Hippolyte, Melon, Victor Charamaule

1794 - 1886

Informations générales
  • Né le 13 avril 1794 à Mèze (Hérault - France)
  • Décédé le 23 janvier 1886 à Lunas (Hérault - Lunas)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIe législature
Mandat
Du 5 juillet 1831 au 25 mai 1834
Département
Hérault
Groupe
Gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
IIIe législature
Mandat
Du 20 septembre 1834 au 3 octobre 1837
Département
Hérault
Groupe
Gauche
Régime politique
Monarchie de Juillet - Chambre des députés
Législature
Ve législature
Mandat
Du 2 mars 1839 au 12 juin 1842
Département
Hérault
Groupe
Gauche
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 23 avril 1848 au 26 mai 1849
Département
Hérault
Groupe
Centre
Régime politique
Deuxième République
Législature
Assemblée nationale législative
Mandat
Du 13 mai 1849 au 2 décembre 1851
Département
Hérault
Groupe
Républicain

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député de 1831 à 1837 et de 1839 à 1842, représentant du peuple aux Assemblées constituante et législative de 1848 et 1849, né à Mèze (Hérault), le 13 avril 1794, mort à Lunas (Hérault), le 23 janvier 1886, il étudia le droit et se fit, comme avocat, dans son département d'origine et dans toute la région, une réputation brillante.

Les idées démocratiques qu'il professait n'avaient pas nui à sa notoriété : elles firent de lui, le 5 juillet 1831, le candidat de l'opposition à la Chambre des députés, dans le 2e collège de l'Hérault (Montpellier). Elu, Charamaule prit place à l'extrême gauche, et s'associa à toutes les manifestations de ce groupe contre la politique ministérielle, entre autres au célèbre « compte rendu » de 1832.

Lors du renouvellement du 21 juin 1834, il échoua dans le 6e collège de l'Hérault (Lodève) avec 141 voix contre 148 accordées à l'élu, M. Fumeron d'Ardeuil ; mais l'élection de ce dernier ayant été annulée, les électeurs appelés à un nouveau scrutin, le 20 septembre 1834, donnèrent 155 voix à M. Charamaule sur 302 votants et 386 inscrits, contre 144 seulement à M. Fumeron d'Ardeuil. Redevenu député, Charamaule continua de voter avec l'opposition démocratique et de combattre le parti doctrinaire.

Il obtint encore sa réélection le 4 mars 1839, avec 205 voix (397 votants) contre 192 à M. Fumeron d'Ardeuil, et fit partie de la Chambre des députés jusqu'en 1842. À cette date, il ne se représenta point. Toutefois il lutta, dans son département, contre le système politique dont Guizot était le représentant, se déclara en mainte occasion pour la réforme électorale, et prit une active part à la campagne des banquets en 1847 : c'est par son initiative et sous sa présidence que fut organisé celui de Montpellier.

À la révolution de Février, Charamaule adhéra à la République, et la proclama à Montpellier comme président de la commission exécutive qui s'était formée à l'Hôtel de ville. Nommé commissaire du gouvernement provisoire dans l'Hérault, il eut comme tel une attitude et des procédés administratifs qui lui aliénèrent le parti avancé ; sur les plaintes que ce parti lui adressa, Ledru-Rollin, donna pour successeur à Charamaule, M. Brives, son futur collègue à la Constituante (21 mars 1848).

Les républicains modérés portèrent alors Charamaule comme candidat aux élections du 23 avril, et le firent passer, le 3e sur 10, avec 50,028 voix. Membre du Comité de législation, Charamaule prit plusieurs fois la parole dans l'Assemblée, et attacha son nom à divers amendements qui tendaient à assurer la liberté de la presse ; il vota le 9 août 1848, puis le 20 avril 1849 contre le rétablissement et le maintien du cautionnement des journaux. Il se prononça aussi avec les démocrates :
- le 18 septembre 1848, pour l'abolition de la peine de mort ;
- le 7 octobre, pour l'amendement Grévy ;
- le 22 janvier 1849, contre le renvoi des accusés du 15 mai devant la Haute-Cour.

Mais dans presque toutes les autres questions, Charamaule se rapprocha de la majorité de droite ; c'est ainsi qu'il vota les poursuites contre Louis Blanc et Caussidière, le rétablissement de la contrainte par corps, l'interdiction des clubs, l'expédition de Rome, etc.

Il fut réélu le 13 mai 1849, représentant à l'Assemblée législative, en tête de liste, par le même département, avec 37 675 voix (82 706 votants, 125 151 inscrits), et alla prendre place dans les rangs de la majorité conservatrice. Cependant, il se sépara fréquemment de ses voisins de droite pour voter avec la minorité, ce qui a fait dire à Victor Hugo : « Charamaule est un homme de haute taille à la figure énergique et à la parole convaincue ; il votait avec la gauche, mais siégeait parmi la droite. À l'Assemblée il était voisin de Montalembert et de Riancey. Il avait quelquefois avec eux de vives querelles que nous voyions de loin et qui nous égayaient (Histoire d'un crime). » S'étant déclaré favorable au maintien de la constitution républicaine, il combattit, aux approches du coup d'Etat, la politique de l'Elysée, et compta, lors du Deux-Décembre, parmi les représentants qui descendirent dans la rue pour tenter de s'opposer à l'acte du président. Il se trouva avec Victor Hugo, Edgar Quinet, Baudin, Théodore Bac, Armand de l'Ariège, etc., à la réunion du numéro 70 de la rue Blanche : « Il était vêtu d'une sorte de caban militaire en drap bleu, et armé. » (Histoire d'un crime, tome I). Il suivit avec Victor Hugo les boulevards du Temple et Saint-Martin, essayant de soulever la foule contre le coup d'Etat : puis il se rendit aux barricades.

Charamaule se tint à l'écart jusqu'au 1er juin 1863, époque à laquelle il obtint, comme candidat d'opposition au Corps législatif, dans la 1re circonscription de l'Hérault, 3 116 voix contre 19 631 accordées à l'élu, M. Pagézy, candidat officiel. Deux opposants recueillirent également : M. Doumet, 4 944 voix, et M. Brives 1 902. Il rentra ensuite dans la vie privée. Néanmoins le nom de Charamaule fut rappelé à l'attention publique le 27 mai 1879, Victor Hugo ayant posé, d'ailleurs sans succès, la candidature de son ancien collègue à un siège de sénateur inamovible.

Date de mise à jour: décembre 2013