Jean, Nicolas Lemonnier

1815 - 1885

Informations générales
  • Né le 13 juin 1815 à Rouen (Seine-Inférieure - France)
  • Décédé le 8 avril 1885 à Falaise (Calvados - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Calvados
Groupe
Montagne

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Représentant en 1848, né à Rouen (Seine-inférieure) le 13 juin 1815, mort à Falaise (Calvados) le 8 avril 1885, fils d'un ouvrier serrurier, il fut jugé trop débile par sa famille pour exercer le métier paternel et fut placé comme petit clerc chez un avoué; mais il se lassa vite d'un métier si peu rétribué, et commença son apprentissage comme ouvrier tourneur en fer à Rouen. Il entra en peu de temps dans plusieurs ateliers, successivement limeur, serrurier et mécanicien; ayant eu le pied pris dans un engrenage, il resta infirme, et revint en cet état à Falaise où il végéta.

Les événements de 1848 changèrent sa situation. Médiocre orateur mais théoricien ardent, imbu des utopies sociales qui avaient cours alors, il lança un programme électoral dans lequel il demandait : « le respect de la propriété; le retour à l'Etat des grandes voies de communication; la liberté des cultes rétribués par l'Etat; une nouvelle organisation du travail d'après des vues qui lui étaient propres mais qu'il négligea d'exposer ; l'instruction obligatoire pour l'ouvrier; la réduction de la journée de travail à 11 heures ; l'organisation d'ateliers nationaux de caisses de prévoyance et de retraite pour les ouvriers invalides; la moralisation du prisonnier par l'éducation et le travail; le service militaire obligatoire pour tous, enfin des récompenses pour tous les services, différenciées par des rubans de nuances diverses suivant les mérites ». Il ajoutait en terminant : « Je ne refuse pas d'aller à la Chambre, mais je suis encore plus loin de le désirer, parce qu'il me semble que la Constitution peut se faire sans moi. »

Tel ne fut pas, sur ce dernier point, l'avis des électeurs du Calvados qui, le 23 avril 1848, l'élurent représentant à l'Assemblée constituante, le 12e et dernier, par 44,508 voix. On accusa M. Lemonnier d'avoir fêté son élection par des libations un peu trop copieuses; il reconnut le fait de bonne grâce, en faisant toutefois remarquer qu'une fois n'était pas coutume. A l'Assemblée, il siégea à la gauche avancée, fit partie du comité du commerce, et vota:

- pour le bannissement de la famille d'Orléans,
- contre les poursuites contre L. Blanc et Caussidière,
- contre l'impôt progressif,
- pour l'incompatibilité des fonctions,
- pour l'amendement Grévy,
- contre la sanction de la Constitution par le peuple,
- pour l'ensemble de la Constitution,
- contre la proposition Rateau,
- contre l'expédition de Rome,
- pour la demande de mise en accusation du président et des ministres.

Non réélu à la Législative, il rentra dans la vie privée.