Joseph, Pierre Magnin

1824 - 1910

Informations générales
  • Né le 1er janvier 1824 à Dijon (Côte-d'Or - France)
  • Décédé le 22 novembre 1910 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 13 décembre 1863 au 27 avril 1869
Département
Côte-d'Or
Groupe
Gauche
Régime politique
Second Empire - Corps législatif
Législature
IVe législature
Mandat
Du 23 mai 1869 au 4 septembre 1870
Département
Côte-d'Or
Groupe
Gauche
Régime politique
Assemblée Nationale
Législature
Mandat
Du 8 février 1871 au 7 mars 1876
Département
Côte-d'Or
Groupe
Gauche

Mandats au Sénat ou à la Chambre des pairs

Sénateur
du 16 décembre 1875 au 22 novembre 1910

Biographies

Député de 1863 à 1870, représentant en 1871, membre du Sénat, ministre, né à Dijon (Côte D’Or) le 1er janvier 1824, fils de Jean Hugues Magnin qui fut représentant en 1848, il s'adonna à l'industrie du fer et succéda à son père comme maître de forges.

Conseiller général de la Côte D’Or en 1861, conseiller municipal de Dijon en 1865, membre de la chambre de commerce, président du tribunal de commerce, il se présenta, le 22 juin 1857, comme candidat d'opposition au Corps législatif dans la 1re circonscription de la Côte D’Or, où il échoua avec 5,615 voix, contre 22,779 au candidat officiel élu, M. Vernier, député sortant.

Les élections du 1er juin 1863 ne lui furent pas plus favorables, avec 11,249 voix, contre 20,261 au député sortant réélu, M. Vernier : mais, ce dernier ayant été nommé conseiller d'Etat, les électeurs de Dijon, convoqués le 13 décembre 1863, élurent pour député M. Magnin, par 18,712 voix sur 33,988 votants et 42,378 inscrits, contre 15,214 au candidat officiel, M. Jules Saunac. M. Magnin alla grossir le petit groupe de l'opposition, se fit une spécialité des questions de finances, et, à la session de 1865, défendit l'amendement de la gauche réclamant, en présence de l'accroissement constant des budgets, « que le gouvernement restituât à la Chambre le principe fondamental de la spécialité dans le vote des finances. »

Réélu, aux élections générales du 24 mai 1869, par 23,531 voix sur 37,879 votants et 44,073 inscrits, contre 14,281 à M. Lombart, bonapartiste, M. Magnin continua de siéger dans l'opposition, qui le porta au bureau comme secrétaire. En cette qualité, il ne quitta pas le président, M. Schneider, le 4 septembre 1870, et reçut sa part des injures qui ne furent pas ménagées à ce dernier.

Membre du gouvernement de la Défense nationale le lendemain, il accepta le portefeuille de l'Agriculture et du Commerce, et la charge de pourvoir à l'approvisionnement de Paris ; dans ce but, il fit rentrer le plus qu'il put de céréales et de bestiaux, installa des moulins à vapeur, et, après la capitulation, à la signature de l'armistice, alla en province et parvint à ravitailler Paris.

Au cours de cette mission, M. Magnin fut élu, le 8 février 1871, représentant de la Côte D’Or à l'Assemblée nationale, le 2e sur 8, par 63,967 voix sur 73,216 votants et 116,813 inscrits. Il remit sa démission de ministre à l'ouverture de l'Assemblée de Bordeaux (11 février), prit place à gauche et vota:

- pour la paix,
- contre la pétition des évêques,
- contre le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- pour le service militaire de trois ans,
- contre la démission de Thiers,
- contre le septennat,
- contre le ministère de Broglie,
- pour l'amendement Wallon,
- pour les lois constitutionnelles.

Il avait été réélu conseiller général de la Côte D’Or le 8 octobre 1871, pour le canton de St-Jean-de-Losne, et il a, depuis cette époque, présidé l'assemblée départementale qui, en août 1890, l'a chargé pour la 20e fois de diriger ses délibérations.

