Eugène, Jean, Jacques Bizot

1855 - 1908

Informations générales
  • Né le 5 janvier 1855 à Collonges (Ain - France)
  • Décédé le 25 août 1908 à Aix-les-bains (Savoie - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 6 octobre 1889 au 14 octobre 1893
Département
Ain
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 20 août 1893 au 31 mai 1898
Département
Ain
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 8 mai 1898 au 31 mai 1902
Département
Ain
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
VIIIe législature
Mandat
Du 27 avril 1902 au 31 mai 1906
Département
Ain
Groupe
Gauche radicale
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IXe législature
Mandat
Du 20 mai 1906 au 25 août 1908
Département
Ain
Groupe
Gauche radicale

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly)

Né le 5 janvier 1856 à Collonges (Ain), mort le 25 août 1908 à Aix-les-Bains (Savoie). Député de l'Ain de 1889 à 1908.

Issu d'une vieille famille républicaine, Eugène Bizot fit ses études de droit et s'inscrivit au barreau de Lyon. Il entra ensuite dans l'administration comme chef de cabinet du préfet de la Haute-Vienne, puis passa dans la magistrature et fut substitut du procureur de la République à Nantua d'abord, en 1883, à Bourg ensuite.

Il était conseiller d'arrondissement- il fut ultérieurement conseiller général - lorsqu'il se présenta aux suffrages des électeurs de la circonscription de Gex aux élections générales des 22 septembre et 6 octobre 1889. Il enleva le siège au second tour de scrutin avec 3.263 voix contre 2.124 à Alfred André, régent de la Banque de France, appuyé par l'Union libérale. Son mandat lui fut régulièrement renouvelé au premier tour de scrutin à chacune des consultations qui suivirent. Le 20 août 1893, sur 4.381 votants, 3.826 se prononcent pour lui. Le 8 mai 1898, il recueille 3.984 voix sur 4.552 votants. Quatre ans plus tard le 29 avril 1902, il obtient 3.568 contre 1.167 à Forestier, ancien administrateur colonial, qui se présente comme nationaliste. Le 6 mai 1906, enfin, sur 4.852 votants, 3.213 se prononcent pour lui, 1.454 pour Girod de l'Ain et 54 pour deux autres candidats.

Membre de la gauche radicale, Eugène Bizot se qualifiait, en 1889, de républicain progressiste et se présentait en adversaire de la réaction et du boulangisme. Favorable à une révision constitutionnelle, il souhaitait aussi que la séparation de l'Eglise et de l'Etat intervienne le plus tôt possible et, qu'en attendant, le Concordat soit appliqué rigoureusement. En 1902, il précisait qu' «adversaire irréductible d'une politique de réaction, de recul, de piétine-ment ou de promesses irréalisables, il continuerait de soutenir la politique de réformes démocratiques et combattrait toutes les coalitions, dissimulées sous le masque patriotique, formées contre la République». Il se prononça pour la loi sur les associations, pour l'abrogation de la loi Falloux, pour l'égalité du service militaire, pour l'impôt progressif sur le revenu et pour les retraites ouvrières. Il soutint de ses votes nombre de lois sociales et s'intéressa constamment au développement de l'assistance publique dans les campagnes encore plus que dans les villes, au crédit agricole et à la mutualité.

Au Palais-Bourbon comme auprès de l'administration, il défendit avec ardeur et ténacité les intérêts de sa circonscription. Amélioration des communications routières, extension du réseau ferroviaire général et création de lignes d'intérêt local, multiplication des bureaux de poste - 20 en 1906 contre 5 en 1889 -, développement des services agricoles, création d'une société d'élevage subventionnée par l'Etat, autant de progrès à porter en grande partie à son actif et qui firent connaître à son arrondissement un renouveau de vie à la fin du siècle dernier et au début de celui-ci. Son attention se porta également, sans relâche, sur les problèmes douaniers et commerciaux posés par les rapports entre les zones franches de Savoie et du pays de Gex et la Suisse. Il en entretint la Chambre en 1895 et en 1905. Il ne cessa, en particulier, de réclamer la réciprocité de traitement entre le pays de Gex et les cantons de Genève et de Vaud, conformément à l'esprit du traité de 1815. S'il intervint peu en séance publique, il participa activement aux délibérations des diverses commissions auxquelles il appartint, celle des douanes, des travaux publics et des chemins de fer notamment.

Il mourut en cours de mandat, le 25 août 1908, terrassé subitement à Aix-les-Bains alors qu'il se rendait à Challes-les-Eaux pour y suivre une cure.

Le décès ayant eu lieu pendant l'intersession, il n'a pas été prononcé d'éloge funèbre.