Alfred, Gaston, Léopold Biscarlet

1908 - 1995

Informations générales
  • Né le 16 octobre 1908 à Lunas (Hérault - France)
  • Décédé le 10 octobre 1995 à Aix-en-provence (Bouches-du-Rhône - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
Ire Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 octobre 1945 au 10 juin 1946
Département
Haute-Loire
Groupe
Communiste
Régime politique
Gouvernement provisoire de la République française
Législature
2e Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 2 juin 1946 au 27 novembre 1946
Département
Haute-Loire
Groupe
Communiste
Régime politique
Quatrième République - Assemblée nationale
Législature
Ire législature
Mandat
Du 10 novembre 1946 au 4 juillet 1951
Département
Haute-Loire
Groupe
Communiste

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)



Né le 16 octobre 1908 à Lunas (Hérault)

Membre de la première et de la seconde Assemblée nationale Constituante (Haute-loire)

Député de la Haute-Loire de 1946 à 1951

Alfred Biscarlet est né le 16 octobre 1908 dans une famille d'origine paysanne de Lunas, chef-lieu de canton de l'Hérault. Après avoir accompli ses études jusqu'à l'école normale d'instituteurs de Montpellier et passé le brevet supérieur, il embrasse la carrière enseignante et devient instituteur. Il est membre du parti communiste français dès 1931, et sera secrétaire de la Fédération de la Haute-Loire. Il est également membre du Syndicat national des instituteurs.

Alfred Biscarlet accomplit un service civil de 18 mois, puis, après la campagne de 1940, entre dans la Résistance. Il fait partie, en 1944, du comité départemental de Libération de la Haute-Loire. Les départements du Massif-Central se libèreront dans le courant de l'été 1944 par la seule action des F.F.I. et le parti communiste y bénéficie alors d'une audience particulièrement large.

Alfred Biscarlet conduit la liste communiste dans la Haute-Loire pour les élections du 21 octobre 1945 à la première Assemblée nationale Constituante. Sa liste recueille 21 446 voix sur 118 519 suffrages exprimés, et Alfred Biscarlet remporte à la plus forte moyenne l'un des quatre sièges à pourvoir dans le département. A l'Assemblée, il est nommé membre des commissions des territoires d'Outre-mer et des affaires étrangères, et participe notamment à la discussion budgétaire.

Toujours à la tête de la liste communiste lors des élections du 2 juin 1946 à la seconde Assemblée nationale Constituante, Alfred Biscarlet est réélu député de la Haute-Loire, la liste communiste ayant réuni 22 258 voix sur 121 923 suffrages exprimés. Il est nommé membre des deux mêmes commissions parlementaires que précédemment, et intervient notamment dans la discussion du budget des affaires étrangères.

Alfred Biscarlet conduit une nouvelle fois la liste communiste dans la Haute-Loire aux élections législatives suivantes, le 18 novembre 1946. Avec 22 796 voix sur 115 065 suffrages exprimés, la liste obtient l'un des quatre sièges du département, et Alfred Biscarlet est à nouveau élu député pour la première législature. Il fait partie des Commissions des affaires étrangères (1946, 1948 à 1951), des territoires d'outre-mer (1946), et de la presse (1950-1951).

Député très actif, Alfred Biscarlet se signale par le dépôt de six textes, et par de très nombreuses interventions. Le 19 juin 1947, il dépose notamment une proposition de résolution invitant le Gouvernement à liquider au plus vite les pensions des institutrices mises d'office à la retraite par Vichy. Il dépose le 24 juin 1950 une proposition de loi tendant à empêcher toute fermeture de mines ou d'usines métallurgiques sans que la décision ait été préalablement soumise au Parlement. Enfin, il intervient à plusieurs reprises pour attirer l'attention du Gouvernement sur la situation des passementiers rubaniers : ce type traditionnel de travail à domicile était encore relativement répandu dans le département de la Haute-Loire, malgré la concurrence croissante de structures plus industrielles et en dépit de l'évolution de la mode.

