Aimery, Louis, Jules Blacque-Belair

1898 - 1989

Informations générales
  • Né le 21 août 1898 à Reims (Marne - France)
  • Décédé le 15 juillet 1989 à Paris (Paris - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XIVe législature
Mandat
Du 2 décembre 1928 au 31 mai 1932
Département
Seine
Groupe
Députés indépendants
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
XVe législature
Mandat
Du 8 mai 1932 au 31 mai 1936
Département
Seine
Groupe
Indépendants de gauche

Biographies

Né le 21 août 1898 à Reims (Marne).

Député de la Seine de 1928 à 1936.

Aimery Blacque-Belair descend d'une famille qui, depuis plus de cinq siècles n'a cesse de défendre ardemment le « libéralisme ». Son père, le général de division Blacque-Belair, écuyer en chef à l'Ecole de Saumur (le célèbre Cadre noir), défendit la cause de Dreyfus. Son arrière grand-père, François, Charles Blacque-Belair député de Châteaulin de 1830 à 1839, vota le fameux «compte rendu» des députés de l'opposition à leurs commettants, qui amena la chute de Charles X. Trois autres de ses ancêtres : le premier, président du groupe « Liberté et fraternité » s'opposa à Robespierre et à la Convention, le second fut Echevin de Paris, en 1780, et le troisième avocat au Parlement de Paris et conseiller du roi.

Aimery fait ses études secondaires à Paris aux lycées Janson-de-Sailly et Henri-IV. Il vient de passer son baccalauréat, lorsqu'il s'engage en 1915 - à 17 ans - pour la durée de la guerre, et est versé, sur sa demande au 1er bataillon de chasseurs à pied. Parti simple soldat, il finit la guerre comme lieutenant, avec trois blessures, six citations et la croix de Chevalier de la Légion d'honneur.

En 1919, il est en garnison à Paris, et en digne fils de l'Ecuyer de Saumur, s'engage dans les grandes compétitions hippiques, gagne 32 courses à Auteuil ou sur d'autres hippodromes parisiens et remporte de nombreux prix internationaux.

En 1920, il suit des cours de perfectionnement à Saumur et se permet de battre en courses, sur un cheval personnel ,les chevaux de l'Ecole, réputés invincibles, ce qui provoque des « mouvements divers ».

Il part, peu après, sur les théâtres d'opérations extérieures et passe un an à la Compagnie saharienne de la Saoura d'où le général Lyautey l'appelle à son Etat-major à la fin de l'année 1921. En juin 1922, il obtient son affectation au service des Affaires indigènes, prend le commandement du 14e goum avec lequel il renforce les colonnes dans le Haut Atlas. Chef de poste des Aït Mohamed en pleine zone dissidente, il prend part avec succès à la pacification du bloc rebelle de la Zaouia d'Ahansal, dans le Grand Atlas. Il s'engage en 1923 dans les opérations dites de la «Tâche de Taza », est grièvement blessé à l'abdomen à El Mers, deux fois cité à l'ordre de l'armée et fait Chevalier du Mérite militaire chérifien. Après une longue et pénible convalescence, il entre au 34e régiment d'aviation pour y prendre son brevet de pilote et de chef de bord. Il demande alors et obtient un congé de cinq ans.

Il participe aux rencontres de Pontigny, chez Paul Desjardins où il entre en relation avec une élite intellectuelle française et étrangère. De ses conversations avec André Maurois, naîtront Les Dialogues sur le commandement. Il se liera également avec André Gide, François Mauriac, etc.

En 1926, il devient secrétaire général du journal L'intransigeant, lorsque Léon Bailby s'installe rue Réaumur. Il y apprend le métier de journaliste au moment où ce quotidien du soir atteint un tirage d'un million d'exemplaires. Lorsque Maurice Bokanowski se tue en avion en 1928 sur l'aérodrome de Toul, il se présente à l'élection législative partielle destinée à pourvoir à son remplacement dans la 5e circonscription de Saint-Denis.

Il est élu le 5 décembre 1928, au deuxième tour de scrutin, par 8.827 voix contre 5.511 à son concurrent M. Barault. Il s'inscrit au groupe des députés indépendants et siège aux Commissions du commerce et de l'industrie, de l'hygiène, de la marine marchande, des comptes définitifs et des économies, de la marine militaire. Il demande, dans une proposition de résolution la création d'annexes psychiatriques des prisons et des laboratoires d'anthropologie criminelle (1930), dans une proposition de loi l'assimilation des sauveteurs victimes de leur dévouement aux victimes de la guerre (1931), et rapporte le projet de loi tendant à la ratification de la Convention internationale concernant les statistiques économiques, en date, à Genève du 14 décembre 1928 (1930). Il se fait entendre en outre sur les budgets des P.T.T. et des services pénitentiaires des exercices 1930 et 1931-1932.

Réélu aux élections générales du 1er mai 1932, au premier tour de scrutin, par 9.672 voix contre 7.654 à M. Mocquart, il s'inscrit au groupe des indépendants de gauche et devient membre de la Commission des affaires étrangères. Il dépose deux demandes d'interpellation sur la politique économique, sociale et militaire que le Gouvernement entend soutenir dans son protectorat du Maroc et sur la politique générale du Gouvernement (1934).

