 octobre 1877, par 8,076 voix (14,476 votants, 17,398 inscrits), contre 6,343 au baron Corvisart, M. Girault reprit sa place dans la majorité républicaine et se mêla à quelques discussions; lors des vérifications de pouvoirs, il demanda, avec succès une enquête sur l'élection de M. Paul Granier de Cassagnac (février 1878). Il vota le plus souvent, dans la législature, avec les députés radicaux, par exemple : pour l'amnistie plénière, pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, etc., sans toutefois s'associer à la politique particulière des intransigeants. Dans le Cher surtout, comme conseiller général, il s'attachait, en recommandant « l'union entre tous les républicains », à paralyser les tentatives faites par les groupes ouvriers et socialistes pour affirmer leurs revendications.

Réélu député, le 21 août 1881, par 9,151 voix (12,874 votants, 18,382 inscrits), il continua d'observer cette attitude, vota avec l'extrême-gauche de la Chambre en plusieurs circonstances, s'abstint quelquefois, et se rapprocha de plus en plus, dans son département, des chefs de l'opportunisme.

Ceux-ci l'ayant porté candidat, aux élections sénatoriales du 25 janvier 1885, M. Girault fut élu sénateur du Cher par 366 voix (717 votants). Il avait été très vivement combattu par le parti républicain socialiste qui lui avait opposé M. Armand Bazille, neveu de Félix Pyat. L'entrée de M. Girault au Sénat nuisit à sa popularité dans le Cher, et particulièrement à Saint-Amand, où ses anciens électeurs lui reprochèrent d'avoir abandonné et son programme radical d'autrefois, et son titre d'élu du suffrage universel. Après s'être associé aux opinions de la gauche sénatoriale, M. Girault prit une part active à la campagne électorale d'octobre 1885 pour la Chambre des députés ; mais la liste opportuniste qu'il patronnait fut mise en minorité dans l'arrondissement de Saint-Amand par la liste socialiste, et M. Girault, personnellement, rencontra dans mainte réunion publique un accueil peu favorable. M. Girault a voté au Sénat : pour l'expulsion des princes, pour la nouvelle loi militaire, etc., et en dernier lieu : pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet Lisbonne restrictif de la liberté de la presse ; il s'est abstenu sur la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.

Date de mise à jour: décembre 2016

Né le 11 octobre 1825 à Saint-Amand (Cher), mort le 16 avril 1909 à Bruère-Allichamps (Cher).

Député du Cher au Corps Législatif de 1869 à 1870.

Député du Cher de 1876 à 1885.

Sénateur du Cher de 1885 à 1909.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 184.)

Jean Girault, en janvier 1894, fut réélu sénateur au deuxième tour de scrutin par 412 voix sur 715 votants. Inscrit au groupe de la gauche démocratique, il intervint à la tribune sur le service militaire des membres du Parlement, la réforme de l'impôt des prestations et la proposition de loi concernant les accidents du travail. Au cours des sessions de 1896 et de 1897, il participa activement aux discussions concernant les contributions directes et taxes assimilées.

Le 4 janvier 1903, son mandat de sénateur fut renouvelé par 383 voix sur 714 votants.

A l'occasion de la discussion de chaque budget, Jean Girault défendit ses conceptions et, le 29 mars 1905 en particulier, il proposa un système fiscal complet qui, dit-il, « n'est pas nouveau car depuis trente ans je l'ai exposé presque chaque année à la tribune ». Il s'agit essentiellement « de mettre un terme à la dilapidation qui existe dans nos colonies », d'en « abandonner quelques-unes » et de mettre aussi un terme aux pratiques héritées de la monarchie, c'est-à-dire : ne pas toucher au capital, respecter les privilèges et être tolérant pour les abus. Jean Girault réclamait, entre autres réformes de base, l'abolition du privilège des bouilleurs de cru, un impôt sur les titres nobiliaires, une patente sur les oisifs, la progressivité de tous les impôts existants, la suppression du monopole des compagnies d'assurances, Etc. Et, en contrepartie, il proposait des dépenses pour assurer des retraites aux vieux ouvriers et couvrir les frais de la maladie des travailleurs.

Jean Girault décédait le 16 avril 1909, à l'âge de 83 ans, à Bruère-Allichamps dans le Cher.

Date de mise à jour: novembre 2016