En un temps où les difficultés sociales sont aiguës et les grèves fréquentes, Alfred Biscarlet intervient notamment, en décembre 1948, à propos de la situation des mines de Sainte-Florine (bassin minier de Brassac, Haute-Loire) et de la mise à pied de certains ouvriers. Les grèves y avaient été accompagnées de la séquestration d'un commissaire et de trois inspecteurs de police. Il dépose une première demande d'interpellation sur ces problèmes, puis, certains mineurs détenus à la maison d'arrêt de Clermont-Ferrand y poursuivant une grève de la faim, une nouvelle demande d'interpellation qu'il développe dans la séance du 27 janvier 1949, rappelant notamment que les mineurs emprisonnés avaient tous été membre des F.F.I. et participé activement à la Résistance.

Toujours à propos de la situation difficile des houillères d'Auvergne, il dépose, le 28 janvier 1950, une demande d'interpellation sur l'arrêt de plusieurs mines, et intervient, dans la séance du 2 février suivant, à propos de la catastrophe de Saint-Eloy-les-Mines (Puy-de-Dôme). Le 17 mai 1950, il dépose une nouvelle demande d'interpellation puis, le 22 juin suivant, une proposition de résolution à propos de la fermeture des mines de Bert (près de Lapalisse, Allier) et de Moncombroux-lès-Mines (Allier). Enfin il revient, le 5 décembre 1950, sur l'ensemble de la politique charbonnière du Gouvernement.

Dans le domaine de la politique générale, Alfred Biscarlet, qui s'était notamment opposé au plan Marshall et à la politique agricole du Gouvernement lors de la séance du 25 février 1949, dépose le 9 juillet 1949 un amendement au projet de loi relatif au Conseil de l'Europe. Cet amendement tendait à supprimer l'article qui en ratifiait le statut. Il intervient en outre très largement dans les discussions sur la ratification du Pacte de l'Atlantique, qui, selon lui, serait inutile, l'Union soviétique étant engagée dans une politique active de désarmement : « pour le passage à la société communiste, l'Union soviétique pourrait-elle vouloir une autre politique extérieure qu'une politique de paix (...) ? Il n'y a pas de bloc oriental (...). Le pacte Atlantique, c'est l'expression directe de la politique impérialiste des Etats-Unis, c'est un acte de trahison, comme le fut Munich et comme le fut Monitoire... » Il est, au cours de la séance du 23 juillet, rappelé à l'ordre par le président. Enfin, il dépose deux demandes d'interpellation sur la proposition soviétique d'organiser une Conférence à quatre, et le refus français de donner suite au projet (janvier 1951).

Alfred Biscarlet vote pour l'élection de Léon Blum comme président du Gouvernement provisoire (12 décembre 1946), et en faveur de Vincent Auriol lors de l'élection du Président de la République, le 16 janvier 1947. Il vote contre la question de confiance (4 mai 1947) à la suite du vote de laquelle Paul Ramadier se séparera de ses ministres communistes, et s'abstient volontairement lors du scrutin du 27 août 1947 sur le statut de l'Algérie.

Les élections législatives qui suivent voient l'érosion du parti communiste dans la Haute-Loire. Le 17 juin 1951, les apparentements entre les listes M.R.P., U.I.P.R.N. (Union des indépendants, des paysans et des républicains nationaux) et R.P.F. permettent à ces listes d'emporter les quartier sièges de la Haute-Loire. Alfred Biscarlet, qui conduit la liste communiste (liste d'Union républicaine, résistance et antifasciste pour l'indépendance nationale, le pain, la liberté et la paix), recueille 17 805 voix sur 111 010 suffrages exprimés et n'est pas élu.

Le 2 janvier 1956, il conduit à nouveau la liste communiste de la Haute-Loire aux élections pour la troisième législature ; avec 16 825 voix sur 113 869 suffrages exprimés (sièges répartis à la proportionnelle par listes), il manque de peu d'être élu, le quatrième siège revenant au candidat du Front républicain et d'Union des gauches, qui recueille 16 986 voix.

Alfred Biscarlet a épousé Simone Saby, qui lui donna quatre enfants.