Il ne se représente pas aux élections générales de 1936. Mais le Président Léon Blum, Chef du Gouvernement, le charge de mission auprès du Sultan du Maroc. Son séjour auprès de Lyautey lui avait permis d'étudier les questions musulmanes et de se faire des relations avec les nouvelles élites nord-africaines. Il est nommé directeur dans l'administration franco-marocaine.

Lorsqu'éclate la Deuxième Guerre mondiale, il rejoint en 1939 l'armée à Tours, où il suit des cours de pilotage d'avions rapides, et est affecté au groupe 2/33 où il trouve Saint-Exupery et le commandant Gelée. Après avoir effectué .32 missions en territoire ennemi, il s'écrase au sol près d'Etampes et se -fracture la colonne vertébrale. Il recouvre ses forces et reprend du service sur un avion chargé d'orienter une partie de son groupe à travers la Méditerranée en juillet 1940 et il atterrit à Oran. Rendu à la vie civile il reprend son :activité dans l'administration franco-marocaine et assiste au développement du nationalisme maghrébin dont il pré-voit les conséquences.

Il aide au débarquement américain en Afrique du Nord en 1942, puis s'engage à nouveau, au moment de la création de la nouvelle armée française, au 1er régiment de chasseurs parachutistes. Il sautera dix-sept fois : au débarquement de juin 1944 en Normandie, en août en Provence. Puis il remet au général De Gaulle, à Alger, un long rapport qui préfigure l'évolution nationaliste de la Tunisie, de l'Algérie et du Maroc. Avec l'armée De Lattre de Tassigny, il atteindra, capitaine à la tête de sa compagnie, les Vosges, puis l'Alsace.

Il est grièvement blessé par un tank allemand à Witternheim en Alsace, et évacué sur Strasbourg, puis sur Paris. Il est démobilisé à la fin de l'année 1945, avec deux citations nouvelles à l'ordre de l'armée et est fait Officier de la Légion d'honneur.

Les mouvements nationalistes continuant à se développer en Afrique du Nord, le gouverneur Eric Labonne lui demande de revenir à Rabat, prendre la direction des affaires culturelles. Il connaît à fond tous les pays musulmans et a visité l'U.R.S.S.

En 1953 il vient à Paris pour plaider la cause du Sultan du Maroc qu'il est question de détrôner, car il y voit un danger redoutable. Avec MM. Mauriac et Massignon, il voit le Président de la République et le président du conseil qui sont débordés par les événements, et ils fondent le groupe France-Maghreb.

Ces démarches et ces initiatives sont mal accueillies à Rabat où à son retour il est prié de faire valoir ses droits à la retraite.

Il restera néanmoins au Maroc, à titre privé, jusqu'au retour du Sultan d'exil, pour tenter de redresser ce qu'il croit être une erreur et de combattre ce qu'il pense être périmé, notamment l'action entreprise par l'association «Présence française ».

Il regagnera enfin la France en laissant toutefois au Maroc son fils, lui-même arabisant, au Cabinet du Sultan où il est le seul et dernier français.

Quoique vivant à Paris, il continue de garder le contact avec l'Afrique du Nord. Il est Commandeur de la Légion d'honneur.




Né le 21 août 1898 à Reims (Marne)

Décédé le 15 juillet 1989 à Paris (15e)

Député de la Seine de 1928 à 1936

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome II, p. 616, 617)

Après avoir participé aux combats dans l'aviation, effectuant 32 missions en territoire ennemi, Aimery Blacque-Belair regagne son poste dans l'administration franco-marocaine.

Ayant aidé au débarquement allié en Afrique du Nord, il s'engage dans le 1er régiment de parachutistes de la nouvelle armée française et saute 17 fois de juin 1944 en Normandie à août 1944 en Provence. Puis, avec l'armée de De Lattre de Tassigny, il prend part à la bataille de France en particulier dans les Vosges et en Alsace. Grièvement blessé par un tank allemand à Witternheim, à nouveau deux fois cité à l'ordre de l'armée, il reçoit les insignes d'officier de la Légion d'honneur.

Dès 1944, à Alger, Aimery Blacque-Belair avait remis au général de Gaulle un rapport sur l'évolution nationaliste de l'Afrique du Nord. Les événements semblant lui donner raison, le gouverneur Labonne lui demande de prendre la direction des affaires culturelles à Rabat. En 1953, l'ancien député de la Seine vient à Paris plaider contre la déposition du sultan et fonde le groupe « France-Maghreb » avec François Mauriac et Louis Massignon. Ces demandes et ces initiatives sont mal accueillies à Rabat où, à son retour, on le prie de faire valoir ses droits à la retraite.

Demeuré au Maroc à titre privé, Aimery Blacque-Belair s'efforce de prévenir une évolution violente et combat l'action de « Présence française ». En regagnant la France, il laisse son fils, lui même arabisant, auprès du sultan dont il sera le seul et dernier collaborateur français.

Commandeur de la Légion d'honneur et vivant à Paris, Aimery Blacque-Belair continue de s'intéresser à l'Afrique du Nord.