Jean-François Le Déist de Botidoux

1762 - 1823

Informations générales
  • Né le 31 août 1762 à Beauregard-en-Saint-Hervé ( - Généralité de Bretagne nord France )
  • Décédé le 19 novembre 1823 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord - France)

Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés

Régime politique
Révolution
Législature
Assemblée nationale constituante
Mandat
Du 21 mai 1790 au 30 septembre 1791
Baillage
Ploermel - Bretagne (Type : Sénéchaussée)
Groupe
Tiers-Etat

Biographies

Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (Adolphe Robert et Gaston Cougny)

Député en 1789, né au château de Beauregard en Saint-Hervé (Généralité de Bretagne nord) le 31 août 1762, mort à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord) le 19 novembre 1823, d'une ancienne famille de négociants en toiles anoblis par des charges publiques, il était fils d'un contrôleur de la chancellerie près le parlement de Bretagne, et de Suzanne Martin.

Il s'occupait de travaux littéraires, lorsqu'il fut élu, le 17 avril 1789, député suppléant aux Etats généraux par le tiers-état de la sénéchaussée de Ploërmel ; il fut admis à siéger le 14 février 1790, en remplacement de Robin de Morhéry démissionnaire. Votant tantôt avec la gauche, tantôt avec la droite, il protesta contre les atermoiements proposés par l'abbé Maury sur la vente immédiate des biens du clergé, attaqua les réformes financières de Necker, s'éleva contre la loi contre les émigrés, et appuya la création des assignats.

Après la session, il s'enrôla dans l'armée du Nord avec le grade de capitaine au 34e de ligne, refusa de signer l'adresse inspirée par Lafayette contre le 20 juin 1792, donna sa démission, et vint, après le 10 août, à l'Assemblée législative, dénoncer M. de Latour Maubourg.

Réintégré dans son grade par un décret de l'Assemblée (22 août), il vit sa candidature à la Convention combattue dans l'Ami du peuple par Marat, qui le comptait parmi les « sujets déméritants » et l'appelait « sableur de Champagne ». En décembre, Le Deist de Botidoux présidait à Paris le club des Marseillais. Nommé commissaire ordonnateur en chef à l'armée des Alpes, il fut destitué après l'arrestation des Girondins dont il était l'ami (31 mai 1793), et se mit à la tête d'un bataillon de l'armée fédéraliste à Caen. Il guida jusqu'à Fougères les Girondins en fuite. Louvel, qui était du nombre, accuse Le Deist d'avoir songé alors à les trahir et à les livrer ; mais cette assertion manque de preuves suffisantes.

Converti ensuite au royalisme, Le Deist était, en 1794, secrétaire du comité royaliste insurrectionnel du Morbihan ; en décembre, il accepta l'amnistie offerte par Hoche, et signa le traité de la Mabilais (20 avril 1795).

Retiré dans sa terre de Beauregard, il se mit à traduire en vers les satires d'Horace; n'ayant échappé que grâce à sa force et à son agilité à un guet-apens tenté contre lui par les Chouans qui l'accusaient de défection, il quitta la campagne, et se fit nommer (an V) professeur à la nouvelle école centrale de Saint-Brieuc qui ne fut ouverte qu'en prairial an VII, et qui fut fermée en 1803.

Sans emploi sous l'Empire, il publia, en 1807, une traduction des Commentaires de César, des fragments de l'Art poétique d'Horace en 1812, et des morceaux de Cicéron et de Salluste; d'autre part, des documents de cette époque le qualifient toujours de négociant.

En souvenir des services d'autrefois, la Restauration le nomma messager de la Chambre des pairs ; il fut admis aussi a l'Académie celtique.

De retour à Saint-Brieuc vers 1820, il se retira à l'hôpital de cette ville comme pensionnaire. Il y mourut, célibataire, à 62 ans, « avec la réputation, dit M. Kerviler à qui nous devons la plupart des éléments de cette notice, d'un aimable épicurien et d'un esprit indépendant et original. »