Charles Amouroux

1843 - 1885

Informations générales
  • Né le 21 décembre 1843 à Chalabre (Aude - France)
  • Décédé le 23 mai 1885 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 5 avril 1885 au 23 mai 1885
Département
Loire
Groupe
Extreme-gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de la Loire en 1885, né à Chalabre (Aude), le 24 décembre 1843, mort à Paris, le 23 mai 1885, il commença par être ouvrier chapelier. En 1865, il fut, à Paris, un des orateurs les plus assidus des réunions publiques. Affilié à l'Internationale, ennemi de l'Empire, il eut de fréquents démêlés avec la police; poursuivi en avril 1869 pour excitation à la haine et au mépris du gouvernement, il fut condamné une première fois à quatre mois de prison, et deux autres fois (décembre 1869 et mars 1870), pour rébellion contre un commissaire de police dans une réunion publique de Belleville, et pour outrages au chef de l'Etat. L'amnistie du 15 août 1869 l'avait rendu à la liberté, mais il crut prudent de se réfugier en Belgique, d'où il ne revint qu'après le 4 septembre 1870.

Pendant le siège, Amouroux, qui appartenait à l'artillerie de la garde nationale, entra en lutte contre le Gouvernement de la défense nationale, notamment le 31 octobre. Son nom fut porté sur quelques listes, à Paris, aux élections du 8 février 1871, mais il n'obtint que 28,777 voix.

Au début de l'insurrection communaliste, il fut chargé par le comité central d'une mission auprès des révolutionnaires de Lyon ; il se rendit dans cette ville, y obtint l'adhésion de 18 bataillons de la garde nationale sur 24, et remplit une mission analogue à Saint-Étienne, à Toulouse, à Marseille.

Elu membre de la Commune, le 26 mars, par le IVe arrondissement de Paris il vint prendre séance à l'Hôtel de Ville, devint secrétaire de la Commune et se prononça, entre autres mesures, pour la création d'un comité de salut public.

Après la défaite de la Commune, il fut arrêté et transféré sur les pontons à Brest, d'où il tenta de s'évader en se sauvant à la nage. Repris en mer et reconnu, le conseil de guerre de Lyon le condamna à la déportation dans une enceinte fortifiée, puis la cour d'assises de Riom le condamna aux travaux forcés à perpétuité, pour la part qu'il avait prise aux troubles de Saint-Étienne ; enfin le 3e conseil de guerre de Versailles le condamna de nouveau aux travaux forcés à perpétuité, en mars 1872, pour sa participation aux actes de la Commune de Paris. Transporté à la Nouvelle-Calédonie, il forma, lors de la révolte des Canaques menée par le chef Ataï, une compagnie qui prit par à la répression des insurgés.

Rentré en France après l'amnistie, il fut un des rédacteurs fondateurs du journal Le Radical, dont Henry Maret était rédacteur en chef. En 1881, le XXe arrondissement de Paris l'envoya au conseil municipal siéger dans le groupe de l'autonomie communale. La même année, il se présenta aux élections législatives dans la 1re circonscription de Saint-Étienne (Loire), et obtint 7 095 voix, mais échoua contre M. Bertholon, député sortant, réélu avec 9 685 voix. Après la mort de ce dernier, Amouroux se présenta, le 5 avril 1885, comme candidat républicain intransigeant, à la dernière élection complémentaire de la législature. Il fut élu avec 7 365 voix sur 24 289 inscrits et 14 631 votants, contre MM. Duché, républicain (6 366 voix) et Dommartin-Laroche (528).

Dernier élu de la Chambre de 1881 en vertu de la loi du 2 avril sur le scrutin de liste, qui supprimait toute élection partielle dans les six mois précédant le renouvellement de la Chambre, il se fit inscrire à l'extrême gauche, et vota, le 16 mai, pour la proposition d'amnistie déposée par M. Clovis Hugues. Il mourut une semaine plus tard et ne siégea ainsi que quelques semaines. Le siège d'Amouroux resta vacant jusqu'aux élections générales d'octobre.