Emile, Justin Ménier

1826 - 1881

Informations générales
  • Né le 18 mai 1826 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 16 février 1881 à Noisiel (Seine-et-Marne - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
Ire législature
Mandat
Du 20 février 1876 au 25 juin 1877
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Extrême-gauche
Régime politique
Troisième République - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 14 octobre 1877 au 16 février 1881
Département
Seine-et-Marne
Groupe
Extrême-gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1876 à 1881, né à Paris le 18 mai 1826, mort au château de Noisiel (Seine-et-Marne) le 16 février 1881, il s'occupa d'abord de chimie, suivit à Paris les cours d'Orfila, de Pelouze et de Balard, et entra ensuite dans la manufacture de chocolat de son père à Noisiel. Devenu seul propriétaire de cette importante maison en 1853, il lui donna une grande extension, créa les laboratoires de Saint-Denis, puis, en 1862, la colonie agricole du Nicaragua pour la culture du cacao, installa à Londres une usine de chocolat, et organisa à Roye (Somme) une importante raffinerie. À la fois armateur, producteur et négociant, soutenu par une immense publicité, membre du jury aux Expositions de Londres en 1862, et de Paris en 1867 et 1878, commissaire-général des républiques de Nicaragua et Costa-Rica en 1867, membre de la chambre de commerce de Paris (1872), il obtint les plus hautes récompenses pour ses produits.

En 1859, il fonda le prix Ménier de 500 francs, à l'Ecole de pharmacie, plus tard un autre prix de même valeur qui devait être décerné par la Ligue de l'enseignement, et, en 1864, concourut à l'établissement des cours de chimie pratique au Muséum.

Il resta étranger à la politique tant que dura l'Empire.

Pendant la guerre de 1870-1871, il organisa des ambulances à Noisiel et à Paris ; il se présenta, le 8 février 1871, comme candidat républicain à l'Assemblée nationale dans le département de Seine-et-Marne, où il échoua avec 10 719 voix sur 43 606 votants.

Conseiller général de Meaux (8 octobre 1871), membre de la Société des Agriculteurs de France et de la Société d'horticulture de Meaux, il avait déjà paru sous son nom quelques publications économiques, dues à la plume de M. Yves Guyot, alors son secrétaire, lorsqu'il se représenta à la députation, le 20 février 1876, dans l'arrondissement de Meaux avec une profession de foi nettement républicaine.

Il fut élu par 11 853 voix (20 434 votants, 25 179 inscrits), contre 7 734 voix à M. Jozon. Il siégea à l'extrême-gauche, vota l'amnistie pleine et entière, proposa un impôt unique et général sur les capitaux fixes, et demanda, à titre d'essai, une taxe de 1 pour 1 000, qu'il défendit devant la Chambre au mois d'octobre 1876. Il repoussa, en 1877, l'ordre du jour de confiance demandé par le ministère de Broglie, donna 100 000 francs pour la propagande républicaine contre le 16 mai, et intenta à M. de Fourtou un procès à propos d'un entrefilet inséré dans le Bulletin des Communes : le tribunal de Versailles se déclara incompétent. Lorsque le procès revint en appel, le 21 juillet 1878, M. de Fourtou rejeta la responsabilité de l'article « sur un subalterne trop zélé ».

Réélu, comme un des 363, le 14 octobre 1877, avec 15,619 voix (22,237 votants, 25 862 inscrits), contre 6 407 voix à M. André, M. Menier prit une part active à la discussion du tarif des douanes, comme libre-échangiste, et ne laissa échapper aucune occasion d'exposer et de défendre ses idées économiques.

Il mourut en 1881, et fut remplacé, le 10 avril de la même année, par M. Dethomas.

M. Menier était chevalier de la Légion d'honneur du 14 août 1861, et officier du 20 octobre 1878. À l'occasion de cette dernière nomination, ses ouvriers lui offrirent son buste par Carrier-Belleuse.

Il a publié :
- Des indemnités aux victimes de la guerre (1871) ;
- De l'impôt sur le capital (1872)
- Réponse aux objections sur l'impôt sur le capital ;
- La réforme fiscale (1872) ;
- Les travaux dans Paris par l'impôt sur le capital (1873) ;
- L'unité de l'étalon monétaire (1873) ;
- Théorie et application de l'impôt sur le capital (1874) ;
- Economie rurale (1875) ;
- L'avenir économique (1875) ;
- Atlas de la production de la richesse (1875) ;

M. Ménier fonda en 1875 la Réforme économique, et fut propriétaire du journal le Bien public, et cessa de paraître en 1878.

L'ouvrage de M. Yves Guyot : La science économique, contient un résumé des doctrines de M. Menier.