François Alem-Rousseau

1793 - 1868

Informations générales
  • Né le 21 décembre 1793 à Aubiet (Gers - France)
  • Décédé le 30 janvier 1868 à Martinon (Gers - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Gers
Groupe
Gauche

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Ancien représentant du peuple à la Constituante de 1848, pour le département du Gers, né à Aubiet (Gers), le 21 décembre 1793, mort à Martinon (canton d'Aubiet), le 30 janvier 1868, il fut soldat et fit les dernières guerres de l'Empire.

Après la chute de Napoléon, il se fit recevoir avocat. Alem fut très activement mêlé aux luttes du parti libéral sous la Restauration. Arrêté à la suite des troubles causés par le meurtre du jeune Lallemand, tué par une sentinelle des Tuileries, il se défendit lui-même et fut acquitté. Le Moniteur, contre tout usage, donna même l'allocution du jeune prévenu à ses juges. Il travailla à l'évasion des quatre sergents de la Rochelle. Il avait réuni 80 hommes à la barrière de l'Ourcine et voulait marcher à leur tête contre la prison de Bicêtre. En 1823, il quitta Paris et parcourut la province pour y propager les ventes de carbonari. Il s'établit ensuite avocat à Auch, où il fut, sous le gouvernement de Juillet, un des chefs du parti républicain.

En 1848, les suffrages de ses concitoyens l'élevèrent d'abord aux fonctions de maire de la ville d'Auch, puis, lors des élections d'avril, il fut élu représentant du peuple à la Constituante par le département du Gers, le 2e sur 8, avec 62,647 voix. (Le procès-verbal d'élection ne mentionne pas le chiffre des votants, ni celui des inscrits). Il alla siéger à gauche, parmi les républicains modérés, soutint la politique du général Cavaignac et combattit plus tard celle de l'Elysée. Il vota :

- Le 7 juin 1848, pour la loi sur les attroupements ;
- Le 27 juin, pour l'internement à l'intérieur, des jeunes gens compromis dans l'insurrection;
- Le 1er septembre, pour le rétablissement de la contrainte par corps;
- Le 2 septembre, pour le maintien de l'état de siège pendant la discussion de la Constitution;
- Le 27 septembre, contre l'institution de deux Chambres ;
- Le 2 novembre, contre le droit au travail;
- Le 25 novembre, pour l'ordre du jour en l'honneur du général Cavaignac;
- Le 12 janvier 1849, contre la proposition Rateau;
- Le 18 mai, pour l'abolition de l'impôt sur les boissons ;
- Le 26 mai, pour la mise en liberté des transportés.
Alem Rousseau fit partie de plusieurs commissions importantes, et présida celle qui fut chargée de dépouiller les papiers trouvés en février dans les résidences royales.
M. Lacave-Laplagne, ancien ministre des Finances sous Louis-Philippe, étant mort en mai 1849, au moment même où il était élu par le Gers représentant à la Législative, Alem fut candidat a l'élection complémentaire, qui eut lieu le 8 juillet, pour le remplacer. Il n'obtint que 2,286 voix sur 96,572 inscrits et 41,474 votants. Il se retira alors dans son pays natal, et ne s'occupa plus de politique militante.

Inquiété cependant à la suite des événements de Décembre 1851, et désigné pour la déportation à Lambessa, il fut gracié sur les instances du nouveau maire d'Auch, M. Soullier, qui certifia. que « M. Alem-Rousseau avait toujours professé hautement et sans réserve des opinions anti-socialistes, et qu'il n'avait jamais été que républicain constitutionnel. »