Médéric, Désiré Leblond

1812 - 1886

Informations générales
  • Né le 9 mai 1812 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 21 juillet 1886 à Rambouillet (Seine-et-Oise - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Marne
Groupe
Centre
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Marne
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Marne
Groupe
Gauche républicaine
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 28 janvier 1879
Département
Marne
Groupe
Gauche républicaine

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 5 janvier 1879 au 21 juillet 1886

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1848, en 1871, député de 1876 à 1879, sénateur de 1879 à 1886, né à Paris le 9 mai 1812, mort à Paris le 21 juillet 1886, fils d'un ancien conseiller à la cour de Paris, il se fit recevoir avocat et exerça cette profession avec succès. Inscrit au barreau de Paris en 1833, secrétaire de Merlin (de Douai), il ne tarda pas à se distinguer personnellement par sa science et par son talent.

D'opinions libérales et démocratiques, il plaida pour des sociétés ouvrières, pour des journaux républicains, entre autres pour l'Atelier, et fut mêlé, sous Louis-Philippe, à toutes les luttes du parti avancé.

La révolution de 1848, à laquelle il applaudit, le fit substitut du procureur général près la cour d'appel de Paris. Mais il résigna ces fonctions dès qu'il eut été élu (23 avril) représentant de la Marne à l'Assemblée constituante, le 8e sur 9, par 48 540 voix (93 164 inscrits). Il prit place au centre, soutint la politique suivie par le général Cavaignac au pouvoir, fit partie du comité du travail, et vota beaucoup plus souvent avec la droite qu'avec la gauche :

- pour le rétablissement du cautionnement,
- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- pour le rétablissement de la contrainte par corps,
- contre l'amendement Grévy,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur du général Cavaignac,
- contre la proposition Rateau,
- contre l'amnistie,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition de Rome,
- contre la mise en accusation du président et de ses Ministres.

Au cours du débat sur la Constitution, M. Leblond avait présenté, concurremment avec l'amendement Grévy relatif à l'institution de la présidence, une rédaction ainsi conçue : « Le président de la République est nommé par l'Assemblée nationale au scrutin secret et à la majorité absolue des suffrages. » Il le défendit en ces termes : ... « La question a été envisagée sous un triple aspect. Les uns viennent vous dire : Il ne faut pas de président de la République : il faut un magistrat amovible, pas même temporaire, en ce sens qu'il n'aura pas la durée pour lui, un magistrat que vous pourrez révoquer le lendemain du jour où vous l'aurez investi de ses fonctions. D'autres vous disent au contraire : Il faut un président qui ait une autorité considérable, un président qui puisse dominer le pays, et, pour arriver à ce résultat, il faut que ce président, représentant à quelques égards la royauté déchue, soit nommé par le pays lui-même. Entre ces deux opinions se place un système moyen, et celui-ci consiste à faire nommer le président de la République par l'Assemblée. Pour que votre œuvre soit complète, il faut que toute l'autorité du pays se résume dans une assemblée unique, pour consacrer le principe de la division du pouvoir, pour confier à un magistrat, à un président de la République, les fonctions exécutives. Voilà comment je comprends, sous la démocratie pure, l'organisation du pouvoir exécutif. » L'amendement Leblond, auquel se rallia M. Flocon, fut repoussé par 602 voix contre 211.

Non réélu à l'Assemblée législative, M. Leblond, qui avait fait très peu d'opposition, dans les derniers temps de la Constituante, au gouvernement présidentiel, reprit sa place au barreau, fut élu, sous l'Empire, membre du conseil de l'ordre, et fit partie du conseil de surveillance du journal le Siècle, dont il prit la direction politique à la mort de M. Havin.

Plusieurs fois candidat indépendant au Corps législatif dans la 2e circonscription de la Marne, il échoua, le 22 juin 1857, avec 731 voix seulement contre 23 112 à l'élu officiel M. Parchappe ; le 1er juin 1863, avec 4 143 voix contre 24 305 au député sortant ; le 24 février 1866, avec 7 261 voix contre 18 037 à l'élu officiel, M. Charles Perrier (il s'agissait de remplacer M. Parchappe, décédé) ; enfin, le 24 mai 1869, avec 8 627 voix contre 22 272 au député sortant, M. Perrier, réélu.

Nommé procureur général près la cour d'appel de Paris le 5 septembre 1870, M. Leblond conclut aux poursuites contre les chefs de l'insurrection du 31 octobre.

Le 8 février 1871, il fut élu représentant de la Marne à l'Assemblée nationale, le 2e sur 8, par 54 960 voix (68 852 votants, 112 180 inscrits.) Il donna alors sa démission de magistrat, en dépit des instances de M. Thiers, siégea dans la gauche républicaine, dont il devint le président, et se prononça :

- pour la paix,
- contre le pouvoir constituant,
- pour le retour à Paris,
- contre la chute de Thiers au 24 mai,
- contre le septennat, la loi des maires, l'état de siège, etc. ;
- contre le ministère de Broglie
- et pour toutes les mesures qui aboutirent à la Constitution du 25 février 1875.

Le 30 janvier 1876, M. Leblond réunit comme candidat au Sénat, dans la Marne, sans être élu, 331 voix sur 752 votants.

Il se présenta avec plus de succès aux élections législatives du 20 février suivant, et fut élu député de la 1re circonscription de Reims par 12 188 voix (15 099 votants, 21 127 inscrits), contre 1 884 à M. Barbat. Il reprit sa place à la tête du même groupe, et, le 2 mai 1877, il déposa, au nom de la nouvelle majorité, une demande d'interpellation qui visait les « menées ultramontaines » : cette interpellation donna lieu à une discussion des plus vives, terminée par le vote d'un ordre du jour invitant le gouvernement à une action énergique. Peu de jours après, le maréchal de Mac-Mahon renversait le cabinet Jules Simon pour donner sa confiance à un ministère Fourtou-de Broglie.

Réélu, le 14 octobre 1877, par 13 569 voix (18 271 votants, 23 946 inscrits), contre 4 498 au général Susbielle, candidat officiel et monarchiste, M. Leblond suivit la même ligne politique que précédemment. Il déposa une proposition tendant à apporter au règlement de la Chambre des modifications qui eurent l'agrément de la majorité. Partisan du ministère Dufaure, il se prononça toutefois pour l'adoption d'une politique plus accentuée, et fut délégué auprès du chef du cabinet par ses collègues pour tâcher d'obtenir de lui la réalisation de quelques réformes.

Le 5 janvier 1879, il fut élu sénateur de la Marne par 484 voix sur 742 votants. (M. Diancourt le remplaça à la Chambre le 20 avril suivant.)

Au Sénat, comme à la Chambre, M. Leblond défendit les idées républicaines modérées. Il se prononça:

- pour l'article 7,
- pour l'application des lois aux congrégation non autorisées,
- pour les lois nouvelles sur la presse et le droit de réunion,
- pour la modification du serment judiciaire,
- pour la réforme du personnel de la magistrature,
- pour le rétablissement du divorce,
- et pour les crédits de l'expédition du Tonkin.