Armand, Jacques Lherbette

1791 - 1864

Informations générales
  • Né le 16 septembre 1791 à Paris (Seine - France)
  • Décédé le 28 mai 1864 à Paris (Seine - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 5 juillet 1831 au 25 mai 1834
Département
Aisne
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 21 juin 1834 au 3 octobre 1837
Département
Aisne
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IVe législature
Mandat
Du 4 novembre 1837 au 2 février 1839
Département
Aisne
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Département
Aisne
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIe législature
Mandat
Du 9 juillet 1842 au 6 juillet 1846
Département
Aisne
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
VIIe législature
Mandat
Du 1er août 1846 au 24 février 1848
Département
Aisne
Groupe
Opposition dynastique
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Aisne
Groupe
Droite
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Aisne
Groupe
Droite

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1831 à 1848, représentant en 1848 et en 1849, né à Paris le 16 septembre 1791, mort à Paris le 28 mai 1864, il étudia le droit et exerça la profession d'avocat.

Il prit part avec les libéraux aux luttes politiques de la Restauration, et fut nommé par Dupont (de l'Eure), à la révolution de 1830, procureur du roi à Bernay; mais il ne tarda pas à donner sa démission, parce qu'il désapprouvait la marche du nouveau gouvernement.

Il se présenta, avec la recommandation d'Odilon Barrot, le 5 juillet 1831, comme candidat à la députation dans le 6e collège de l'Aisne (Soissons). M. Lherbette fut élu député par 192 voix (341 votants, 402 inscrits), contre 143 à M. de Bussières. Il prit place dans les rangs de la gauche dynastique dont il signa, en 1832, le Compte-rendu, et fut un des membres les plus actifs de l'opposition constitutionnelle.

Successivement réélu pendant toute la durée du règne de Louis-Philippe:

- le 14 mai 1834, par 192 voix (358 votants, 424 inscrits), contre 165 à M. de Bussières;
- le 4 novembre 1837, par 287 voix (549 votants, 614 inscrits), contre 260 à M. Paillet ;
- le 2 mars 1839, par 302 voix (575 votants);
- le 9 juillet 1842, par 324 voix (638 votants, 683 inscrits), contre 313 à M. Paillet;
- le 1er août 1846, par 404 voix (726 votants, 775 inscrits), contre 312 à M. de Révocet,

il aborda, à la tribune, un grand nombre de questions et multiplia les interpellations aux ministres. Il se fit surtout remarquer dans les discussions auxquelles donnèrent lieu l'hérédité de la pairie, les fonds secrets, les fortifications de Paris, la liste civile, la dotation, les apanages, etc. Il passait, avec M. de Cormenin, pour le plus infatigable éplucheur de budgets. Il appuya tous les projets de réforme électorale et vota contre l'indemnité Pritchard.

Un biographe de 1846 disait de lui : « Ce fut à la persévérance de ses efforts que la Chambre dut la communication et l'impression de tous les documents propres à faire apprécier les nécessités de la nouvelle liste civile. M. Lherbette est un des adversaires les plus vifs de la fusion de la gauche et du centre gauche. » Partisan de l'adjonction des capacités au cens électoral, il assista à plusieurs des banquets de 1847 et y prit la parole, et fut un des signataires de la proposition de mise en accusation du ministère Guizot.

Le gouvernement provisoire le nomma liquidateur de l'ancienne liste civile; mais il refusa cet emploi et rallia le parti conservateur de l'Aisne à sa candidature (23 avril 1848) à l'Assemblée constituante: M. Lherbette fut élu représentant, le 1er sur 14, par 124,892 voix (130,363 votants, 154,878 inscrits).

On lit dans la Biographie des représentants du peuple de 1848: « C'est de lui que Boileau aurait pu dire qu'il marche comme un recteur suivi des quatre facultés. » Rien n'égale, en effet, la raideur et l'empois de son port, excepté pourtant le hérissement de sa coiffure, rejetée en arrière. A ces signes physionomiques ajoutez un air toujours soucieux, un front toujours plissé, des yeux enfoncés dans leur orbite, une parole sèche et brève, et vous aurez l'homme physique. Une indépendance à toute épreuve, une diction irrégulière et quelquefois diffuse, une persistance assez maladroite dans ses interpellations, un patriotisme toujours en éveil, un courage que les orages du centre n'ont pu jadis ébranler : voilà le député; ajoutez-y l'habitude de porter de superbes éperons et de monter à cheval, une assiduité religieuse aux séances du Jockey-Club, les émotions de la bouillotte et un remarquable discernement dans le choix des cosmétiques les plus propres à entretenir les mèches de sa chevelure dans leur fière et glorieuse attitude. »

Le même biographe écrivait plus loin :«M. Lherbette a toujours été et sera toujours républicain. » Néanmoins, l'attitude du représentant de l'Aisne à la Constituante fut presque constamment hostile aux institutions républicaines. Avec la droite il se prononça :

- pour les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière,
- contre l'amendement Grévy,
- contre l'abolition du remplacement militaire,
- contre le droit au travail,
- pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac,
- pour la proposition Rateau,
- contre l'amnistie,
- pour l'interdiction des clubs,
- pour les crédits de l'expédition de Rome, etc.

Il parla, le 25 septembre 1848, contre l'impôt progressif, auquel il attribua, en 1793 l'emprunt forcé d'un milliard, en l'an IV l'emprunt forcé de 600 millions, en l'an VI un troisième emprunt de 100 millions. « Dans la première révolution, s'écria-t-il, quelques hommes avaient dit : Guerre aux châteaux ; paix aux chaumières! Aujourd'hui bien des hommes voudraient aller plus loin. Pour obtenir l'égalité entre toutes les fortunes, on décapiterait les grandes au profit des petites; ensuite les petites deviendraient objet de jalousie pour ceux qui ne possèdent rien. Alors, par une conséquence forcée, après avoir ravi au riche son domaine, ou ravirait au pauvre son champ et sa chaumière : toute propriété serait à la merci, serait la proie des fainéants, des vagabonds. des malfaiteurs... etc., »

Réélu, le 13 mai 1849, dans le même département, représentant à l'Assemblée législative, le 1er sur 12, par 71,929 voix (112,795 votants, 160,698 inscrits), il reprit sa place à droite et vota : pour l'expédition de Rome, pour la loi Falloux-Parieu sur l'enseignement, pour la loi restrictive du suffrage universel. Il ne soutint pas la politique particulière de l'Elysée, vit avec regret se produire le coup d'Etat du 2 décembre 1851, et se tint dès lors à l'écart des affaires publiques.