Armand, Désiré Vignerot du Plessis Richelieu d'Aiguillon

1761 - 1800

Informations générales
  • Né le 31 octobre 1761 à Paris ( - Généralité de Paris France)
  • Décédé le 4 mai 1800 à Hambourg (Ville libre d'Hambourg Saint- Empire romain (Allemagne))

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 26 mars 1789 au 30 septembre 1791
Baillage
Agen (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Noblesse

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député à l'Assemblée constituante de 1789, né à Paris (Généralité de Paris), le 31 octobre 1761, mort à Hambourg (Ville libre d'Hambourg, Saint-Empire, Allemagne), le 3 mai 1800, il était fils du duc d'Aiguillon qui fut ministre des Affaires étrangères sous Louis XV, et petit-fils d'un autre duc d'Aiguillon (1683-1750), auteur de poésies licencieuses. Il fut, avant la Révolution, colonel du régiment de Royal-Pologne cavalerie, commandant des chevau-légers de la garde du roi, et pair de France.

Elu par la noblesse de la sénéchaussée d'Agen, député aux Etats-Généraux de 1789, il fut de ceux qui allèrent se réunir au tiers-état. Membre de l'Assemblée constituante, il siégea à gauche ; et, dans la nuit du 4 Août, il vint, après le vicomte de Noailles, provoquer l'abandon des privilèges « au nom de la saine philosophie, et de la régénération de l'Etat », ajoutant que l'effervescence du peuple « formant une ligue pour détruire les châteaux, et déchirer les titres des propriétés féodales, trouvait son excuse dans les vexations dont il était la victime ». Le 8 août, le duc d'Aiguillon donna lecture au nom du comité des finances, d'un rapport sur l'état des recettes et dépenses, et accusa un déficit de 30 millions 800 000 livres. Il conclut en proposant de décréter un emprunt de 30 000 000, lequel fut voté à l'unanimité. Attaché au duc d'Orléans, il trempa avec lui dans les événements des 5 et 6 octobre, et, déguisé en femme, il suivit, dit-on, le cortège royal de Versailles à Paris en excitant les colères populaires.

Le 4 janvier 1790 l'Assemblée l'élut secrétaire avec le chevalier de Boufflers et Barère de Vieuzac ; le 15 avril suivant, il vota la création des assignats ; le 15 mai, il combattit le projet d'alliance avec l'Espagne pour faire la guerre à l'Angleterre ; élargissant le débat, il demanda même que le droit de paix et de guerre fut réservé à la nation. Le 7 décembre, Cazalès ayant attaqué à la tribune la mémoire de son père au sujet des événements de Bretagne, il prit avec chaleur la défense du feu duc d'Aiguillon. Le 13 août 1791, il proposa que le roi et l'héritier présomptif de la couronne ne pussent jamais commander aux armées.

Après la séparation de l'Assemblée constituante, et à la suite de la déclaration de guerre à l'Autriche, il prit rang dans les troupes de Lafayette, de Lückner et de Rochambeau, et remplaça bientôt Custine à la tête des soldats employés dans les gorges de Porentruy.

L'insurrection du 10 août n'eut pas son approbation ; une lettre qu'il écrivait à Barnave, et où l'Assemblée législative était qualifiée d'usurpatrice, ayant été saisie, il fut décrété d'accusation, quitta la France et se réfugia à Londres. Mal reçu par les émigrés, il n'en fut pas moins soupçonné d'intriguer avec eux ; il s'en défendit par une lettre au Moniteur (1793).

Il séjourna aussi à Hambourg assez longtemps avec ses amis, les frères de Lameth, et mourut subitement dans cette ville, au moment où le Premier Consul, en le rayant de la liste des émigrés, venait de lui rouvrir les portes de la France.