Le 16 décembre 1875, l'Assemblée nationale l'élut sénateur inamovible, le 63e sur 75, par 324 voix sur 590 votants. Il devint directeur politique du Siècle (il était déjà membre du comité de surveillance), quand M. Jules Simon fut appelé à la présidence du conseil des ministres (janvier 1877). Au Sénat, il prit place à gauche, montra une compétence particulière dans les discussions financières, et fut nommé (29 décembre 1879) ministre des Finances dans le premier cabinet Freycinet. En cette qualité, il répondit (janvier 1880) à M. Lenglé qui réclamait la conversion de la rente, que cette opération appartenait à la seule initiative du gouvernement ; déposa (juin suivant) un projet de dégrèvement des sucres ; tomba avec le ministère le 22 septembre, mais reprit son portefeuille, le lendemain, dans le premier cabinet J. Ferry. En décembre il fit à la tribune un remarquable exposé de la situation financière. Accusé par M. Dréolle (mai 1881) d'avoir favorisé les gros capitalistes par les conditions de l'emprunt en 3 0/0 amortissable, il obtint le vote d'un ordre du jour de confiance à l'unanimité de 352 votants. M. Magnin quitta le ministère des Finances à la chute du cabinet, le 13 novembre 1881.

Au Sénat, il soutint la politique coloniale et scolaire des ministères au pouvoir. Il a été nommé gouverneur de la Banque de France le 18 novembre 1881, et il est vice-président du Sénat depuis 1884. En dernier lieu, il s'est prononcé:

- pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889),
- pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté illimitée de la presse,
- pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.


Né le 1er janvier 1824 à Dijon (Côte D’Or), mort le 22 novembre 1910 à Paris (16e).

Sénateur inamovible de 1875 à 1910.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. IV, p. 221).

Joseph Magnin avait, entre-temps, été nommé gouverneur de la Banque de France. Il donna de la sécurité au commerce en faisant maintenir autant que possible un taux fixe d'escompte, portant l'encaisse or de la banque de 600 millions à 2.100 millions. Il sut prévenir par son intervention lors du krach des cuivres, en 1882, et de celui de l'ancien Comptoir d'escompte (1889) la plus grande catastrophe en sauvant le crédit commercial. Il prêta 75 millions d'or à la Banque d'Angleterre atteinte par plusieurs faillites retentissantes et obtint le renouvellement du privilège de la Banque de France en donnant au pays les ressources nécessaires en cas de guerre, en 1897.

A ce moment, ses fonctions de gouverneur étant devenues incompatibles avec le mandat législatif, Magnin opta pour celui-ci.

Inscrit au groupe de la gauche républicaine - qu'il devait présider pendant de nombreuses années - constamment, depuis 1884, réélu à la vice-présidence de la Haute Assemblée, en 1891 il renonça à poser sa candidature. Il n'acceptera de reprendre sa place au bureau qu'à la session de 1894 et il ne la quittera plus jusqu'en 1900.

Après l'assassinat du président Sadi Carnot, le 25 juin 1894, Magnin contribua à l'élection de Casimir Périer à la Présidence de la République et avec la grande majorité du Sénat il vota le projet de loi réprimant les menées anarchistes.

En 1899, il fut nommé président de la commission de l'armée. L'année suivante, il remplaça à la présidence de la commission des finances Barbey, décédé. Cette même année, il eut la joie d'obtenir pour la ville de Dijon le droit de porter dans ses armes la croix de la Légion d'honneur commémorant la défense du 30 octobre 1870.

En 1900, le gouvernement le nomma membre de la commission supérieure de l'Exposition de 1900.

Sa santé s'altéra au début de 1907 et durant de longs mois il dut garder la chambre.

A la rentrée du Sénat, il reprit la direction des travaux de la commission des finances que ses collègues lui maintinrent à l'unanimité.

Le 10 novembre 1910 son état s'aggrava subitement et douze jours plus tard il mourut. A ce moment, il était le plus ancien parlementaire et l'un des quatre derniers sénateurs inamovibles.

A diverses reprises, Joseph Magnin avait pu, en qualité de gouverneur de la Banque de France, rendre aux finances européennes des services signalés qui lui avaient valu maintes distinctions honorifiques. Il avait été fait grand-croix des ordres russes de l'Aigle blanc et de Sainte-Anne ; de l'ordre serbe de Takovo, de l'ordre portugais du Christ, etc...